Bastia inaugure une permanence du Consulat honoraire du Portugal

Álvaro Esteves, Consul général du Portugal, en poste à Marseille, a fait le déplacement pour l'occasion. Accueilli par le Maire de Bastia et par la Consule honoraire d’Ajaccio, Jeanne Pantalacci, il détaille : « On fait cet effort avec les moyens que l’État portugais a mis à la disposition des consulats. Ainsi, on peut venir ici faire des cartes d’identité, des passeports et d’autres démarches. » En effet, ce jeudi et vendredi, une permanence à l'intention des Portugais de la région est mise en place. Elle se tient à la Maison des services publics de Lupino. « En Corse, on produit plus de 2 000 actes chaque année. Rien qu’aujourd’hui, on attend une famille toutes les 15 minutes pour une quarantaine d’actes.
La spécificité du consulat d’Ajaccio par rapport à d’autres sur le continent est que nous avons un fonctionnaire de l’État portugais détaché en permanence. Les consuls honoraires n’ont pas toutes les compétences en général. Avec lui, nous pouvons délivrer plus de papiers, ici en corse. Ça évite à nos ressortissants d’aller sur le continent » précise le Consul.

En effet, le besoin se fait ressentir pour une communauté portugaise estimée à environ 20 000 personnes. « Il y a toujours eu des échanges avec l’île, nous avons retrouvé des documents anciens qui concernent la navigation maritime. » Álvaro Esteves  poursuit : « Mon rôle est aussi d’informer le gouvernement sur ce qui se passe dans ma région consulaire. Je suis également un représentant auprès des institutions. Au niveau économique, politique mais aussi culturel. Nous avons de grands projets à Bastia, Porto-Vecchio et Ajaccio. Nous aimerions commémorer avec les Portugais de Corse et avec les Corses, les 50 ans de la révolution des œillets, mais aussi les 500 ans du grand poète Luís de Camões qui est décédé le jour de la fête nationale, le 10 juin. »
Jeanne Pantalacci avoue être devenue consule honoraire parce que le besoin s'en faisait ressentir et qu’elle connaissait bien cette communauté : « Nous allons ouvrir cette permanence à Bastia deux fois par an. Quand on parle de 20 000 personnes, il s’agit de la communauté portugaise dans son ensemble. Certains ont là double nationalité. »
Cécile Liberatore-Ruggieri, doctorante à l’Université de Corse, qui travaille sur la thèse « Les Portugais en Corse depuis 1945 » confirme : « Il y avait une communauté portugaise après la guerre, même si la plupart sont arrivés dans les années 70. Au départ, ils fuyaient la dictature puis la raison économique a été déterminante. Ensuite, la communauté a augmenté du fait du rapprochement familial. La plupart viennent du Nord du Portugal. Un réseau s’est créé. Il y a une culture forte et des associations qui ont un rôle fort. Mais la 3e génération parle Corse, ils sont très bien intégrés. » Devant le local dédié de la maison des services publics à Lupino, une mère de famille qui a fait le déplacement depuis L’Île-Rousse, avec ses deux filles, ajoute : « J’habite en Balagne depuis 2009. J’ai besoin de venir au consulat pour des papiers comme pour refaire une carte d’identité. À Bastia, c’est vraiment plus pratique. »