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Sauveur Gandolfi-Scheit : « Si les gens reconnaissent tout le travail qui a été fait, je serai réélu ! »


Nicole Mari le Mercredi 29 Mars 2017 à 23:49

Le député-maire sortant de Biguglia est candidat à sa propre succession dans la 1ère circonscription de Haute-Corse pour l’élection législative de juin prochain. Dans une donne politique locale bouleversée par les derniers scrutins et dans l’attente de résultats d’une élection présidentielle qui n’a jamais été aussi aléatoire, Sauveur Gandolfi-Scheit, investi par Les Républicains (LR), affiche une grande sérénité. S’appuyant sur le bilan de ses deux mandatures et du travail effectué, ce Sarkozyste grand teint croit en sa victoire, tacle ses adversaires qui mettent en cause son soutien à François Fillon, et décline ses priorités d’action, en cas de victoire de la Droite aux présidentielles. Il livre, à Corse Net Infos, le nom de son suppléant.



Le député-maire sortant de Biguglia, Sauveur Gandolfi-Scheit, candidat LR dans la 1ère circonscription de Haute-Corse pour le scrutin législatif de juin prochain.
Le député-maire sortant de Biguglia, Sauveur Gandolfi-Scheit, candidat LR dans la 1ère circonscription de Haute-Corse pour le scrutin législatif de juin prochain.
- Pourquoi briguez-vous un troisième mandat ?
- Il me semble que je n’ai pas démérité des mandats que j’ai eu, de 2007 à 2012, et de 2012 à aujourd’hui. Depuis le mois de juin dernier, je suis, donc, tout naturellement, investi par les Républicains (LR).
 
- Qui avez-vous choisi comme suppléant ?
- Mon choix a été vite fait. J’ai choisi un ami de toujours, un ami de faculté : le docteur Jean Pierre Lodovici, chirurgien-dentiste à Bastia. C’est quelqu’un d’extraordinaire et de très compétent à tous les niveaux, au niveau de sa profession comme du contact humain.
 
- Quel bilan tirez-vous de vos deux quinquennats à l’Assemblée nationale ?
- C’est, beaucoup le disent, un bilan extraordinaire pour la Corse ! Il suffit de voir toutes les interventions que j’ai faites et qui ont touché juste. Il a fallu beaucoup de travail, c’est certain ! Le travail a surtout été considérable de 2007 à 2012, avec les ministres sarkozystes de l’époque, j’obtenais des rendez-vous dans les deux jours. Les réussites ont été rapides, que ce soit pour le lycée maritime et aquacole, la plateforme Stella Mare, la centrale de Lucciana… J’ai obtenu, pendant ce quinquennat, le second IRM… Depuis la fin de la 2nde guerre mondiale, il y a eu de nombreux ministres et députés corses, et pourtant il a fallu mon intervention pour obtenir l’inscription dans les manuels scolaires de la Corse comme premier département libéré. Cette reconnaissance a été saluée par tous les anciens combattants et par tous les gens qui se sont battus pour la France.
 
- Quelle est, de toutes ces actions, celle dont vous êtes le plus fier ?
- C’est difficile à dire ! Il y a eu beaucoup de choses. Notamment, la loi sur le rapprochement familial des détenus condamnés, qui a été votée, le 24 janvier 2012, à l’unanimité et avec un fort pourcentage de députés présents à l’Assemblée nationale. Elle a été adoptée en première lecture et est toujours bloquée au Sénat. C’est, d’ailleurs, un sénateur insulaire qui la bloque !
 
- Ce blocage, qui empêche toute adoption définitive, est-ce votre grand regret ?
- Oui ! Si cette loi avait été définitivement validée, nous aurions, aujourd’hui, moins de problèmes avec les condamnés qui veulent rentrer en Corse finir leur peine. J’ai toujours dit que le refus du rapprochement était une double peine pour les familles qui ne sont pas coupables de ce qu’ont fait leur enfant ou leur proche.
 
- Depuis le précédent scrutin législatif en 2012, la donne politique corse a profondément changé. Pensez-vous avoir les moyens de gagner une troisième fois ?
- Si les gens reconnaissent tout le travail qui a été fait, il n’y a aucune chance pour que les autres candidats puissent gagner ce siège. Je pense sincèrement être réélu. Mais, vous savez, en politique, on ne sait jamais ce qui peut se passer ! Mon champion pour les Primaires de la droite, Nicolas Sarkozy, a perdu. Je crois, pourtant, sincèrement, que tout va bien se passer.
 
- Justement, vous avez porté votre soutien au vainqueur des Primaires, François Fillon. Comment réagissez-vous à toutes les affaires qui secouent sa campagne ?
- On a l’impression d’un acharnement médiatique et politique. Il faut que ça s’arrête ! Un candidat, dans ma circonscription, dit qu’il ne faut pas soutenir François Fillon parce qu’il est mis en examen. Ce candidat oublie de dire qu’il soutient Emmanuel Macron qui est parrainé, en Corse, par des élus insulaires mis en examen et condamnés ! C’he da more gobu a panza a l’aria quantunque ! Il faudrait se regarder dans une glace avant de porter un jugement sur d’autres !
 
- Pensez-vous que le résultat de l’élection présidentielle influencera celui des législatives locales, comme le prédisent certains ?
- J’ai été élu en 2007 avec la vague bleue. J’ai été réélu en 2012 avec la vague rose et le même écart de voix : plus de 3000 voix d’avance alors qu’on était dans une triangulaire. Il faut faire attention avec les sondages des médias, on n’y comprend plus rien. Ils parlent de Mélenchon, Hamon et Macron qui sont, clairement, des gens de Gauche. C’est du Hollandisme qui continue. Dans ces sondages, où sont la Droite et le Centre ? Ils n’existent plus ! Il faut se poser des questions, être réaliste ! L’élection n’est encore gagnée pour personne. Je pense que notre candidat François Fillon s’en sortira, malgré ses petites histoires de rien du tout ! On dit que Fillon a des casseroles, Macron, ce n’est pas des casseroles qu’il a, mais des lessiveuses !
 
- C’est-à-dire ?
- Quand un candidat à la présidentielle se permet d’attaquer les guerres d’Algérie et d’Indochine en disant que les guerres coloniales sont des crimes contre l’humanité, cela signifie qu’il faut établir un tribunal, un nouveau Nuremberg, pour juger tous ceux qui ont combattu là-bas et les considérer comme des criminels de guerre ! C’est, quand même, une aberration ! Ce même candidat énarque pense que la Guyane est une île ! La Corse, alors, c’est une presqu’île ! C’est incroyable ! Comment des gens peuvent s’appuyer sur un petit jeune comme ça, un ectoplasme ! Il faut arrêter ! Il faut être sérieux !
 
- Craignez-vous une vague Le Pen ? Est-elle possible en Corse ?
- Non ! Pas du tout ! Sur le continent, les collègues pensent avoir des problèmes. En Corse, le Front national n’a jamais dépassé 7 à 8 % aux législatives. Je crois que cette campagne s’effectuera correctement. Si tel est le cas, fin juin, nous aurons, je l’espère, de très bons résultats.
 
- Si vous êtes réélu, quelle sera votre priorité en tant que député ?
- Tout dépendra du président de la République. Nicolas Sarkozy avait retenu les fameuses quatre propositions sur la Corse dont j’avais discuté avec lui, lors de sa venue à Ajaccio en décembre 2015. D’abord, une véritable continuité territoriale où le kilomètre ferroviaire serait égal au kilomètre maritime et au kilomètre aérien. L’adaptation des lois Littoral et Montagne parce qu’on ne peut plus rien faire chez nous. Le PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) est une aberration ! Prenez le Cap Corse, entre ces deux lois, on ne peut plus rien construire du tout ! Il faut préserver l’environnement, tout en ayant plus de souplesse. Ce qu’une loi a fait, une autre loi peut le défaire. Ensuite, un statut fiscal dérogatoire pour la Corse, calqué sur celui des DOM-TOM (Départements et territoires d’Outre-Mer). C’est là qu’il faut inscrire la Corse dont la Constitution pour que ce statut ne soit pas transformé par une autre évolution institutionnelle. Enfin, un nouveau PEI (Programme exceptionnel d’investissements) pour travailler sur les voies de communication Bastia-Ajaccio, Bastia-Bonifacio. On ne peut plus circuler, la route est devenue accidentogène. La mise en place d’un système autoroutier est la meilleure façon de permettre à la Corse de se développer correctement.
 
- Qu’en pense François Fillon ?
- Il m’a téléphoné ce matin. Je lui ai parlé de ces propositions et je pense qu’il va les intégrer à son programme. C’est ce qu’il m’a laissé sous-entendre. Si on a un président de la République comme François Fillon qui agit en ce sens, je crois, comme disait Nicolas Sarkozy, vu qu’on a déjà un très beau pays, on aura le plus beau pays du monde ! Plus aucun pays ne pourra rivaliser, ni du point de vue de la beauté, ni à aucun point de vue institutionnel.
 
- La Droite sudiste et Camille de Rocca Serra parlent désormais d’autonomie. Quelle est votre position sur le sujet ?
- J’ai toujours été corsiste ! Quand j’étais étudiant, j’ai toujours défendu les intérêts de la Corse. Quand j’ai été élu député en 2007, lors de ma première réunion à Paris, j’ai dit, à mes collègues de l’UMP qui me félicitaient : « La Corse passe d’abord. Quand il s’agira de problèmes de la Corse, je voterai avec la Corse. Quand il s’agira de questions nationales, je voterai avec l’UMP ». L’autonomie, pourquoi pas ! C’est la Collectivité unique ! Appliquons-là convenablement. Je crois qu’il n’y aura pas de problème à ce sujet.
 
- François Fillon sera dans l’île et à Biguglia, samedi. Quel est le programme ?
- Il sera aux environs de 10 heures à Biguglia où il restera une heure. Il repartira à San Giuliano où il sera reçu par François-Xavier Ciccoli pour discuter avec les agriculteurs. Puis, il filera sur Ajaccio pour le meeting.
 
- Que devient votre champion Nicolas Sarkozy ?
- Il m’a invité à un repas avec quatre autres députés, début janvier. Avec ces primaires, on a perdu quelqu’un d’extraordinaire qui connaît bien la politique. Cela m’étonnerait qu’il laisse tomber ! Ces derniers temps, il a mis les pendules à l’heure en demandant à tout le monde de se mettre derrière Fillon pour essayer de gagner les élections présidentielles. On aura toujours besoin d’un homme comme Nicolas sur le plan politique !
 
Propos recueillis par Nicole MARI.