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Xin Guo-Devichi, seule enseignante de la langue chinoise en Corse


le Samedi 19 Décembre 2015 à 10:22

Xin Guo-Devichi est la seule enseignante de la langue chinoise en Corse. Elle se partage entre deux établissements de Bastia : Le lycée Giocante de Casabianca et le collège Simon-Vinciguerra, où de nombreux jeunes insulaires pratiquent régulièrement la langue de Mao. De Shangai, où elle était journaliste à la télévision chinoise, à Bastia, où elle s'est fixée après avoir rencontré celui qui allait devenir son époux, en passant par Besançon, Bruxelles, Strasbourg et Nantes où elle a obtenu son Capes de Chinois, la voie de la jeune femme était toute tracée. Ce serait la Corse où, le hasard faisant bien les choses, les premiers établissements bastiais s'ouvraient à l'enseignement du Chinois…



Aujourd'hui, Xin Guo ne regrette rien de ce choix. " Je suis très heureuse de travailler en Corse" confie t-elle de sa petite voix chantante. "J'aime y travailler parce que c'est une région avec une forte identité culturelle et une beauté naturelle exceptionnelle où j'ai été accueillie avec beaucoup de chaleur et de gentillesse. De plus, c'est la région d'origine de mon mari."
Dès lors…
Une région,qu'elle a fait également apprécier à ses parents, venus de leur Chine lointaine, et où elle est fière aujourd'hui d'enseigner sa langue maternelle.
"L'enseignement du Chinois, c'est tout à la fois l'envie et le plaisir de faire connaître la culture chinoise, qui est ma culture d'origine, et de transmettre sa langue."


Et cet enseignement du Chinois en Corse a débuté par Bastia là où Xin Guo-Devichi est venue s'installer... Un évènement dont elle n'est pas peu fière : "J'ai été très contente de participer au lancement de cet enseignement en Corse. Je l'ai vécu comme une aventure passionnante qui s'offrait à moi et m'a donné la possibilité de rencontrer les Bastiais outre, mes élèves, leurs parents et mes collègues enseignants". 
Mais par-delà "l'aventure passionnante" qu'elle évoque, la professeure certifiée  a été agréablement surprise "par l'accroissement rapide du nombre d'élèves , de leur motivation et  de l'intérêt qu'ils portent à cette discipline".
Mais pourquoi cet intérêt?
Xin Guo-Devichi est formelle : " La conjoncture fait que la langue chinoise peut apporter beaucoup en termes de débouchés dans le domaine professionnel. " 
Mais ce n'est pas tout. " Il peut constituer, aussi, un enrichissement personnel grâce à la découverte d'une culture lointaine et très riche" surenchérit-elle.


Les élèves  la "Prépa" de lettres du lycée Giocante de Casabianca viennent de lui donner raison en organisant deux conférences avec Joël Bellasen, inspecteur général de Chinois auprès du ministère de l'Education nationale.
"Pour eux qui estiment qu'une ouverture à la culture chinoise est un sujet incontournable pour des élèves et qui se préparent à des études supérieures poussées, il était indispensable d'en passer par là."

Les événement leur ont donné raison. Le public - lyceens, collégiens, parents ou simples Bastiais - a été nombreux, très enthousiaste et réceptif : "ces deux conférences leur ont permis de s'initier à la culture chinoise à travers le regard d'un sinologue éminent" explique la professeure.

Du coup dans l'académie de Corse, qui était la dernière à ne pas bénéficier d'un enseignement du Chinois, le nombre d'élèves a  atteint la centaine au lycée et au collège. Et l'attrait de la Chine a été consolidé par la double intervention de Joël Bellassen.
"Les clichés sur la Chine sont très nombreux  et ces conférences ont permis aux étudiants, en échangeant avec un spécialiste reconnu, de mieux appréhender la réalité complexe de la culture chinoise"
Et comment Xin Guo-Devichi dispense t-elle la bonne parole chinoise à ses élèves ?
" En tenant compte du fait que l'enseignement est une forme de communication, je cherche à développer la spontanéité dans l'expression orale et écrite tout en conservant le respect de la… discipline !"
Ses élèves qui s'expriment dans notre vidéo ne sont pas perdants dans l'affaire : la professeure va continuer à célébrer avec eux le nouvel an chinois, organiser des conférences et monter des pièces de théâtre.
Mais ce n'est pas tout. Xin Guo envisage, éventuellement, d'organiser un voyage scolaire dans son pays d'origine. Pour, et c'est chez elle un leit-motiv, "faire mieux connaître la culture chinoise."