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Baccalauréat : en Corse, 1 999 candidats planchent sur l'épreuve de philosophie


Julia Sereni le Mercredi 15 Juin 2022 à 10:00

Ce mercredi 15 juin, 1 999 candidats sont attendus pour l’épreuve de philosophie du baccalauréat dans l’académie de Corse. Les 193 candidats du lycée Fesch à Ajaccio ont reçu les encouragements du recteur Jean-Philippe Agresti, en visite dans l'établissement.



Le recteur Jean-Philippe Agresti est venu encourager les candidats au baccalauréat au lycée Fesch. Photo : Michel Luccioni
Le recteur Jean-Philippe Agresti est venu encourager les candidats au baccalauréat au lycée Fesch. Photo : Michel Luccioni
« On est bon ! », se félicite Julie Caron, proviseure du lycée Fesch à Ajaccio. En ce jour d’épreuve du baccalauréat, et pas des moindres, celle de philosophie, tout est prêt pour accueillir les candidats. La cheffe d’établissement glisse une clé flanquée d’un pompon rose dans la serrure d’une armoire en métal. Sous scellés, les sujets sont prêts à être distribués aux élèves.
 
Direction la salle 203, en compagnie d’un recteur « doublement stressé ». « Je le suis en tant que recteur, bien sûr, mais aussi en tant que père, car ma fille passe le bac français demain », confie Jean-Philippe Agresti. L’ancien enseignant-chercheur est venu délivrer de précieux conseils aux candidats : bien lire les sujets « quitte à s’y reprendre à plusieurs fois avant de choisir », ne pas se précipiter, relire, faire attention à l’orthographe. « Vous vous êtes entraînés, le fond, vous l’avez. Faites attention à la forme parce que le correcteur va vous découvrir à travers la copie. C’est un grand moment de stress, mais pas de paralysie ! », lance-t-il. Peut-être plus facile à dire qu’à faire pour ces élèves de terminale.

2 607 candidats au bac sur l'île

Huit heures pile. C’est le moment de distribuer les sujets. Fin du suspense. Les candidats vont devoir choisir entre « Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? », « Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste ? » et une explication d’un texte d'Antoine-Augustin Cournot, extrait de l’ « Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique ». « Vous avez jusqu’à midi ! », annonce le recteur.
 
Comme ces candidats de la salle 203 du lycée Fesch, 1 999 élèves sont attendus dans toute l’académie de Corse pour cette épreuve de philosophie. Au total, ils sont 2 607 inscrits au baccalauréat général et technologique et au baccalauréat professionnel sur l’île ; 1 068 en Haute-Corse, 961 en Corse-du-Sud. Des chiffres « stables », selon le recteur. Si le stress est au rendez-vous, cette année est pourtant celle du retour à la normale. « On sort de deux années de crise, et enfin ces jeunes peuvent passer leurs épreuves normalement. J’ai été frappé de voir à quel point c’était une demande de leur part », indique Jean-Philippe Agresti.

« L’ouverture vers le monde des adultes »

« C’est un événement national important », poursuit le recteur. « L’île vit au rythme du baccalauréat, qu’il s’agissent des élèves, des parents, des frères et sœurs… C’est l’ouverture vers le monde des adultes et c’est un événement fondamental dans une année de vie », assure-t-il. Pourtant, le baccalauréat souffre de critiques récurrentes : il aurait perdu de sa valeur. « Je m’inscris en faux concernant cette affirmation. Peut-on comparer le baccalauréat d’il y a 30, 40 ou 50 ans qui s’adressait à une élite issue de milieux favorisés à un baccalauréat qui a su se démocratiser et a permis à des générations entières de monter en compétences dans un souhait de justice sociale ? », argumente le recteur. Pour Jean-Philippe Agresti, les nouvelles générations sont bien mieux préparées que les précédentes à affronter l’avenir . « Aujourd’hui, nos élèves sont en capacité de comprendre une certaine complexité du monde, ce qui n’était pas forcément le cas il y a 50 ans », estime-t-il.
 
Après la philosophie, les candidats du baccalauréat général et technologique passeront, le jeudi 16 juin, l’épreuve écrite de français. Avant de s’attaquer au grand oral, du 20 juin au 1er juillet. Un moment redouté par les élèves. « Ils y ont été préparés tout au long de l’année par leurs enseignants, qui font passer des oraux blancs par jury de deux. Ils ont tous les moyens de réussir », assure Julie Caron. Les résultats seront connus à partir du 5 juillet.