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"Mobilisation et solidarité" des socioprofessionnels du littoral de l'Extrême-Sud


Noèmie François le Jeudi 4 Avril 2019 à 13:17

La réunion d'urgence des socioprofessionnels du littoral s'est tenue, ce mercredi à la Chambre du Commerce et de l'Industrie de Porto-Vecchio (CCI). La lecture du communiqué de presse du collectif des professionnels du littoral a donné le ton "mobilisation, solidarité" suite à la confirmation des refus renouvellements d'autorisation temporaire du domaine public (AOT).



Les refus de renouvellement émanent directement de la préfète de Corse. Ces décisions ont pour intention "de rendre les plages aux corses". "C'est donc un refus, mais surtout une présentation faussement ingénue volontairement démagogique, et si triviale qu'elle ne serait abusé que les simples esprits".
La majorité des Corses ne peut pas accepter de se faire duper parce que les intentions de l'État sont désormais clairement affichées, c'est pourquoi le collectif a organisé cette réunion précipitée suite aux refus des demandes d'autorisation (AOT) et continuera la mobilisation et "l'organisation déterminée d'une vigoureuse résistance".


Le collectif précise "que la volonté de détruire le tissu familial est brutale"  à cause d'une mauvaise gestion de l'Etat qui porte l'écrasante responsabilité d'une gestion très longtemps anarchique à l'égard du domaine public maritime (DPM).
Le collectif des professionnels du littoral propose une réunion avec l'Assemblée de Corse, le 17 avril 2019, pour travailler sur les issues possibles qui permettront de se restructurer sur les priorités de l'extrême sud et ne pas "rayer d'un trait de plume les efforts et les sacrifices consentis depuis trente ans par les professionnels, pour déblayer le terrain et laisser place à l'appétit insatiable des grands groupes et multinationales encouragés par l'État", affirme Jean-Noël Marcellesi propriétaire d'établissements.


Jean-Noël Marcellesi rappelle l'historique du bord de mer depuis les années 2000, il insiste aussi sur l'impact économique aux résonances négatives (moins 40 % de perte de chiffre d'affaires a prévoir) pour certaines entreprises de bord de mer, et certains établissements professionnels. Ces établissements sont conçus, car la demande est fortement sollicitée par une catégorie de touristes. "Il y a une clientèle conséquente qui a besoin de matelas, il y aura donc une perte économique réelle. Depuis 30 ans, le développement de ce concept de confort et d'hygiène pour un tourisme balnéaire ont été développés ; les vacanciers passent plus de temps sur la plage qu'aux musées, il faut donc aménager des espaces à cet effet, il y a un une vraie demande et des réservations, faites des mois avant le séjour. Cette année, nous ne pourrons pas fournir des lits de plage - la première perte économique est pour demain, car nous sommes obligés par courriers, par e-mails de prévenir nos clients. Puis viendra, la perte engendrée par l'absence de cette clientèle qui loin d'être passive, cette clientèle consomme durant son séjour et engendre donc des effets positifs sur l'économie locale".
La Collectivité de Corse et l'Etat français doivent nous entendre et le chef d'État doit répondre aux demandes et aux interrogations "Comment organiser le tourisme en Corse ? Nous sommes en accord pour un aménagement respectable (charte écrite par le collectif en février 2019), nous voulons préserver un minimum de linéaire et l'aménagement d'activités sportives ; comme les kayaks, les planches à voile, paddles, pédalos, toboggans qui ont été et refusés à Santa Guilia pour cette saison 2019.
 
Pour faire suite à un mauvais contrôle du domaine public maritime DTM, la préfète de Corse risque avec ces décisions pour les AOT de laisser un goût trop amer, des décisions qualifiés "d'obscures…de qui se moque-t-on, quand on parle d'État de droit ?", soutient Jean Noël Marcellesi. "Il ne faut pas tomber dans la volonté manifeste de nous diviser... volonté manifeste de la part de l'État ; nous en reparlerons, le 17 avril 2019, avec la Collectivité de Corse (CDC) lors de la réunion, nous parlerons des accès piétons sur le littoral, des accès publics (un accès à la plage tous les 500 mètres ; sur les 4 km de plages à Palombaggia, on compte que 2 accès), nous parlerons également de l’aménagement des plages et parkings.

 
La question est précisément posée au Président E. Macron: " Pourrait-il saisir cette occasion pour indiquer lui-même si la stratégie d'élimination des établissements méthodiquement engagée par la préfète résulte de ses propres directives ou/et correspondent à la vision de l'avenir de la filière touristique et balnéaire en Corse ? Parce que ce brutal revirement de l'État qui porte l'écrasante responsabilité d'une gestion trop longtemps anarchique du domaine public maritime et tout simplement inacceptable ! Il ne faudra pas compter sur les entreprises familiales pour dérouler le tapis rouge aux géants de la mondialisation comme ce fut le cas à La Baule, à Saint-Tropez, à Cannes et ailleurs ; c'est pourquoi nous proposons à cette insupportable machination : la force et la détermination d'une rigoureuse résistance » !
 
La réunion se termine par ces paroles écrites dans le communiqué de presse "Monsieur le Président, le moment est venu de montrer votre capacité à défendre dans chaque secteur économique les premiers de cordée.
Si les choses ne changent pas, nous nous engagerons à aller plus loin et très prochainement
".