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Covid-19 à l'école : 3 enseignants sur 4 en grève ce jeudi en Corse


M.V. et L.S. le Mardi 11 Janvier 2022 à 21:24

La mobilisation nationale contre le protocole sanitaire dans les établissements scolaires s'annonce particulièrement suivie ce jeudi 13 janvier en Corse. Sur l'île, les syndicats enseignants, les associations de parents d'élèves et les étudiants se sont joints à cet appel et manifesteront à 10 heures à Ajaccio et Bastia.



La grève du 13 janvier devrait être très suivie sur l'île
La grève du 13 janvier devrait être très suivie sur l'île
La grève des enseignants s’annonce très suivie en Corse. Si le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a prévu que 75 % des professeurs du premier degré débrayeraient sur toute la France, ils devraient être autant en Corse. S'il ne dispose d'aucun chiffre officiel, Fabien Mineo, représentant du Snuipp-FSU en Corse, n'a aucun doute "cela devrait être une mobilisation très suivie. Je sais déjà qu'à  Folelli, Moriani, les écoles seront fermées", assure-t-il.
Au niveau national, le syndicat estime qu’une école sur deux sera fermée et la même adhésion est attendue sur l'ile où les syndicats organisent deux rassemblements devant le rectorat d'Ajaccio et l'inspection académique de Bastia à 10 heures  pour exprimer leur mécontentement face au protocole sanitaire scolaire modifié trois fois depuis la rentrée scolaire de janvier. 

Le Snuipp-FSU qui avait lancé vendredi dernier l'appel à la grève nationale afin "d'obtenir les conditions d’une école sécurisée sous Omicron" a été rejoint par la plupart des autres syndicats enseignants, STC éducation, FO et la CGT éducation qui estime que sur l'ile 3 enseignants sur 4 seront en grève ce jeudi. "Il devrait y avoir des écoles du rural, des collèges comme celui de Saint Joseph fermés à cause d'un grand nombre de professeurs absents qui ne pourront pas être remplacés", estime Charles Casabianca responsable syndicale de la CGT éducation en Corse. 

Interrogé sur l'absentéisme, le rectorat de Corse ne souhaite pas communiquer le nombre d'intentions de grève reçu. 

Un soutien important 

"Cette mobilisation historique par son ampleur sur ces vingt dernières années n’est pas "une grève contre le virus" mais illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles", indique Fabien Mineo du Snuipp-FSU en dénonçant "des conditions de travail qui se dégradent, un manque de moyens de protection, de purificateurs d’air dans les classes". Mais aussi un manque cruel de recrutement d’enseignants pour venir combler les absences liées à la pandémie.

Au niveau national, le syndicat s'exaspère aussi des "mensonges permanents du ministre de l'Éducation".  Jean-Michel Blanquer, qui avait lancé mardi matin "On ne fait pas une grève contre un virus". Lundi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé un assouplissement du protocole sanitaire face à l'épidémie de Covid dans les établissements scolaires. Trois simples autotests pour les cas contact à l'école, sans obligation de test antigénique ou PCR, sont désormais demandés.


Une forme de ''garderie''

"Non seulement le protocole actuel ne protège pas les élèves, les personnels et leurs familles mais de plus il désorganise complètement l'école. Ainsi, contrairement aux affirmations gouvernementales répétées, ce n'est pas l'école qui est ouverte mais une forme de ''garderie'', dénonce le Snuipp-FSU. Selon le syndicat, "dans les conditions actuelles, les élèves ne peuvent pas apprendre correctement, leur nombre étant très fluctuant et l'enseignement hybride entre présentiel et distanciel impossible à mettre en œuvre". Le Snuipp-FSU pointe aussi "le non-remplacement des enseignants et enseignantes malades qui devient intenable".


Parents et lycéens rejointe le mouvement de grève

Les associations des parents d'élèves ont aussi lancé un appel à une "journée blanche" ce jeudi 13 janvier, afin de protester contre le protocole sanitaire en vigueur à l'école. "Il est grand temps de mettre la personne de l’enfant et ce qu’il vit dans le protocole d’isolement au centre de l’échiquier", écrit le syndicat qui réclame que "des moyens en masques, capteurs C02, purificateurs d’air et savons soient véritablement fournis aux écoles".
L'Associu di i parenti corsi (APC)  appelle même les parents d'élèves à ne pas emmener leurs enfants à l'école et à venir manifester à 10 heures devant le rectorat à Ajaccio ou à l'inspection académique de Bastia. "Nous sommes solidaires des enseignants, cette situation a trop duré ", estime Denis Luciani, président de l'APC.