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Les pêcheurs bloquent… Et libèrent le port d’Ajaccio


José Fanchi le Lundi 10 Décembre 2018 à 18:22

Ils ne sont plus que 170 pêcheurs en Corse mais l’Etat continue d’ignorer leurs revendications. Lundi matin, ils ont laissé accoster les bateaux avant de bloquer partiellement le port de commerce. Les pêcheurs réclament le déblocage d'aides exceptionnelles et la baisse du prix du carburant



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Il fait encore nuit lorsque les premiers bateaux de pêche gagnent la rade du port d’Ajaccio. Une fois les paquebots à quai, ils bloquent le port de commerce. Première revendication des pécheurs : la réduction du prix du carburant. Même si l'essence des bateaux n'est pas concernée par la réforme nationale elle demeure beaucoup plus chère que sur le continent.


Le prix du carburant trop élevé
 « Sur le continent, nos confrères paient le litre d’essence 20 centimes de moins que nous. Pourquoi ne sommes-nous pas alignés sur ce tarif ? Nous sommes pourtant en hors taxe et la charge est énorme. En moyenne, avec un plein de 400 litres nous avons de quoi travailler quatre ou cinq jours. La facture tourne autour de 250 euros à 300 euros. C’est encore trop cher précise Jean-Dominique Marras, pêcheur à Ajaccio, qui estime que l’Etat doit faire l’effort indispensable.  
Dans le courant de la matinée, alors que les pêcheurs d’Ajaccio ont été rejoints par ceux de Bonifacio et de Calvi, une délégation a été reçue par les services de la préfecture. La réunion va durer près de deux heures, le temps d’exprimer leurs besoins et le déblocage d’aides exceptionnelles :
« Il s’agit de  fonds qui devraient être débloqués pour la pêche. La demande est ancienne, bien avant les désastres causés par la tempête Adrian » précise Xavier d’Orazio, premier prud’homme d’Ajaccio qui accompagne la délégation.  Il poursuit :« La réunion s’est déroulée dans de bonnes conditions, ils ont écouté notre message et pris bonne note. Je pense que dans un premier temps, ils vont peut-être débloquer des sommes pour les 30 ou 40 sinistrés. Je rappelle toutefois qu’il n’y a pas que 40 pêcheurs dans le besoin, nous sommes 170 en Corse. »

Débloquer la situation
La demande : 10 000 euros par pécheur et par an pendant trois ans. Après deux heures de réunion, ils obtiennent des réponses positives sur un certain nombre de points : 
« En effet, tout s’est bien passé avec les services de l’État. On nous a donné une certitude. Ce ne sera pas une grosse somme. Ce qu’on a fait de bien, c’est de débloquer le pétrolier, parce qu’il y a urgence à Ajaccio », reprend Xavier d’Orazio. 
Sur les questions du carburant, ou encore des allègements de charges, les pécheurs attendent des réponses dans les prochains jours et gardent bon espoir…
J. F.
 

(Photos Michel Luccioni)

Les assurances de la préfecture
Une délégation de pêcheurs professionnels a été reçue ce matin en préfecture. Ils souhaitaient informer l’Etat de leurs revendications.
Elles concernent :
- L’alignement du prix du gasoil sur celui du continent,
- Ouverture du dispositif d’aide « de minimis » à l’ensemble des pêcheurs en raison de la perte d’exploitation,
- Exonération partielle des charges,
-Taxe mouillage pour la plaisance,
- Gestion du FEAMP.

 

Le secrétaire général de la préfecture de la Corse-du-Sud, le délégué de la direction inter-régionale de la mer (DIRM) et le responsable du domaine public maritime ont pu ouvrir les débats et répondre aux sujets d’urgence, tels que les suites de la tempête Adrian, pour laquelle des réponses gouvernementales seront connues dès demain.
Pour l’heure, les difficultés ont bien été prises en compte et doivent déboucher sur une aide exceptionnelle pour les pêcheurs sinistrés, ainsi qu’une aide forfaitaire pour perte d’activité le cas échéant.

 

Les autres sujets doivent faire l’objet d’une action attentive. Le secrétaire général s’est engagé à organiser dès la mi-janvier, une réunion afin de vérifier les avancées et de mesurer les chantiers qui sont déjà en cours.