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Jean-Charles Orsucci : "Pour la France et la Corse, il est indispensable d’avoir aux responsabilités Emmanuel Macron et pas Marine Le Pen"


Julia Sereni le Jeudi 21 Avril 2022 à 17:07

Au lendemain du débat de l’entre-deux-tours, Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et soutien d’Emmanuel Macron, est tout à la fois satisfait de la prestation de son candidat et inquiet des résultats du scrutin de dimanche. ll estime que « le risque fasciste est aux portes de notre démocratie ».



Jean-Charles Orsucci, soutien d'Emmanuel Macron, espère inverser la tendance en Corse.
Jean-Charles Orsucci, soutien d'Emmanuel Macron, espère inverser la tendance en Corse.
Jean-Charles Orsucci en est certain, même s’il avoue qu’il n’est « pas objectif » : Emmanuel Macron a « marqué des points » lors du débat de l’entre-deux-tours, ce mercredi 20 avril. « J’ai pu constater que le président de la République sortant est le plus à même de poursuivre dans sa fonction et qu’il est le mieux armé techniquement, intellectuellement pour continuer », considère le maire de Bonifacio. Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen a, quant à elle, été «  meilleure que la fois précédente, mais ce n’était pas difficile ».

« Deux visions, deux projets »

 Pendant près de trois heures, et devant 15,6 millions de téléspectateurs, les deux candidats à l’élection présidentielle encore en lice se sont affrontés, dans un climat moins tendu qu’il y a cinq ans. « Sur la forme, on eu droit à un débat démocratique et respectueux, je m’en félicite », souligne Jean-Charles Orsucci. « On a pu avoir deux visions, deux projets avec de vraies différences qui doivent, je l’espère, amener les citoyens à voter Emmanuel Macron parce qu’il a un projet qui se veut républicain et européen, contre un projet populiste et souverainiste. », indique t-il. Le constat est donc clair pour Jean-Charles Orsucci : « Pour la France et pour la Corse, il est indispensable d’avoir lundi matin aux responsabilités Emmanuel Macron et pas Marine Le Pen ».

La Corse, justement, il n’en a pas été question lors de ce débat. « Je me félicite toujours quand la question corse est abordée et au coeur des discussions, mais le contexte actuel fait qu’on est peut être relégués à un autre moment », analyse le soutien d’Emmanuel Macron. « On peut regretter que les journalistes n’aient pas considéré que la question corse est une question importante et d’actualité », ajoute t-il. « Mais ne faisons pas de nombrilisme ! Sans attendre le débat d’hier soir, ce qu’a dit Gérald Darmanin était suffisant pour savoir qu’un processus est proposé par le candidat Emmanuel Macron alors que Marine Le Pen n’est même pas favorable à l’autonomie », argumente Jean-Charles Orsucci. En clair, « les Corses doivent choisir entre Marine Le Pen qui est sur une posture très jacobine et qui peut engendrer des tensions alors qu’Emmanuel Macron a enclenché un processus de négociations ».

La stratégie nationaliste en question

Pourtant, c’est bien Marine Le Pen qui est arrivée en tête sur l'île à l’issue du premier tour. La tendance peut-elle s'inverser dimanche 24 avril, lors du second tour ? « J’observe que ceux qui ont remporté l’élection en juin dernier sont quasiment tous dans une posture qui consiste à dire soit 'on ne va pas voter', soit 'on vote blanc' ou 'on s’abstient', je trouve cela fortement regrettable. J’ai peur que cela puisse peser dans le résultat et j’ai peur que la Corse soit à rebours de ce qu’il se passe au niveau national comme en 1981 ou 1988, et cette fois je trouve que c’est beaucoup plus grave parce que c’est de l’extrême-droite dont on parle. » 

Le soutien d’Emmanuel Macron remet donc la stratégie des nationalistes en question. « Du côté de la majorité territoriale et des oppositions nationalistes, quand on se revendique des Lumières, de Pasquale Paoli, il faut voter contre l’extrême-droite et pour Emmanuel Macron. », estime t-il. Pour le maire de Bonifacio, « à force de jouer avec le feu, le risque fasciste est aux portes de notre démocratie ». Jean-Charles Orsucci appelle donc à une remise en question collective. « Si les gens votent pour les extrêmes, c’est parce que les élus n’arrivent plus à régler les problèmes de leur quotidien. Il est grand temps de se remettre en cause, à commencer par moi, et à un moment donné, il va falloir collectivement revenir à plus de raison. »