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La sécurité routière sur le devant de la scène à l’IRA de Bastia


Florian Cadu le Vendredi 9 Mars 2018 à 17:02

Organisée par les élèves de l'Institut Régional d’Administration (IRA) de Bastia, la conférence-débat portant sur la sécurité routière s’est tenue ce vendredi 5 mars. Avec Gérard Gavory, préfet de la Haute-Corse, comme intervenant, ainsi que Caroline Tharot, procureure de la République, Françoise Lippini, présidente de l’association "Adrien Lippini, Un vélo, Une vie", et le réalisateur Julien Meynet, venu présenter son documentaire. Les objectifs ? Dialoguer et sensibiliser sur ce thème prioritaire en Corse comme à l’échelle nationale.



La sécurité routière sur le devant de la scène à l’IRA de Bastia
>Une « cause nationale », une « thématique primordiale » : dans l’amphithéâtre de l'Institut Régional d'Administration (IRA) de Bastia, lieu accueillant une conférence-débat vendredi 5 mars dans l’après-midi, tout le monde est unanime pour placer la sécurité routière au rang de priorité. Durant ce rendez-vous marqué par la projection du bouleversant documentaire intitulé Locu di morte, les personnes en présence ont pu rappeler les chiffres alarmants concernant les accidents sur la route – 34 décès ont par exemple été recensés en Corse l’année passée, un des taux les plus élevés de France -  et évoquer les solutions pour améliorer la situation.

Gérard Gavory, préfet de la Haute-Corse et premier intervenant invité à prendre la parole, a ainsi abordé la politique inter-ministérielle en matière de sécurité routière sur l’Ile de Beauté. « Il y a eu 20 morts en Haute-Corse en 2017. Comme en 2016. C’est 20 de trop », a-t-il souligné, en décrivant un « plan départemental » orienté autour d’actions de sensibilisation (distributions d’éthylotest, interventions dans des écoles pour les plus jeunes…) et d’actions de répression (contrôles réguliers des automobilistes circulant sur la route la semaine comme le week-end…) afin de réduire les excès de vitesse et les conduites sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants. « Il nous faut poursuivre les actions qui sont entreprises. Et développer aussi bien la prévention, c’est-à-dire diffuser cette culture de sensibilisation dans l’ensemble de la société et en particulier chez les plus jeunes, que la politique de répression, c’est-à-dire renforcer les contrôles », a conclu le préfet.

« Les chiffres sont édifiants », a embrayé Caroline Tharot, qui se dit investie dans la « lutte contre la délinquance routière » et parle de « contentieux de masse ». Selon les sources de la procureure de la République, 290 000 condamnations sanctionnant plus de 360 infractions différentes ont été dénombrées sur l’ensemble du pays en 2015.
Caroline Tharot a ensuite présenté la politique de justice concernant la sécurité routière, évoquant notamment les différentes décisions possibles (stages de sensibilisation, ouverture d’une information judiciaire comme pour l’accident survenu à l’Ile-Rousse entraînant la mort d’une fille de cinq ans début mars…). Avec un objectif primordial : « Faire en sorte qu’il n’y ait pas de récidive. Et je ne cache pas que l’amende reste une solution efficace et dissuasive, au même titre que la confiscation du véhicule. »


Enfin, Françoise Lippini, présidente d’"Adrien Lippini, Un vélo, Une vie", a pu détailler les missions de l’association. A savoir inciter les pouvoirs publics à aménager les axes routiers (avec la construction de pistes cyclables), sensibiliser les automobilistes à la vulnérabilité des cyclistes et agir en faveur du respect du code de la route. A suivi un moment d’échange entre le public et les intervenants juste après la diffusion de Locu di morte, documentaire de témoignages signé Julien Meynet, qui souhaite; par l’intermédiaire de ce long-métrage poignant, offrir une alternative au « discours des autorités malheureusement pas entendu par les jeunes en Corse ».
Une cause nationale, définitivement, mais aussi régionale.