Corse Net Infos - Pure player corse

Bravone : L'hommage aux victimes de Furiani


le Lundi 3 Juin 2013 à 23:47

Linguizetta a payé un lourd tribut lors de la catastrophe de Furiani, une de ses adolescentes Santa Grimaldi a perdu la vie et sa sœur Karine l’usage de ses jambes. L’association sportive de Bravone avait donc décidé de donner le nom de Santa Grimaldi à son stade.



L'hommage des petts footballeurs de Bravone
L'hommage des petts footballeurs de Bravone
Depuis des années, une challenge en hommage à la petite fille se déroule sur sa pelouse réunissant de nombreux clubs de l’île. Cette année ce challenge a revêtu une dimension particulière, encore davantage chargée d’émotions. Il s’agissait d’inaugurer une statue. Le maire Severin Medori et son conseil municipal ainsi que certains élus de la communauté de commune de l'Oriente étaient évidemment présents aux côtés des parents de Santa et sa sœur Karine. On notait également la présence de représentants du collectif des victimes du 5 mai, Vanina Giudicelli, Gilbert Lalliat et Didier Grassi. Jean-Louis Santoni, le président du club, devait prononcer un discours empreint d'émotion. Pour lui cette » statue porteuse de nombreux symboles concrétise non seulement un hommage mais aussi se veut un témoignage infrangible afin que les générations futures gardent une trace de la catastrophe et que  la population reste mobilisée pour soutenir les requêtes du collectif des victimes ».

Les symboles voulus par Alex Janin
Une fois la statue dévoilée par Guillaume Filippi, une gerbe était déposée par les petits footballeurs du club de Bravone, des chanteurs de Cervioni et de Linguizzetta entonnaient alors le « Diu vi Salvi Regina». Une plaque a été déposée avec un texte en langues corse et française, attestant que « Cette sculpture est une révolte …»
La statue en lauzes d'Orezza se dresse sur un socle de trois monumentales pierres plates posées à horizontalement, couchées, afin de marquer l'écrasement. Elle représente une femme, des ailes dans le dos…  son visage de marbre presque blanc ressemble à une sorte de masque, façonné à partir de pierres de Brando plus claires, les yeux sont vides… afin de n’ y déceler aucun jugement; la bouche entrouverte pour le dernier souffle perdu, le cri de la douleur;  sur la main gauche fracturée et tendue vers le ciel  est posée une hirondelle emblème de l'éternel retour du printemps et surtout marquant  le refus de l'oubli; le bras droit se perd derrière un dos fuyant volontairement inachevé... comme la vie brutalement interrompue… des nuances dans les pierres vont du foncé au clair ; Chacun peut y trouver dans cette statue magnifique, les signes qu’il ressent au fond de lui. Cette statue est un pur chef-d’œuvre.
M.-J. C


(Photos M.-J. C)