Femu a Corsica sort de sa diète médiatique aprés les évènement tragiques des dernières semaines. Passé le temps de l’émotion et du recueillement, vient celui de l’analyse et de l’action politique. Réunis à Bastia, aux côtés de plusieurs militants, les élus territoriaux, parmi lesquels Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini ont apostrophé les ministres sur les suites à donner poltiquement. Alors qu’en Corse, le processus sur l’évolution institutionnelle est entamé et qu’on s’apprête à un vote à l’assemblée de Corse, les élus autonomistes craignent que la situation actuelle raidisse les positions du gouvernement et fige la situation politique pour les années à venir. Pour le mouvement autonomiste, le risque est important de voir toutes les portes se refermer. Il en appelle le gouvernement à l’écoute et au dialogue.
« On ne nous refera pas le coup de la période Bonnet »
Tout d’abord, le constat : « la multiplication des assassinats inquiètent tous les corses qui s’interrogent sur les raisons de ses dérives » débute Gilles Simeoni. Pour l’élu, il faut porter le fer contre les "mécanismes structurants qui sapent le fonctionnement démocratique et la vie économique : « spéculation immobilière, fraudes et détournements d’argent public (notamment les marchés publics), fraude électorale… ». Face à ce constat, le mouvement autonomiste ne peut se satisfaire de propos stigmatisants vis à vis de la population : "les corses savent mais ne parlent pas" ou encore "les notaires corses sont muets". Et de dénoncer les opérations médiatiques telle que la « destruction-alibi d’un restaurant de plage » censée faire oublier l’ampleur de la réalité : « Combien de permis illégaux délivrés, de PLU entérinés, de programmes immobiliers spéculatifs validés ? »
L’une des causes du problème serait donc le refus de prendre en compte politiquement ces raisons structurantes de l’affairisme. L’Etat, qui a en charge les fonctions régaliennes de police et de justice, « doit assumer sa part de responsabilité majeure dans la situation actuelle ». Pour l’élu, il a laissé prospérer la grande délinquance organisée en se focalisant sur la lutte contre le nationalisme. Par le passé, il a eu recours systématiquement à des procédures d’exception : « incarcérations abusives, atteintes à la présomption d’innocence, dérives barbouzardes sous l’autorité d’un préfet ». Si il veut être crédible, l’Etat doit changer son approche du problème corse.
L’une des causes du problème serait donc le refus de prendre en compte politiquement ces raisons structurantes de l’affairisme. L’Etat, qui a en charge les fonctions régaliennes de police et de justice, « doit assumer sa part de responsabilité majeure dans la situation actuelle ». Pour l’élu, il a laissé prospérer la grande délinquance organisée en se focalisant sur la lutte contre le nationalisme. Par le passé, il a eu recours systématiquement à des procédures d’exception : « incarcérations abusives, atteintes à la présomption d’innocence, dérives barbouzardes sous l’autorité d’un préfet ». Si il veut être crédible, l’Etat doit changer son approche du problème corse.
« Le statu quo n’est pas tenable »
Pour Jean Christophe Angelini, les dernières prises de positions du gouvernement « tendent à laisser penser que le problème se limite à une réponse policière et judiciaire.» Il met en avant le mutisme politique de l’actuel gouvernement depuis Mars 2012 alors qu’il avait été interpellé sur la question corse à la veille de l’élection présidentielle. De même, « arguer une situation de crise liée au grand banditisme pour refuser de prendre en compte l’aspiration largement partagée à une évolution politique et institutionnelle ne peut conduire qu’à l’impasse ».
Le message adressé à Manuel Valls et à Christiane Taubira est clair : il faut ouvrir un dialogue politique. La conférence de presse se termine sur une question : « L’Etat accepte-t-il de s’engager dans la recherche d’une solution politique globale, qui passe notamment par un réforme constitutionnelle ?». Les élus nationalistes se feront certainement une petite idée de la réponse apportée à leurs craintes, lundi ; date à laquelle les ministres ont prévu de rencontrer l’ensemble des groupes politiques de l’assemblée de Corse pour une séance de travail d’une heure.
Le message adressé à Manuel Valls et à Christiane Taubira est clair : il faut ouvrir un dialogue politique. La conférence de presse se termine sur une question : « L’Etat accepte-t-il de s’engager dans la recherche d’une solution politique globale, qui passe notamment par un réforme constitutionnelle ?». Les élus nationalistes se feront certainement une petite idée de la réponse apportée à leurs craintes, lundi ; date à laquelle les ministres ont prévu de rencontrer l’ensemble des groupes politiques de l’assemblée de Corse pour une séance de travail d’une heure.