C’est avec un grand intérêt que nous venons de prendre connaissance des différents constats et observations formulées sur la situation des entreprises et du tissu économique Corse.
En substance il est retenu que malgré l’étroitesse du marché, les fragilités liées à l’insularité et sans bénéficier de manière exorbitante des dispositifs nationaux, les chefs d’entreprise Corse ont su faire face à la crise jusqu’à présent.
Je l’ai déjà dit à de nombreuses reprises, à vous Mme la Ministre lors de notre dernière rencontre, aux différentes autorités en charge de l’économie et publiquement à chaque fois que j’en ai l’occasion :
La résistance à la crise économique européenne, aux blocages de tous ordres, aux réductions drastiques des investissements publics, à l’insécurité juridique constante en matière d’urbanisme, à tous les facteurs d’indétermination a été en Corse un combat de tous les instants pour les commerçants et les chefs d’entreprises.
Et ce combat n’est pas terminé.
Nous avons appris au cours de ces dernières années à nous rassembler, à nous organiser, et ainsi à progresser …. mais pour aller plus loin et sortir de la Crise nous avons besoin dorénavant de l’énergie et du concours de toutes et de tous, nous avons besoin de vous Mr le Président du Conseil Exécutif et nous avons besoin de vous Madame la Ministre.
Car si les statistiques donnent une image de normalité, un aperçu systémique de réalité augmentée plutôt rassurant, les femmes et les hommes qui font au quotidien tourner la roue de l’économie insulaire sont aujourd’hui usés par la crise, découragés, lassés par les épreuves traversées, les efforts déployés pour sauver leurs activités et les emplois qui y sont rattachés.
Notre devoir et notre priorité est de les soutenir, de leur redonner vigueur et surtout confiance voilà le mot clé : la confiance, confiance en eux, en leurs initiatives, confiance dans l’avenir.
Pour cela il nous faudra un plan, un vrai plan coordonné, avec des mesures et des moyens, et nous avons fait nos propositions, un plan réaliste et pragmatique, avec des actions simples et rapides, un plan de proximité pour soutenir nos commerçants et nos chefs d’entreprise, pour agir à leurs côtés, sur le terrain.
Je vous laisserai, comme nous l’avons toujours dit, le soin d’évaluer et de proposer le volet fiscal et social de ce plan, par contre le volet d’accompagnement nous concerne au premier chef et je vous renouvelle notre offre de service formulée le 12 Avril :
Pour notre part nous sommes prêts à poursuivre nos actions de terrain, démultiplier les opérations de notre cellule consacrée aux entreprises en difficultés, prolonger les mesures de Prêts à Taux Zéro, compléter les actions de dynamisation commerciales tant à l’export avec les visites d’acheteurs que nous organisons, que localement en soutien des Unions Commerciales…..
Nous sommes prêts à de nouvelles opérations, que nous avons également proposées, comme sur le modèle d’un FISAC régionalisé ou alors des programmes de soutien à l’activité commerciale et touristique en avant et en arrière-saison.
Nous savons que derrière la réalité des chiffres il existe une réalité des hommes et des femmes, une réalité des territoires et comme la Corse est un archipel, la réalité économique de Bastia n’est pas celle de Corte, ni celle de Calvi ou de Ghisonaccia.
De la même manière il y a une réalité contrastée des secteurs et des filières et la réalité du BTP n’est pas celle de l’Agroalimentaire ni celle du Commerce de détail.
Alors nous sommes prêts, mais tout ceci n’est possible qu’a deux conditions
: - La première - Une organisation forte et claire du plan sous l’égide la CTC et de l’ADEC avec des objectifs précis pour chacun des secteurs et chacune des filières, avec un outil partagé de suivi et de mesure de l’efficacité des actions
- La seconde - Des moyens budgétaires et humains, importants, spécifiques et dédiés, n’ayons pas peur des mots, des moyens extraordinaires à la hauteur d’un engagement massif et décisif des pouvoirs publics aux cotés des forces vives de l’économie insulaire.