"Ces 7 mois devaient nous permettre d’étendre l’attribution à d’autres secteurs non encore couverts (salariés de l’agriculture, économie sociale et solidaire, voire fonctions publiques). En effet cette indemnité acquise en 2009 ne concerne pour le moment qu’une partie des salariés du privé. D’un montant moyen de 200 euros annuels cette prime prend en partie en compte le coût du trajet domicile travail puisque compte tenu du manque criant de transports collectifs, la majorité des salariés de Corse sont contraints d’utiliser leurs véhicules" expliquent Muriel Grisot et Jean-Pierre Battestini qui représentaient la CGT à la réunion de Corte.
"Pour rappel très peu d’employeurs en Corse financent à 50% les transports collectifs prévus par la loi. De plus les prix prohibitifs des carburants grèvent lourdement les budgets des travailleurs.Les syndicats de salariés demandaient qu’après 10 années , il était plus que temps de réévaluer le montant pour le porter à 300 euros. La faiblesse des salaires pratiqués en Corse notamment dans les TPE/PME justifie pleinement cette revalorisation.
Malheureusement et contrairement à ce que l’on pouvait espérer lors de la première réunion du mois d’avril, plus les réunions se succédaient et plus la possibilité d’un accord s’éloignait" poursuivent les représentants de la CGT.
Pour eux "la CPME refuse de prolonger l’accord au-delà de 2019. L’U2P régionale comme le MEDEF sont prêtes à le prolonger mais sans pour le moment en modifier le montant. Les pouvoirs publics et la Préfecture, pourtant partie prenante de l’accord de 2009, laissent faire."
Ils soulignent aussi que "face à l’attitude irresponsable des organisations patronales, l’ensemble des syndicats de salariés de Corse ont rédigé un communiqué commun dénonçant cette situation scandaleuse voulue par le patronat".
Pour la CGT "la situation est très grave. En effet, sans accord, des milliers de Corses risquent de perdre leur prime au 1er janvier 2020 si la situation reste en l’État et des milliers d’autres qui espéraient en bénéficier resteront encore sur le carreau.
La responsabilité des organisations patronales dans l’absence de réponse aux bas salaires en Corse est manifeste. Son attitude sur son blocage idéologique concernant la revalorisation de la prime trajet est scandaleuse."