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L’association Umani propose une alternative au brûlage des déchets verts


le Dimanche 28 Avril 2024 à 18:18

La semaine dernière, l’association Umani s’est rendue en Plaine orientale pour sensibiliser la population au broyage des déchets verts, au paillage ou au compostage. En résumé, il existe des alternatives au brûlage, et il convient de s’en emparer.



Mi-avril, un broyeur a été mis gratuitement à la disposition de particuliers, dans la région de Ghisonnaccia.
Mi-avril, un broyeur a été mis gratuitement à la disposition de particuliers, dans la région de Ghisonnaccia.
Opération "Zeru Focu". En lien avec la communauté de communes du Fium’Orbu Castellu, l’association Umani s’est rendue chez des particuliers à Solaro, Ghisonaccia et Serra-di-Fium’Orbu rappeler qu’il existe des alternatives au brûlage des déchets verts. Car chaque année, près de 1 million de tonnes de déchets vert sont brûlés en France. Ainsi en moyenne, ce sont 50 kg de déchets verts qui sont brûlés par un ménage vivant dans un habitat pavillonnaire. Selon l'agence de la transition écologique (ADEME), cela équivaut en un an à une émission équivalente de particules fines d'un véhicule diesel. « En les brûlant, on pollue, on met sa santé en danger et on se prive de ressources très importantes à valoriser », souligne Marie-Madeleine Ramin, chargée de développement ressources et projets à Umani.

Au diable le gaz carbonique et les particules fines ! La solution pour ne pas brûler ses déchets verts, c’est un broyeur à végétaux. Mais la machine peut être imposante et avoir un certain prix (100 euros au minimum). Et tout le monde ne dispose pas non plus d’une remorque pour les transporter en déchetterie. « C’est pour cela que l’on propose aux mairies d’aller chez les gens avec un broyeur à végétaux », poursuit Marie-Madeleine Ramin. Le broyeur réduit en broyat les déchets verts les plus imposants, comme les branchages « qui mettent du temps à se biodégrader ». Ensuite, le broyat peut être utilisé en paillis ou ajouté au compost, et ainsi constituer une richesse pour le sol et les plantes des jardins.

Le paillage consiste à couvrir le sol pour le protéger de l’érosion et limiter l’apparition des plantes indésirables. Il est constitué de feuilles mortes, de paille, de copeaux de bois, de résidus d’herbe tondue ou de branches saines broyées, sur une couche de 3 à 5 centimètres. Pailler le sol est donc particulièrement recommandé pour protéger le sol des variations de température ou pour le fertiliser.

Bientôt à Portivechju et L'Isula

En Corse, l’association Umani a donc pris son bâton de pèlerin pour prêcher la bonne méthode des traitement des déchets verts. Accompagnée d’un prestataire qui a mis gratuitement un broyeur à disposition des particuliers rencontrés la semaine dernière, elle souhaite surtout convaincre les collectivités de mettre en place des mesures facilitant le traitement des déchets verts, « qui pourraient être collectés en porte-à-porte et broyés en déchetterie ». Elle incite aussi les copropriétés à acquérir un broyeur collectif.  « La communauté de communes de Calvi est prête à avancer sur le sujet, tout comme celle du Fium’Orbu Castellu », assure Marie-Madeleine Ramin. Umani prévoit de se rendre au mois de mai à Portivechju et L’Isula, poursuivre son action de sensibilisation.

Une expérimentation à Afà

Les collectivités ne partent pas d'une feuille blanche : un guide a en effet été édité à leur intention en février 2020. Intitulé "Stop au brûlage ! Valorisation de proximité des déchets verts", il a été rédigé par Qualitair, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Corse et par le Centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) d'Aiacciu. Il s'inscrit dans le cadre du projet Alter Ecobu, qui a expérimenté des mesures anti-brûlage durant deux ans à Afà. Entre mai 2017 et septembre 2018, ce sont ainsi 80 tonnes de déchets verts qui ont pu être broyés. Il y a eu notamment 380 opérations de broyage en porte-à-porte. L'expérimentation fut un succès, car elle a permis d'empêcher l'émission de 646 kg de particules fines. Le maire d'Afà, Pascal Miniconi, s'en était félicité : "Nous avons constaté avec succès la réussite de ce projet : moins de pollution, risque d’incendies atténué, respect du voisinage, qualité de l’air bien meilleure, utilisation du
broyat générant moins d’arrosage... Le broyage continue !
"