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Médecins généralistes : Appel à la grève administrative


Michel Allal-Volterra le Dimanche 4 Janvier 2015 à 21:03

"Le seul moyen de faire changer d'avis la ministre c'est de bloquer la Caisse d'assurance maladie par un afflux de demande de remboursements . Donc il faut refuser le paiement par carte vitale pour refuser le tiers payant " : c'est le message décrété par les médecins généralistes pour faire reculer le ministre de la Santé et son projet



Médecins généralistes : Appel à la grève administrative
L’Union française pour une médecine libre se félicitait hier du succès de la grève « unitaire et historique » menée par les généralistes et les spécialistes entre le 23 et le 31 décembre. Après ces huit jours de mobilisation, l’association constate cependant qu’« aucune avancée n’est venue du ministère ».
Dans un billet  publié en ligne, son président, le Dr Jérôme Marty, appelle à la poursuite d’un « mouvement dur et massif, sans aucune concession ». Beaucoup de libéraux ont subi des pertes financières durant cette grève, reconnaît-il, « mais c'est le prix à payer pour ne pas voir définitivement son exercice et celui de tous ceux qui aspirent à devenir médecin, passer sous le joug de l'administration et des assureurs et autres mutuelles ».
L’UFML préconise de « stopper de façon globale et illimitée la télétransmission », dès le lundi 5 janvier, en espérant que cette campagne sera massive. D’autres actions sont envisagées pour « couper progressivement tout rapport avec nos tutelles ».
L’association monte également au créneau contre la loi Macron sur la dérèglementation des professions libérales. Elle appelle les médecins et tous les professionnels de santé à se joindre le 22 janvier à la manifestation parisienne soutenue par l’UNAPL (Union nationale des professions libérales).
Les syndicats de médecins, CSMF, FMF, MG France et SML ont eux-aussi appelé à une grève administrative , dès le début du mois de janvier, et, pour certains d’entre eux, à fermer de nouveau les cabinets le 6 janvier prochain. 
La Corse, où le mouvement a été largement suivi, ne dérogera pas à la règle…

Les questions que vous vous posez

Que risque le médecin?
En refusant la carte Vitale, les médecins s'exposeront à des conséquences financières. Une part de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) des médecins dépend des transmissions, qui doivent concerner au minimum 66 % des actes. Dans les faits, les consultations sont aujourd'hui transmises dans leur quasi totalité.


Quels effets pour les patients?
Ils devront attendre en moyenne 20 jours pour être remboursés, contre 5 jours avec la carte Vitale. Selon la ministre de la Santé, Marisol Touraine, « ce sont les patients qui seraient directement pénalisés par ce mouvement ».


Quelle surcharge administrative pour l'assurance maladie?
La grève de la carte Vitale entraînerait l'engorgement des services de l'assurance maladie, qui seraient saturés par l'envoi des feuilles de soin. Les délais de remboursement pourraient augmenter fortement. Et si la grève devait durer, une réorganisation au sein de l'assurance maladie risque d'être nécessaire. Les coûts de gestion de la sécurité sociale subiraient aussi une hausse notable.
Aux yeux des médecins, cette grève mettrait en évidence les efforts qu'ils fournissent pour lutter contre les surcoûts administratifs, sans que rien ne soit fait pour eux en retour.