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« Perfect Sense », sacré coup de cœur du jury du festival "Under my Screen" !


le Jeudi 6 Décembre 2012 à 18:01

Le public ajaccien présent mardi soir pour la première projection du film « Perfect Sense », dans le cadre du festival du film anglais et irlandais, n’a sans nul doute pas regretté de s’être déplacé. Au-delà d’une œuvre de grande qualité qu’ils ont pu découvrir, les spectateurs ont également eu l’occasion de rencontrer le réalisateur écossais David Mackenzie venu à la rencontre de son public pour présenter son film. Mais également pour dialoguer avec lui lors d’un débat qui a suivi la projection. Et en "guest star", David Mackenzie s’est vu décerner un Napoléon d’Or pour « Perfect Sense », distingué "coup de cœur" unanime du jury. Retour sur cette soirée cinéma exceptionnelle.



Le réalisateur écossais David Mackenzie, ici en compagnie de toute l'équipe de Corsica Film Festival, s'est vu remettre un "Napoléon d'Or" pour son film Perfect Sense, sacré unanimement "coup de cœur" du jury. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
Le réalisateur écossais David Mackenzie, ici en compagnie de toute l'équipe de Corsica Film Festival, s'est vu remettre un "Napoléon d'Or" pour son film Perfect Sense, sacré unanimement "coup de cœur" du jury. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
Il est des séances de cinéma bien plus captivantes que d’autres, chacun a pu un jour ou l’autre en faire l’expérience. Mais mardi soir à 18h30, pour la toute première projection du film « Perfect Sense » au Palais des congrès d’Ajaccio, il y avait quelque chose de particulièrement exceptionnel. Tout d’abord la présence du réalisateur écossais David Mackenzie, mondialement connu, et qui a apporté une nette valeur ajoutée à ce Festival du film anglais et irlandais, déjà particulièrement soigné.
Mais cette présence du réalisateur écossais sur scène n’avait pas qu’une portée symbolique, puisqu’il était venu présenter son film au public ajaccien. Là, on se dit qu’on est déjà particulièrement chanceux !
Mais quand au terme de la projection David Mackenzie remonte sur scène pour dialoguer avec le public et répondre à ses questions (parfois les plus incongrues !) en toute simplicité et avec une franche accessibilité, là on se dit qu’on est carrément des privilégiés !

Vers un festival du film anglais, irlandais… et écossais ?
Et le public ne s’y était pas trompé puisque la grande salle du Palais des congrès d’Ajaccio était (à quelques sièges près) remplie pour assister à cette première projection de « Perfect Sense ». Une fois les spectateurs installés, David Mackenzie est monté sur scène en compagnie de la présidente de l’association Corsica Film Festival, Marie Diane Leccia, afin de présenter les grandes lignes de « Perfect Sense ». « C’est une histoire qui essaye d’être poétique, mais aussi engagée, car j’ai tourné ce film avec mes propres émotions » a ainsi débuté David Mackenzie.
Félicitant l’ensemble des membres de l’association Corsica Film Festival pour l’organisation de cette 4è saison de haute qualité, le réalisateur écossais a exprimé toute sa satisfaction d’en avoir été l’hôte (de prestige !).
« Je suis le premier réalisateur a être présent pour ce festival. Je suis très heureux d’être ici avec vous ce soir et c’est un très grand honneur qui m’est fait ». Soulignant la « grande sélection de films » en compétition, David Mackenzie a qualifié ce festival de « grande et belle expérience » pour laquelle il a tenu à remercier toute l’équipe d’organisation « pour l’accueil que j’ai reçu ».

Avant de formuler un souhait en forme de clin d’œil : « J’espère que le festival Under My Screen continuera longtemps. Et pourquoi pas s’élargir encore, pour que l’on puisse ajouter écossais à anglais et irlandais » a-t-il soufflé à l’adresse de l’équipe de Corsica Film Festival.  Et nul doute que celui-ci a été reçu 5 sur 5 et que l’on pourrait s’attendre à quelques innovations pour les prochaines éditions…

Présentation du film, projection et débat ont constitué les moments forts d'une soirée exceptionnelle dédiée au 7è Art. (Photo: Yannis-Christophe Garcia)
Présentation du film, projection et débat ont constitué les moments forts d'une soirée exceptionnelle dédiée au 7è Art. (Photo: Yannis-Christophe Garcia)
Un débat pour prolonger le film
Après une projection qui a retenu toute l’attention du public dans un "silence" qui prenait pleinement son sens dans l’écho des images, un tonnerre d’applaudissements a retenti dans la salle à peine le générique de fin à l’écran.
Car il faut bien avouer sans hésiter que ce film porte en lui quelque chose de novateur et de profondément émotionnel (voir par ailleurs notre analyse). Et le public ne s’y est pas trompé puisque les questions ont fusé dès que David Mackenzie a repris place sur la scène pour prolonger la projection par un débat d’après-film.  Des questions diverses, des plus pertinentes jusqu’aux plus incongrues…
Quelques extraits thématiques de cet échange particulièrement intéressant et les réponses de David Mackenzie.

Sur le scénario du film et ses origines
« J’ai été impressionné par le script et la façon que j’avais de percevoir les choses. Nous ne sommes pas toujours en phase avec nos sens, souvent dans le tracas et affectivement moins sensibles à ce qu’il se passe autour de nous. Sur le parallèle avec « Blindness » (ndlr : parallèle entre les 2 films fait par un spectateur), il faut préciser que j’ai réalisé « Perfect Sense » avant que « Blindness » ne sorte. Pour ma part, je trouve qu’il y a un aspect bien plus extrême dans « Blindness » mais chaque film a forcément sa spécificité ».

La question de Corse Net Infos : Alors le « Perfect Sense » (sens parfait), est-ce l’Amour..?
(Rire) « Question intéressante ! Il est clair que le thème central du film est l’Amour et les sentiments. Sans doute y a-t-il quelque chose de cela mais après, c’est à chacun de voir et de choisir son analyse en fonction de sa sensibilité. Nous n’évoluerions pas forcément de la même façon dans un univers différent, tragique. A la fois dans notre quotidien mais également dans une relation amoureuse ».

Sur la dimension de l’évolution Darwinienne…
« Well… C’est une vaste question philosophique et il serait long et hasardeux de prétendre y répondre. Je crois que l’espoir a finalement peu évolué. Dans Perfect Sense, il est surtout question d’intenses émotions avec la perte progressive des sens. Cette perte provoque une immense colère, de la tristesse et les choses évoluent, les émotions s’intensifient bientôt suivies des symptômes. On passe de l’obscurité à la lumière et de la lumière à l’obscurité en permanence. Toutefois, l’espoir lui reste tout au long du film… »

Le public est venu nombreux pour assister à la projection du film. A la fin de celui-ci, les plus inspirés ont eu la chance de pouvoir débattre avec le réalisateur David Mackenzie. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
Le public est venu nombreux pour assister à la projection du film. A la fin de celui-ci, les plus inspirés ont eu la chance de pouvoir débattre avec le réalisateur David Mackenzie. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
Un Napoléon d’Or remis à David Mackenzie pour « Perfect Sense »
Un débat qui a duré environ une heure avant qu’un dernier évènement ne vienne clôturer la soirée. Annoncée par la présidente du jury en compagnie de toute l’équipe de Corsica Film festival, Marie-Diane Leccia, la décision unanime de décerner le coup de cœur du jury à David Mackenzie pour « Perfect Sense » a donné lieu à la remise officielle d’un Napoléon d’or au réalisateur britannique, sous les applaudissements de la salle.

Nul doute que ce prix et les échanges réalisés au cours de cette grande soirée de cinéma auront permis au réalisateur écossais de garder une très bonne impression de ce festival et du public corse avant de rentrer le lendemain mercredi en Ecosse.
Et au public d’espérer revoir bientôt David Mackenzie, pour une prochaine édition du festival du film anglais, irlandais… et écossais ! Pari lancé !

Yannis-Christophe GARCIA

« Dans Perfect Sense, il est surtout question d’intenses émotions avec la perte progressive des sens » a expliqué David Mackenzie lors du débat d'après-film. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
« Dans Perfect Sense, il est surtout question d’intenses émotions avec la perte progressive des sens » a expliqué David Mackenzie lors du débat d'après-film. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
ON A VU POUR VOUS …  Perfect Sense

« Perfect Sense » (Romance/Science-fiction, réalisé par David Mackenzie, 2011 durée : 1h32)

Imaginez-vous perdre peu à peu vos sens. Plus de goût, plus d’odeurs ni de saveurs… Et pourtant, de saveur, « Perfect Sense » n’en manque pas ! Pour sa première diffusion mardi soir au palais des congrès d’Ajaccio, fait rare, les nombreux spectateurs ont eu le privilège de rencontrer en personne le réalisateur David Mackenzie venu présenter son film.

Dans une file d’attente interminable, on se pose mille questions, relisant souvent le synopsis pour tenter de deviner ce qui nous attend. Le contexte est exceptionnel car le public ajaccien a pu prendre connaissance des idées directrices de l’œuvre, dévoilées par David Mackenzie   lui-même. Nous donnant pour ainsi dire quelques indices préliminaires... Le silence s’installe peu à peu dans la salle et la projection commence.

Savante alchimie d’angoisse et d’espoir
Un cuisinier et une épidémiologiste que rien ne lie, vont pourtant nouer une relation amoureuse tumultueuse, alors que le monde est ravagé par une épidémie qui prive les êtres humains de leurs perceptions sensorielles.
« Perfect Sense » est l’un des rares films qui mettent en scène des épidémies touchant l’humanité, à ne pas verser dans le catastrophisme.
Savante alchimie d’espoir et d’angoisse, les larmes jaillissent aussi vite qu’elles disparaissent, tant ce film varie en intensité. Les images défilent, jonglant entre narration et succession de clichés photographiques.
Et le résultat est étonnant d’efficacité ! Par ailleurs, une musique mélancolique renforce la poésie de l’ensemble à des moments bien choisis. Loin des bandes originales à rallonge.

Une dimension poétique omniprésente
Et c’est bel et bien cette dimension poétique omniprésente, qui érige les sentiments en sens ultime quand plus rien au dehors n’a de sens, qui nous a séduit du début à la fin.
Un scénario et une réalisation remarquablement transcendés par le tandem Eva Green et Ewan Mac Gregor, qui font de Perfect Sense une vraie réussite !

Il ne vous reste donc plus qu’à réserver vos places sans plus tarder pour les 2 dernières projections, qui auront lieu le vendredi 7 décembre à 14h et le dimanche 9 décembre à 10h (lors de la séance "coup de cœur").

Margaux CANET




C'est avec le sourire et dans une bonne humeur communicative que David Mackenzie a remercié le jury du festival, affirmant vouloir revenir bientôt en Corse. (Photo Yannis-Christophe Garcia)
C'est avec le sourire et dans une bonne humeur communicative que David Mackenzie a remercié le jury du festival, affirmant vouloir revenir bientôt en Corse. (Photo Yannis-Christophe Garcia)

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