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Lutte antipollution au large d’Ajaccio : Le gros exercice grandeur nature


José FANCHI le Mercredi 14 Juin 2017 à 21:06

Tout le monde a encore en mémoire la catastrophe de "l’Amoco Cadiz" et l’immensité noire qui a recouvert de pétrole les côtes Bretonne en mars 1978. Souvenir cauchemardesque qu’il faut absolument éviter. Raison pour laquelle les autorités nationales se donnent les moyens de lutter contre cette pollution et qui répond à un besoin ORSEC Maritime (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile) pour faire face à des pollutions marines. Cette année, c’est Ajaccio qui a été choisie pour un exercice grandeur nature en présence du préfet maritime, l’Amiral Charles-Henri de la Faverie du Ché, accueilli à son arrivée par le préfet de Corse, Bernard Schmeltz



Lutte antipollution au large d’Ajaccio : Le gros exercice grandeur nature
Les moyens engagés au grand complet sont les affrétés de l’action de l’Etat en mer, Bâtiment d’Assistance, de Soutien et de Dépollution (BASD) « Jason » et le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) « Abeille Flandre » ainsi qu’un remorqueur du port d’Ajaccio, le « Persevero. » Deux autres embarcations ont également participé à l’exercice, la vedette « Polmar » terre « Mimosa » de la DDTM et une embarcation de servitude antipollution (ESA). Un hélicoptère de la gendarmerie a effectué un vol afin d’aider à la relocalisation de polluants qui, pour l’exercice, étaient simulés par de l’écorce de riz non toxique et biodégradable. L’opération s’est déroulée dans d’excellentes conditions et l’on a pu voir tous les moyens mobilisés effectuer leur rôle, notamment le « Jason » lors du pompage de la pollution créée par les écorces de riz…

Sur le plan d’eau également, la vedette « Gravona » de la gendarmerie maritime, qui assurait la surveillance, ainsi que la vedette de la SNSM « Madunuccia » pour une aide logistique et à l’occasion pour les médias.

 Cet exercice a surtout permis de garantir le niveau de savoir-faire des unités et du personnel concerné, valider l’interopérabilité entre les différents moyens antipollution engagés dans une zone littorale restreinte, conduire et gérer une pollution depuis la base navale d’Aspretto  a expliqué le préfet maritime, l’amiral Charles-Henri de la Faverie du Ché. Il a notamment précisé la nature de cet exercice grandeur nature :

La Marine et l’Administration, la main dans la main
« Nous effectuons un exercice de lutte antipollution tous les ans. C’est d’ailleurs l’une des responsabilités du préfet maritime, qui est chargé de la protection de l’environnement mais également chargé de la lutte contre la pollution. Vous avez les moyens de la marine bien sûr mais également des administrations qui travaillent en mer. Les exercices ont pour but de vérifier que nous sommes capables de travailler ensemble, et vérifier que les moyens que l’on développe soient adaptés. Tous les ans, nous avons donc un exercice qui permet de progresser dans le savoir-faire et après, décider l’endroit où l’on doit le faire. Tous les ans on tourne autour de la façade méditerranéenne. Après l’exercice effectué à Monaco et l’an dernier entre Corse et l’île d’Elbe, nous avons opté pour la baie d’Ajaccio. Simplement parce que la plupart des risques de pollution sont auprès des ports car des bateaux se concentrent et les risques de pollution plus nombreux. »

La base d’Aspretto, bien adaptée…
Opération menée juste avant l’arrivée massive de plaisanciers et de grosses unités ?
" Nous l’avons fait à cette période, de façon a s’entraîner avant l’été, ce qui nous permet de vérifier que la base d’Aspretto est parfaitement adaptée car la plupart des moyens peut être stockée sur cette base, la place pour les hélicoptères et le port qui peut recevoir des renforts. On vérifie en plus que cette base est parfaitement adaptée à la lutte contre la pollution et c’est le cas !"

Le préfet maritime a expliqué ensuite l’importance des forces en présence, les bateaux et leur rôle en mer mais aussi précisé que la responsabilité confiée à la Marine nationale couvre la préparation à la lutte contre les pollutions en mer et les actions de lutte. Elle concerne toutes les opérations pouvant être engagées en mer dès lors qu’un évènement entraîne ou est susceptible d’entraîner une pollution. La Marine agit en matière de lutte antipollution dans les espaces maritimes sous juridiction de l’État, c’est-à- dire relevant de la compétence d’une autorité maritime. Il faut savoir qu’en cas En cas de pollution, la Marine nationale est à la disposition de l’autorité maritime (préfet maritime ou délégué du gouvernement) en charge des opérations. Les opérations de lutte contre la pollution peuvent consister en l’assistance à un navire en difficulté qui transporte des produits dangereux et polluants, la récupération de ces polluants en mer et sur le littoral, la pose d’un barrage flottant afin de protéger une zone naturelle sensible, le nettoyage et la restauration d’une plage et de falaises.

Les fonctions du préfet maritime
Parmi ses fonctions, le préfet maritime exerce des responsabilités en matière de prévention des pollutions accidentelles et de lutte contre celles-ci. Il est le seul habilité à déclencher le plan POLMAR-Mer et à diriger les opérations dans les limites de sa zone de compétence en mer. Il coordonne ainsi l’action en mer des différentes administrations impliquées dans la lutte antipollution : Marine nationale, douane, affaires maritimes et Gendarmerie maritime. Le contrôle des opérations est mené à partir du Centre des opérations maritimes (COM) pour la partie relevant de l’autorité civile du préfet maritime et du Centre opérationnel de la Marine (COM) pour l’aspect militaire.

Le COM assure la conduite des missions de lutte antipollution confiée à la Marine Nationale en mer, en lien avec le CROSS-MED :

- Mission de lutte antipollution et conduite des opérations de traitement des pollutions maritimes
- Mission d’assistance « renforcée » à un navire en difficulté. Il appuie le Cross-Med dans sa mission maritime et assure la conduite des opérations
- Mission de déminage en mer. Il assure la direction et la conduite des opérations de traitement des engins explosifs.

Base d’Aspretto : Un avenir tout trouvé ?
Clin d’œil du préfet maritime Charles-Henri de la Faverie du Ché à la base d’Aspretto qu’il a qualifiée de base idéale pour ce genre d’exercice : « Elle est parfaitement adaptée à ce genre de lutte contre la pollution marine et surtout, peut accueillir tous les renforts possibles qui vont de l’aérien (hélicoptères) et maritime (vedettes grâce à son port protégé).
Le message, d’une rare clarté, n’est pas passé inaperçu pour tout le monde. Le préfet de la Corse, qui était sur place a bien entendu les paroles du préfet maritime et a dû se dire que la proposition d’une grande cité administrative était bel et bien possible dans cette immense base où il y a de la place pour tous. On se rappelle la levée de boucliers lors de cette proposition…
En clair, la base d’Aspretto peut continuer à accueillir les différentes administrations liées à la lutte antipollution en mer mais aussi accueillir d’autres services et Dieu sait s’ils sont nombreux à Ajaccio, capitale de la Corse.

En clair, la base d’Aspretto reste propriété du ministère de la Défense qui y concentre ses troupes et qui pourrait s’ouvrir à d’autres ? Très possible.
Mais qu’en pensent les autres ?
Quallè chi sà ?