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Café-Philo de Bastia : Qui a dit que la philosophie n'était qu’un art de parler pour ne rien dire ?


le Samedi 25 Avril 2015 à 22:43

Tout récemment a eu lieu au Café des Palmiers de Bastia le café-philo au sujet ô combien prometteur : La Cité doit-elle encadrer les artistes ?



Café-Philo de Bastia : Qui a dit que la philosophie n'était qu’un art de parler pour ne  rien dire ?
Les nombreux invités qui vivent la question chaque jour ont donné aux multiples réflexions un concret qui était bien palpable. Le Café-Philo de Bastia, réuni en Cité, a été le témoin d'une ode à la Liberté, mais toujours avec empathie et sérénité... Les différentes prises de paroles ont agrémenté une véritable réflexion sur le fondement du véritable Être Artistique au sein de sa Cité, de sa société, de ses cadres moraux et culturels... 

Cité ! Cité ? Mais de quoi parlons-nous ?
D’aucuns pourraient avoir à l’esprit la cité Aurore ou bien la cité des Salines ou encore la « téci » du 93... Mais il n’en est rien. Avant d’être vulgarisé, le terme de Cité trouvait son origine dans l’Antiquité grecque avec la « Polis » (qui deviendra civitas en latin). Cette Cité ne puisait pas sa force dans les murs de l’Antique Pirée ou dans un quelconque pomerium, frontière ou délimitation. La Cité est un lien tissé dans un groupe, un lien uniquement spirituel dans une communauté qui fait « État » sans même avoir besoin d’un gouvernement. La Cité que nous définissons est ce qui relie les hommes entre eux, par la culture, des référents, un passé commun, où un regard et une parole échangés suffisent à la reconnaissance mutuelle, comme une fratrie dévoilée. La Cité que nous définissons est par définition libre de toute contingence matérielle, politique ou répressive. Elle n’a besoin de rien d’autre que des hommes et des femmes qui la compose et qui peuvent, selon leur unique volonté, fonder une Cité-État, dont les instances, bien souvent refondées, sont à leur image. Aimantes et proches du Coeur s’ils sont des hommes et des femmes, brutales et terrifiantes s’ils sont des barbares aux allures bestiales. Le vivre en Cité serait en chaque homme si l’on en croit Aristote et la vie en famille par exemple, n’en serait qu’une de ses multiples émanations. Vivre en Cité, en bon « animal politique » que nous sommes, serait être conforme à la volonté de notre nature. Que pourrait-il bien rester si demain l’État disparaissait ? Ne vous êtes-vous jamais posé la question ? Aujourd’hui il semble opportun de retrouver un affleurement de Cité. Celle du coeur, celle des hommes et des femmes, celle des moissons retrouvées. Celle d’une autre liberté. L’Artiste qui, par définition, se trouve comme l’Albatros baudelairien, à fleur de Cité, donne toute sa force à 
la question qui sera traitée par le Café-Philo de Bastia le vendredi 17 avril 2015 : La Cité 
doit-elle encadrer les artistes ?

Un café-philo, des questionnements aiguisés
Faut-il être artiste au nom de la résistance face à un monde de plus en plus oppressant ? 
L'imaginaire est-il condamnable au nom de la morale ? Après tout, la première Cité où la liberté se fait jour, n'est-elle pas celle de notre propre corps ? Ne sommes nous pas libres de conduire notre imagination, notre créativité, en nous et hors des limites de l'espace et du temps ? Ne pouvons-nous pas, par un travail régulier et assidu, contrôler nos pulsions, nos penchants, nos passions ? Ne pouvons-nous pas rêver à l'infini, sans bornes ni limites ? Que pourraient donc bien venir faire la censure ou l'encadrement dans cette première instance ? Nous pouvons décider de réaliser un rêve, lui donner forme,c'est ce que fait continuellement l'artiste.
En nous, nous sommes libres. Que peut bien encadrer l'État ? En philosophie la première démarche est de se libérer de ses préjugés, de ses fausses idées sur les choses. La liberté est d'abord intérieure. Le reste n'en est que sa juste conséquence.  

L’homme libre fait le monde à son image 
L'homme se modèle et modèle son monde. L'artiste semble être cet avant-gardiste, souvent peu compris en son temps, qui sait entendre le cris des hommes, les rouages d'un monde, d'un univers, bien avant qu'ils se soient manifestés aux yeux de tous. Ne pourrions-nous pas qualifier un Copernic ou un Giordano Bruno comme artistes au sens noble du terme puisque révolutionnaires en leur temps ? Avons-nous eu raison de mettre à mort Socrate ? Aujourd'hui l'artiste des tags, des réseaux sociaux, des caméras de smartphone... peut avoir un message largement amplifié et démocratisé. Sa démarche créatrice restera la même, quel que soit le lieu du monde ou il oeuvre, tant qu'Il reste un homme libre et proche de son coeur.
Le 17 avril au café des Palmiers de Bastia, le cor de la Cité a raisonné, le spirituel philosophique et le temporel vécu semblent avoir été mis sur un pied d'égalité. 

Le Café-Philo de Bastia remercie 
Le Café-Philo remercie chaleureusement André-Jean Bonelli auteur en dédicaces avec la Librairie Album Bastia et également les invités prestige exposants Erka ainsi qu'Anthony Limelette l'acteur Lionel Tavera et le réalisateur Gerôme Bouda, pour leurs apports concrets et vécus. 
Il adresse également ses remerciements à Arthur Poletti pour sa brillante introduction, Jean-François Pietri, Jean-Luc Luciani et Tony Buggiani pour leurs précieux apports en philosophie, afin d'essayer d'y voir... un peu plus clair, mais aussi à Maurice Rignol-Rogliano dont le graphisme recouvre souvent ses colonnes éponymes de Bastia...

Mais surtout.. Le Café-Philo ne serait rien sans l'ensemble de ses participants qui, par l'écoute où la prise de parole assidue, cheminent chaque jours un peu plus et avec philosophie.. VOUS ÊTES le Café-Philo de Bastia ! Merci ! 
La date du prochain rendez-vous sera communiquée ultérieurement.
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Contacts-infos : cafephilodebastia@gmail.com - 0627575620 -

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