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Bastia : "Genius Loci" au centre culturel Una Volta


le Samedi 17 Janvier 2015 à 23:29

C'est dans un centre culturel , encore endeuillé et sous le choc des attentats parisiens de la semaine dernière, que s'est déroulé tout dernièrement le vernissage de l'exposition "Génius Loci - L'art comme expérience du paysage" qui se tiendra jusqu'au 13 février 2015. La commissaire d'exposition est Laetitia Carlotti.



Vidéo de l'installation "Arc en cible" de Laetitia Carlotti
Vidéo de l'installation "Arc en cible" de Laetitia Carlotti
Genius Loci met en scène des réalisations et des travaux de recherche menés par des artistes, des enseignants ainsi que des étudiants de l'Université de Corse et des élèves du Lycée Pascal Paoli de Corte qui engagent leurs pratiques sur un territoire familier. Ces travaux issus de l'expérience de l'Art et de la Nature questionnent le paysage, mi-lieux d'échanges créatifs entre le réel et l'imagination.

Les artistes et leurs œuvres

"La mutation divine" - Université de Corse
"La mutation divine" - Université de Corse

JEAN-JOSEPH ALBERTINI : "Ultimu Regnu/Dernier Royaume" est la matérialisation sous forme d'une maquette, de plans et d'autres indices visuels, d'un projet conçu pour un lieu donné. "Dernier Royaume" délimite une surface de 25m2 par une haute grille métallique qui fait obstacle au corps et rend cet espace inatteignable. Sur son périmètre, les mots de fer empruntent la langue vernaculaire pour composer une phrase en boucle "entre esprit et espace la vie libre sauvage secrète comme un dernier royaume."

 

LINDA CALDERON : "Arbre anamorphique" qui est la représentation photographique d'une installation réalisée dans le Parc de Saleccia entre 2010 et 2014 à partir d'un olivier en culture, dont la ramure semble incomplète dans sa forme quant à la représentation commune que l'on se fait d'un arbre. La moitié manquante est complétée par une extension anamorphique. (Photographie : Jean-Philippe Mesguen)

 

LAETITIA CARLOTTI :  "Arc en cible", installation réalisée en 2012 dans le Cap Corse, dans un champ de Jean-Pierre Susini, à partir de 22 000 douilles de cartouches montées sur tiges et piquées dans le sol sur une surface d'environ 20 mètres de diamètre. (Nombreuses photographies de différents formats, et vidéo de l'installation).

 

"I Fulminanti", installation inaugurée en juin 2014. Le lieu d'exposition en accès libre est situé à proximité du village de Poghju di Venaco. Conçu comme un jeu de mikado surdimensionné, une trentaine d'allumettes géantes sont disposées sur une zone d'appui à la lutte contre l'incendie. (Série de photographies disposées sur un présentoir à cartes postales).

 

XAVIER DANDOY de CASABIANCA : Avec son installation "Typoysage" l'artiste extrait la typographie de son milieu originaire, décontextualise la lettre dans une réorganisation d'un système. Il s'attache au trait des caractères, au jeu des corps, efface les grandes lignes de l'histoire, les voue à la toile à grand renfort de ponctuations hypertrophiées

 

JEAN FROMENT : - court métrage "Senza focu né fiame" (sans feu ni flamme), durée 35 minutes. Ce film construit à partir de l'exposition "I Fulminanti" de Laetitia Carlotti, suit les différentes phases de l'élaboration du projet artistique depuis sa conception jusqu'à sa réalisation.

- "Somewhere over the reverber", série de photogrraphies de différents formats réalisées dans le sud de la Corse sur un site qui était destiné à l'urbanisation et dont l'aménagement a été interrompu en raison de l'absence de permis de construire. Depuis l'abandon du projet il y a 25 ans la végétation a repris ses droits...

 

Collectif de JEAN FROMENT et LAETITIA CARLOTTI, associés à l'informaticien FLORIAN ENAULT : "La bande à Möbius", installation composée d'un dispositif interactif utilisant une bicyclette reliée à un système qui fait défiler des images. Le vélo est le moyen de transport qui permet de parcourir en boucle une trajectoire de photographies que le visiteur active en pédalant.

 

ANNE de GIAFFERI : - "Mur du Son", 7 pièces sonores de 20", avec la voix de Laetitia Carlotti, à déclencher soi-même : "Le son du fusil", "Une pétoire dans chaque poche", "L'homme des vallées sauvages", "Camouflage", "Bull's eye", "La balle sifflera trois fois", "Etre un héros et passer à la télé".

 

- "Mon île enracinée", 7 pièces sonores à écouter : "Elle", "Au paradis" (l'orage, les milans et la voix d'Henri Tomasi), "Le fruit", "Cloches", "Jean", "Abderamane", "Après". Anne de Giafferi présente ainsi son oeuvre : "Mon identité s'est construite à travers  un territoire où je ne suis pas née mais que j'ai éprouvé depuis l'enfance. Une terre, une simple vallée a été le creuset de mes apprentissages au monde, à la vie et est devenue un attachement culturel, physique et mémoriel (...) Le lien spirituel avec ce coin de terre est né dans l'habitude héréditaire de la cohabitation. C'est un bruissement infime, un fil qui forme ce parcours sonore. Des résidus de mémoires deviennent l'acmé d'une perception intime du territoire qui résonne en moi...

 

 

Les élèves du Lycée Pascal Paoli de Corte

 

IONA COLOMBANI : avec "Nature" dessin-matière, veut témoigner de la dynamique de la rivière, par les jeux de l'érosion et de la sédimentation, qui est à l'origine de la création d'une grande diversité de milieux, eux-mêmes sources d'une diversité considérable de paysages

 

IGOR FERREIRA CASTANHO : est à l'origine de la création d'une collection de photographies anonymes et changeantes qui répond à la problématique de la construction perpétuelle du paysage corse à travers l'usage d'outils contemporains.

 

LAURINA GAUTHIER : "Lignes de mire", photographie composée à partir de différents clichés de la ville de Corte.

 

NADIA GONCALVES GOMES : Photographie "Le berger des poules", cliché pris à la sauvette à l'entrée de Corte qui parle d'un monde en suspend entre le rural et l'urbain.

 

MYRIAM HAMMAMI : Photographie où il s'agit de faire corps avec l'espace à travers le temps en superposant le jour et la nuit.

 

LAETITIA MARIANI : Installation "Transpositions permanentes" issue d'une collection de panoramiques pris avec le téléphone portable.

 

PHILIPPE-JOSEPH OTTOMANI : Photographie "Le hamac" prise en contre-plongée, appliquée sur une toile, est elle-même suspendue à la manière d'un hamac.

 

CLEMENCE SANTUCCI : ensemble de photographies qui forment les six faces d'un cube, "Une boite à images" élément isolé d'un jeu de construction.

 

 

Les étudiants de l'Université de Corse

Collectif DJOW : "La mutation divine". Toile de moyenne dimension, encadrée à l'ancienne, présentant un travail de collages et accompagnée de deux cartels sur lesquels sont retranscrits les versions en corse et en français de la poésie

"A mutazione divina"

(In su mondu parallelu

L'umanu un hè più,

L'originale è l'oniriciu

Piglianu u soppraventu) (...)

 

- Collectif SPIDER : Photographie et installation d'après le travail réalisé par un groupe de scientifiques entomologistes venus en Corse pour étudier un nouveau spécimen d'Arachné repéré par l'Office de l'Environnement.

Une superbe exposition à découvrir, sur trois niveaux, jusqu'au 13 février 2015.
Odile Araucaria