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Inauguration d'a Via San Martinu : Un enjeu sociétal, économique et environnemental !


Nicole Mari le Dimanche 10 Juillet 2016 à 21:50

L’itinéraire culturel européen, a Via San Martinu, est officiellement ouvert ! C’est lors d’un événement exceptionnel, le 1700ème anniversaire de la naissance d’un saint qui a, pendant des siècles, drainé des milliers de pèlerins qu’a été symboliquement inauguré, le 3 juillet à Tours, avec l’arrivée des premiers marcheurs, le chemin le plus emblématique de tous les itinéraires culturels du Conseil de l’Europe. Ce chemin, qui véhicule les valeurs fondatrices de l’Union européenne, relie, sur le thème du partage citoyen, les villes et les villages autour d’un patrimoine commun et développe un concept de bande verte et citoyenne qui prône un éco-tourisme lent et durable. L’enjeu est, tout à la fois, économique, écologique et sociétal, notamment pour la ruralité dont San Martinu est le chantre incontesté. En Corse, porte d’entrée de l’itinéraire en Méditerranée, la première étape reliera Bastia à Patrimoniu d’ici à la fin de l’année. Reportage photos : Jean-Baptiste Andreani et Christian Andreani.



La délégation à Tours pour commémorer le 1700ème anniversaire de San Martinu et inaugurer symboliquement, le 3 juillet, l'ouverture de l'itinéraire culturel européen saint Martin.
La délégation à Tours pour commémorer le 1700ème anniversaire de San Martinu et inaugurer symboliquement, le 3 juillet, l'ouverture de l'itinéraire culturel européen saint Martin.
Sur un des panneaux géants plaqués contre le mur du Passage du Pèlerin, au pied de la Tour Charlemagne, en plein cœur du Vieux Tours, il y a une inscription, une photo et une déclaration. L’inscription : « Ici est né le partage citoyen – Tours décembre 2008 ». La photo : trois hommes, trois confrères corses sont en train de chanter un hymne en hommage à San Martinu, composé à Patrimoniu : Evviva Martinu. La déclaration : « Le partage citoyen est né à Tours le 10 décembre 2008, à l’occasion de la déclaration universelle des Droits de l’Homme sous les chants de la cunfraternita San Martinu di Patrimoniu (Corse) ». C’est là devant ce panneau que les premiers marcheurs sont arrivés le 3 juillet dernier, après avoir parcouru, d’une seule traite ou en différentes étapes, dans un sens ou dans l’autre, le long périple de 2500 kms qui mena Martinu au 4ème siècle de sa ville natale, Sabaria – aujourd’hui Szombathely – en Hongrie, via la Slovénie et l’Italie, jusqu’en Touraine, plus précisément à Candes-Saint-Martin, la ville de sa mort, via Tours, la ville de son tombeau. C’est là, au pied de la Tour Charlemagne, qu’ils ont été, symboliquement, accueillis, non seulement par le maire de Tours, l’ambassadeur de Hongrie en France et le directeur du centre culturel européen Saint-Martin de Tours, Antoine Selosse, mais aussi par la délégation corse emmenée par Christian Andreani, président d’u centru culturale San Martinu Corsica, et composée de confrères, d’élus et de représentants du monde associatif et rural (cf article par ailleurs).
 
Une route symbolique
Les marcheurs ont emprunté la Via Sancti Martini, l’un des quatre itinéraires européens labellisé par le Conseil de l’Europe autour de ce personnage emblématique, grand voyageur qui, en sillonnant le continent, devint, en quelque sorte, le premier Européen avant l’heure. Les trois autres chemins suivent ses pas : a Via Caesar Augustana relie Saragosse, la capitale de l’Aragon où San Martinu aurait assisté à un concile, à Tours, via Bordeaux et les Pyrénées. A Via Treverorum part de Paris, traverse le Luxembourg et la Belgique et arrive en Allemagne à Trèves où le saint s’est rendu trois fois pour rencontrer les empereurs germaniques. A Via Trajectensis part de Tours, passe par Amiens, la ville où Martinu partage son manteau avec un pauvre, et Bruxelles pour aboutir aux Pays-Bas, à Utrecht, une cité qui lui est totalement dédiée. « L’itinéraire culturel saint Martin, comme beaucoup de routes européennes, est patronné par le Conseil de l’Europe qui y attache beaucoup d’importance. Cette route est parcourue par toutes sortes de pèlerins au même titre que la route de Compostelle. Il y a quelques années, une initiative franco-hongroise avait été mise en place. Deux jeunes, un Français et un Hongrois, étaient partis de Szombathely et avaient parcouru tout le chemin jusqu’à Tours. Je me souviens que l’ambassadeur de France en Hongrie s’était, à l’époque, déplacé pour leur souhaiter bonne route. C’est dire l’importance de ces chemins qui sont de nature à accroître la connaissance réciproque entre les pays d’Europe, ce qui est une très bonne chose. Cette route saint Martin, qui traverse la moitié de l’Europe, nous paraît tout à fait symbolique », explique Georges Károlyi, ambassadeur de Hongrie en France.

Pierre-Yves Fux, Serge Babary, Gilles Simeoni et Antoine Selosse.
Pierre-Yves Fux, Serge Babary, Gilles Simeoni et Antoine Selosse.
Unir les Européens
Parmi les marcheurs arrivés à Tours, Pierre-Yves Fux, ambassadeur de Suisse en Slovénie et Près Saint-Siège à Rome, a parcouru, en deux ans, l’intégralité de la Via Sancti Martini : « Je viens de terminer un long voyage qui a débuté en octobre 2014. Je suis parti de Szombathely et, morceau par morceau, je suis arrivé, vendredi, jusqu’au tombeau de saint Martin. Un chemin, on le fait par foi ou par conviction ou même seulement pour découvrir la nature, la culture, les êtres humains… Toutes les dimensions humaines sont vécues quand on fait un tel voyage à pied ». Pour lui, l’itinéraire de saint Martin est, à la fois, culturel et religieux : « On ne peut pas séparer les deux parce que la religion fait partie de la culture et dépasse la culture. Un chemin, comme celui-là, est un chemin qui unit les hommes, nous ramène à nos racines et nous projette vers quelque chose qu’on ne connaît pas. Je n’étais jamais venu à Tours auparavant. Marcher nous permet de découvrir toute la diversité de l’Europe : on marche sur 100 kilomètres pendant quatre jours et ce n’est déjà plus le même accent et la même nourriture. C’est quelque chose d’extraordinaire et, en même temps, à nous qui sommes aujourd’hui, pour la plupart, des citadins, cela nous fait sentir la vérité du monde rural, la réalité de la nature, l’importance du temps qu’il fait… On replonge dans un sain bain de réalisme ! ».
 
Un outil de développement
La ruralité, San Martinu, patron des vignerons, en est le chantre. Son chemin se veut, aussi, un outil de développement des territoires ruraux à travers le concept de bande verte et citoyenne fondé sur le respect des sites naturels et de l’environnement et sur le Partage citoyen qu’il intègre comme une valeur d’échange. « L’objectif est de faire, de ce parcours, un chemin du 21ème siècle, exemplaire, éthique, social, environnemental, un lieu de partage et d’échange entre les locaux et les passants autour de projets concrets et structurés en relation avec l’Homme et la nature », souligne Antoine Selosse. L’idée est de sensibiliser les marcheurs à l’environnement, à la valorisation de l’artisanat, des activités et des savoir-faire locaux, de les emmener à la redécouverte d’une société rurale à travers son patrimoine, ses producteurs et ses produits et même de leur proposer de participer à une opération d’éco-citoyenneté. « Cet itinéraire d’écotourisme lent impose une véritable révolution des mentalités à travers la diffusion des savoirs et l’échange avec d’autres cultures à partir d’un dénominateur commun qui est la volonté, bien sûr, de s’enrichir intellectuellement et d’enrichir le territoire. Par sa problématique d'aménagement du territoire, il sonne le réveil des territoires ruraux », estime Christian Andreani.

Le pas de saint Martin balise l'itinéraire.
Le pas de saint Martin balise l'itinéraire.
Un Erasmus des champs
L’émergence de cet éco-tourisme durable et responsable, moteur d’une nouvelle économie, de nouveaux comportements et d’un nouveau type de loisirs, largement soutenue par l’Union européenne, s’inscrit, selon l’ambassadeur suisse Pierre-Yves Fux, dans l’air du temps. « L’intelligence de cette idée de la bande verte et citoyenne, c’est de développer, à la fois, l’économie et la culture, de protéger la nature et de valoriser tout cela ensemble. C’est le message très actuel du pape François dans « Laudate Si », l’écologie humaine qui n’est pas simplement les petites fleurs, les petits oiseaux, l’écologie de musée, mais quelque chose de vécu, de vivant que l’on peut trouver tout au long de ce chemin. Les grands itinéraires culturels et les grands chemins de pèlerinages, qui sont maintenant revivifiés par l’Europe, sont comme un Erasmus des champs ! Erasmus est un programme pour les étudiants qui vont passer une ou deux années dans une autre capitale. Les chemins, eux, sont ouverts à tout le monde, jeunes et vieux, ils unissent les Européens et les font se rencontrer et se connaître ».
 
Un impact économique
L’impact en termes économique est évident pour le maire de Tours, Serge Babary, qui entend surfer sur cet engouement pour les chemins culturels : « Cette voie, qui est celle de la démarche personnelle, de la recherche de quelque chose d’authentique, se développe grandement. Quand des centaines ou des milliers de personnes arrivent dans une région ou une ville, ça crée de la richesse, du dynamisme et un mouvement économique pour l’hébergement, la restauration, les loisirs… au bénéfice de toute la communauté territoriale ». Pourtant cet aspect de l’itinéraire, qui ne fait plus aujourd’hui aucun doute, a eu, au début, quelque mal à s’imposer, avoue Paul Bakolo Ngoi, responsable du Centre culturel saint Martin en Lombardie et du bureau du tourisme de Pavie, ville de l’enfance de San Martinu : « L’itinéraire, qui est en cours de balisation, croise la Via Francigena et presque tous les autres itinéraires. C’est pourquoi Pavie est considérée comme le carrefour des itinéraires culturels européens. On a eu, cependant, au début, quelque difficulté à faire passer le message, mais aujourd’hui, la population commence à comprendre l’importance économique en voyant les pèlerins qui passent par centaines de mars en octobre. Quand l’itinéraire sera bien développé, l’impact au niveau du tourisme et même de l’université, qui est la plus ancienne d’Europe, permettra à tout le monde de saisir enfin tout l’enjeu des itinéraires culturels ».

Christian Andreani, Gilles Simeoni et Antoine Selosse en haut de la Tour Charlemagne.
Christian Andreani, Gilles Simeoni et Antoine Selosse en haut de la Tour Charlemagne.
Le maillon méditerranéen
Un enjeu que la Corse peine également à assimiler, malgré le travail obstiné mené, depuis neuf ans, par u Centru culturale San Martinu Corsica qui a été, paradoxalement, précurseur et force de propositions pour l’ensemble du réseau européen. « La Corse peut prendre un place prépondérante sur le réseau de l’itinéraire pour une double raison : d’abord parce qu’elle symbolise le maillon méditerranéen, ensuite par la richesse de son patrimoine martinien que nous sommes en train de découvrir. Ce n’est par pour rien qu’elle est considérée, à ce jour, comme une des portes d’entrée de l’itinéraire en Méditerranée », assure Christian Andreani.
La donne est en train de changer, comme semble l’affirmer la présence à Tours de Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse : « Ma présence à Tours est, d’abord, une façon de rendre hommage au travail qui a été fait pendant des années, quelque fois de façon solitaire, en tous cas sans être vraiment soutenu par les pouvoirs publics, par Christian Andreani, a cunfraternità di Patrimoniu et Antoine Selosse. Cet itinéraire San Martinu est un outil de redécouverte d’une part importante du patrimoine historique, culturel et religieux européen, comme du patrimoine corse. C’est une façon d’appréhender le présent et de préparer l’avenir à travers une vision économique, notamment touristique, porteuse de sens, de valeurs de partage et de réflexion citoyenne, basée sur un développement durable et participatif intégrant la mise en valeur de la ruralité et la revitalisation de l’intérieur et des zones de montagne. Cet itinéraire s’inscrit parfaitement dans le cadre général des orientations stratégiques que nous voulons dessiner pour la Corse au niveau touristique, culturel, patrimonial et environnemental ».
 
Un triple modèle
Patrimoniu, sa confrérie et ses vignerons ont été, dans le sillage de Christian Andreani, les premiers et, pendant longtemps, les seuls, à saisir la multiplicité des enjeux d’un tel itinéraire, tant au niveau local que régional. « Pour nous, c’est un triptyque, à travers la viticulture, la commune et la confrérie, d’un point de vue économique, touristique et d’ouverture sur le monde, que ce soit vers l’Europe à travers les différents pays que la Via Sancti Martini traverse et à l’international puisque San Martinu est présent en Amérique du Sud, notamment en Argentine et plus particulièrement à Buenos Aires, la cité du pape François », commente Jean-Baptiste Arena, maire-adjoint et représentant des vignerons de l’AOC Patrimoniu. « En tant que vigneron, le personnage de San Martinu est un modèle à plus d’un titre. La valeur du partage, qu’il symbolise, est dans notre 21ème siècle, à l’heure de la mondialisation, plus que jamais essentielle. Le respect de la biodiversité, au cœur de la bande verte et citoyenne, rejoint ce que nous mettrons en place d’ici à cinq ans au niveau de l’AOC Patrimoniu qui sera la première appellation du monde à basculer totalement en BIO dans les vignes. San Martinu est aussi un modèle au niveau de la ruralité, comme l’a démontré Christian Andreani à travers le Festival d’automne de la ruralité qu’il a mis en place en Haute-Corse et bientôt sur toute la Corse ».

Mattea Lacave, Jean-Baptiste Arena, José Poggioli et Pierre-Yves Fux.
Mattea Lacave, Jean-Baptiste Arena, José Poggioli et Pierre-Yves Fux.
Un enjeu sociétal
Pour lui, il n’y a plus de doute : « La Corse et l’Europe ont pris, aujourd’hui, la mesure de l’impact de cette bande verte, de ce partage éco-citoyen qui va traverser l’Europe, de la nécessité de sauvegarder et de partager notre identité et nos racines. Le chemin sera, aussi, un moyen pour la Corse de l’intérieur et pour le monde rural en général de développer un tourisme intelligent, équilibré, maîtrisé tout au long de l’année, pas seulement entre le 15 juillet le 15 août, et respectueux du patrimoine matériel et immatériel qui est notre richesse ».
Un espoir partagé par le maire de Patrimoniu, José Poggioli, qui considère que l’enjeu est aussi sociétal : « Nous avons vu à Tours montre à quel point le maire et la municipalité sont impliqués dans le mouvement associatif et le principe du partage. Ils ont labellisé du vin et des produits locaux sur la bande verte et citoyenne, qui entoure l’itinéraire, et reversent une partie des revenus à des associations caritatives. Il y a vraiment une méthode et un esprit de partage très martinien dont on peut s’inspirer chez nous. Même si en Corse, nous avons l’habitude du partage, peut-être est-ce un moyen de mieux le mettre en avant, de le rendre visible tout en promouvant nos valeurs, nos savoir-faire et notre patrimoine. J’espère qu’on pourra, enfin, cette année, finaliser, comme c’est prévu, l’itinéraire entre Bastia et Patrimoniu ».
 
Un projet citoyen
C’est qu’il y a urgence, la plupart des chemins étant déjà ouverts ou en cours de finalisation partout en Europe. La première portion d’A Via San Martinu pourrait être inaugurée à l’automne prochain, confirme Mattea Lacave, adjointe à la culture de la ville de Bastia, qui a fait le déplacement à Tours pour représenter sa municipalité : « Il était important, pour nous, d’être à Tours pour inaugurer cet anniversaire parce que la ville de Bastia est, désormais, impliquée dans ce projet. Nous allons poser, à la veille du festival de la ruralité, qui se tiendra fin octobre, une borne d’entrée du futur chemin dont la première étape reliera Bastia à Patrimoniu. Ce festival, que nous soutenons depuis deux ans, permet, à travers des concerts et des conférences, de découvrir la richesse du patrimoine martinien, souvent méconnu, de la ville de Bastia. Ce projet culturel se double d’un projet de démocratie participative qui devrait permettre aux Bastiais de se réapproprier des espaces et des lieux qui ont compté et, ainsi, mieux connaître leur histoire. L’an dernier, lors du festival d’automne, nous avons proposé la redécouverte des chemins avec les Conseils de quartier. Il y a, donc, tout à la fois, un enjeu patrimonial, culturel, touristique et citoyen, et un enjeu du vivre ensemble. Marcher sur le chemin dépasse l’aspect religieux, c’est aussi une démarche de bien-être et de découvertes interdisciplinaires. Quand on se connaît mieux, on peut mieux se tourner vers l’avenir ! ».

Edmond Simeoni à Tours.
Edmond Simeoni à Tours.
Une révolution pacifique
A Via San Martinu comporte, également, aux dires d’Antoine Selosse, un enjeu éthique. L’un des premiers en Corse à l’avoir compris est Edmond Simeoni qui devint, très tôt, avec son association Corsica Diaspora, partenaire du projet : « L’idée de constituer, en mode mineur par rapport à Compostelle, un chemin cultuel qui permettrait de relier les différentes régions de Corse en commençant par Patrimoniu, le Cap et Bastia, nous a semblé, objectivement, une excellente initiative. Ces chemins, qui irriguent l’Europe et relient des dizaines de villes et de villages, sont très intéressants parce qu’ils sont, d’abord, assis sur l’image forte de San Martinu, sur son chemin et sur la générosité de son acte qui est emblématique d’une vie. Ils drainent, ensuite, des gens respectueux de l’environnement et contribuent, donc, à apporter une culture d’apaisement ». Pour le leader historique du nationalisme corse, cet itinéraire va bien au-delà et trace un chemin d’avenir : « La Corse, qui est en train de se réveiller et de prendre conscience, a besoin de renverser les fausses icones, les fausses valeurs et de les remplacer par des valeurs de partage, de générosité, d’altruisme, par le socle de l’humanisme, mais aussi par une réhabilitation de la morale et de la politique dont nous avons absolument besoin. Ce n’est pas un des moindres aspects intéressants de cet itinéraire européen qui promeut une véritable révolution pacifique, culturelle, cultuelle et psychologique à laquelle les Corses participeront ».
 
N.M.

Christian Andreani, président d'u Centru culturale San Martinu Corsica devant le panneau du partage citoyen, Passage du pélerin, à Tours.
Christian Andreani, président d'u Centru culturale San Martinu Corsica devant le panneau du partage citoyen, Passage du pélerin, à Tours.