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​Le directeur général de Casino à la rencontre des syndicats insulaires, ce jeudi


La rédaction le Jeudi 25 Avril 2024 à 19:55

Philippe Palazzi, le directeur général du groupe Casino était en Corse, ce jeudi 24 avril, afin de rencontrer et rassurer les syndicats insulaires. Ce jour, les 1 300 salariés des 19 magasins insulaires sont toujours dans l’attente d’un éventuel repreneur au niveau local.



​Le directeur général de Casino. (Photo PASCAL POCHARD-CASABIANCA AFP)
​Le directeur général de Casino. (Photo PASCAL POCHARD-CASABIANCA AFP)
L’avenir des 1 300 salariés et des 19 magasins de l’île était au centre des discussions, qui se sont déroulées ce jeudi, dans les locaux de Codim 2, filiale du groupe Casino, à Bastia.
Philippe Palazzi, le directeur général de Casino, était particulièrement attendu en Corse afin d’aborder l’avenir et le futur de l’enseigne en Corse. Les syndicats insulaires avaient appelé de leurs vœux sa venue depuis plusieurs semaines déjà, comme l’explique Raoul Linale, délégué syndicat STC : « C’est déjà très bien qu’il (NDLR Philippe Palazzi) soit venu à notre rencontre, car cela fait un moment que nous avions demandé une entrevue. Nous avons pu discuter sereinement ».
Concernant la teneur des échanges, et les éventuels repreneurs, le délégué syndical se montrait plus mesuré : « Visiblement, il y a quatre offres sur la table. Ces repreneurs apparemment intéressés, nous ne les connaissons pas, car il y a une clause de confidentialité même si des noms circulent. Apparemment, une offre ferme devrait arriver dans les 15 jours. Nous en saurons plus d’ici là ».
 

Une offre ferme du groupe « Système U » sous 15 jours ?
 
Selon nos informations, une des enseignes intéressés s'est définitivement retirée des négociations et le le nom de Charles Cappia, qui a déjà dirigé le groupe Codim sur l’île jusqu’en 2021, est cité pour reprendre les magasins de l’île sous l’enseigne « Système U ». Pour Raoul Linale, « le plus important reste la sauvegarde des 1 300 emplois sur l’île. Il y a un plan social en cours sur le continent, mais nous ne sommes pas concernés pour le moment par ce plan. Je rappelle que le groupe fait aussi travailler en Corse d’autres personnes, il y a un nombre d’emplois indirects conséquents. On a bien fait passer le message que nous souhaitons un rachat en bloc plutôt qu’une vente à la découpe ».
Si, un rachat en bloc est bien à l’étude, celui-ci pourrait toutefois se heurter à la complexité du tissu local, et à la proximité d’autres enseignes concurrentes, même si Philippe Palazzi, a voulu se montrer rassurant envers les représentants syndicaux : « Certes, il peut y avoir des problèmes au niveau de l’Autorité de la concurrence, en cas de rachat en bloc, notamment sur le bassin ajaccien ou Porto-Vecchio, mais il y a aussi des arguments sociaux à prendre en compte, le moment venu. Peut-être qu’il serait inévitable de vendre un ou deux magasins à une autre enseigne, nous verrons le moment venu ».
 
Après avoir reçu le syndicat majoritaire, le STC et sept de ses représentants, la CGT a pu également rencontrer le nouvel homme fort du groupe Casino : « Nous étions dans le flou, il y avait des zones d’ombre, mais nous avons l’impression d’avoir en face de nous, quelqu’un qui avait envie de faire les choses comme il le faut. Nous attendons cette fameuse offre ferme pour en savoir plus. Selon le repreneur, nous y verrons plus clair au cas par cas pour certains magasins, même si nous avons tous l’espoir de pouvoir arborer la même enseigne dans nos 19 magasins. Concernant l’emploi, il n’a pas parlé de plan social. Je pense qu’il y aura des départs volontaires, notamment de personnes proches de l’âge de la retraite, mais pas de casse sociale, comme c’est malheureusement le cas sur le continent » estime Patricia Grimigni, déléguée syndicale CGT.
 
Entre 1 293 et 3 267 emplois supprimés sur le continent

 
En effet, sur le continent, les salariés du groupe Casino ont été fixés. Un mois après la reprise du groupe de distribution par un consortium par deux milliardaires, le Tchèque Daniel Kretinsky et Marc-André Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d'investissement Attestor, la nouvelle direction a dévoilé l'ampleur du plan social : entre 1 293 et 3 267 postes pourraient être supprimés au sein du groupe. Aux 1.293 suppressions nettes au sein des fonctions de sièges du groupe, pourraient s'ajouter, « à défaut de trouver des repreneurs », jusqu'à 1.974 postes supprimés si les hypermarchés et supermarchés qui n'ont pas été cédés à Intermarché, Auchan, Carrefour, ainsi que certaines plateformes logistiques, ne trouvent pas de repreneurs d'ici la fin septembre.

Pour rappel, Casino a publié des résultats financiers catastrophiques en 2023, avec une perte nette spectaculaire de 5,7 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires est tombé à moins de 9 milliards d'euros, malgré un contexte d'inflation qui gonfle les ventes. En 2022, sa perte nette était de 316 millions d'euros.