Christophe Mondoloni, conseiller délégué au numérique et à la langue corse, entouré de Tamia Maury, cheffe de service Aménagement numérique et Marc Mangoni, Directeur Adjoint de la Direction des Systèmes d’Information et du Numérique. Photo : CAPA
La Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien a reçu le label Territoires d’Excellence, de quoi s’agit-il ?
C’est un label donné par Villes Internet, l'association qui fait référence sur le numérique. Il vient saluer les efforts de la collectivité pour mener des actions en faveur d’un numérique responsable. Cela rejoint notre méthode, qui est de faire du territoire ajaccien un territoire intelligent, au service de ses habitants. Pour l’obtenir, nous avons travaillé autour de cinq axes : doter le territoire des infrastructures indispensables aux besoins de la population, proposer de nouveaux services, agir pour le développement économique et social, moderniser notre administration et améliorer la performance interne. Et pour ce faire, depuis 2014, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) s’est dotée d’un plan ambitieux, le premier Plan Numérique Territorial 2014-2020, avec des moyens humains, techniques, du personnel à la pointe et à même de porter des projets, et des moyens financiers à la hauteur.
Concrètement, qu'y avait-il dans ce plan ?
Parmi les réalisations les plus emblématiques depuis 2014 jusqu’à ce jour, on peut citer le déploiement de la fibre pour les habitants, le Wifi Gratuit du Pays Ajaccien, le service CAPAMove et ses développements, des applications telles que CAPA Recyclage, le site web du Musée Fesch, l’application CAPAScopre pour découvrir les sentiers du Pays Ajaccien, ParlamiCorsu pour apprendre la langue corse, l’application Napoléon à Ajaccio, mais aussi un service d’aide à la baignade pour les malvoyants. Ce sont également des moments de rencontre et d’échanges grâce aux Résidences d’Accélération Startups, aux Rencontres Numériques Corses, et aussi grâce à la création du site Internet Open Data pour partager des données avec les forces vives du territoire.
Plus généralement, quel est l’objectif pour la CAPA ?
La CAPA est dans une démarche de transition numérique, avec une volonté de modernisation de l’administration pour un service plus fluide aux usagers. Cela concerne l’ensemble des services qu’on a tous au quotidien, donc c’est important d’avoir de plus en plus de démarches digitalisées. C’est une première partie de notre action, mais de façon plus large, la CAPA souhaite devenir un territoire intelligent. Vous avez peut-être entendu parler du concept de « smart city », c’est-à-dire des territoires capables d’utiliser des données issues du terrain pour améliorer le service rendu aux habitants. Pour cela, il faut mieux connaitre son territoire, et c’est ce que nous faisons grâce à des capteurs pour mieux coller aux besoins des habitants.
À quoi cela sert-il ?
L’application la plus utilisée, CAPAMove, téléchargée 60 000 fois, se base sur une centaine de capteurs de trafic qui permettent de donner en temps réel une idée du trafic sur le territoire ajaccien. Et la nouveauté, c’est l’affichage de la disponibilité de places de parkings. En 2021, des travaux ont permis d’équiper le parking relais de Mezzana sur lequel on peut voir désormais en temps réel le nombre de places disponibles. Le parking du Diamant est équipé de ce dispositif, tout comme un parking interne à la CAPA. Nous avons en projet d’équiper le parking Saint-Joseph et toutes les places PMR, ainsi que celles dédiées aux véhicules électriques. Le numérique vient au service des investissements que nous ferons, comme par exemple le téléphérique. Cela permettra de faciliter le passage à une mobilité douce et innovante.
Le numérique peut aussi rejoindre la culture. Quoi de neuf dans ce domaine ?
Nous avons l’application ParlamiCorsu, en lien avec la langue corse. Elle a été téléchargée plus de 40 000 fois, il y a une véritable demande de la population à ce sujet. Le dictionnaire et le conjugueur notamment sont très utilisés. De notre côté, nous avons la conviction que la langue corse ne doit pas échapper au numérique, c’est pourquoi nous avons décidé d’aller plus loin dans notre démarche pour enrichir en permanence les données. Nous développons un site internet avec de nombreux partenaires, qui sortira en avril prochain, avec des dessins animés, des émissions… Surtout pour les enfants, car on voit bien qu’ils sont totalement dans l’ère du numérique.
Comment entendez-vous poursuivre ce développement du numérique ?
2022 sera une année charnière pour poursuivre sur la voie de l’excellence. Aujourd’hui, nous souhaitons définir un nouveau Plan Numérique Territorial qui définira les grands objectifs et axes prioritaires en matière de numérique pour la période à venir 2022-2026. Pour l’avenir, l’idée est aussi de travailler en concertation avec la population car le but est de faire des choses utiles pour les usagers. Nous voulons mettre le citoyen au coeur de la démarche grâce à la démocratie participative. Notre ambition pour le futur, c’est de co-construire le territoire connecté avec ses habitants.
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