Corse Net Infos - Pure player corse

Ghjuventù Tocca à Noi : "L’Ajaccio de demain doit se placer dans la Corse de demain"


Marilyne SANTI le Jeudi 15 Janvier 2015 à 23:59

L’association Ghjuventù Tocca à Noi a fait part lors d’une conférence de presse en centre ville jeudi, de son sentiment sur la prochaine élection municipale d’Ajaccio. Un cri d’alarme a été lancé aux candidats qui doivent être "conscients que les défis que la ville doit relever sont considérables. Ils ont le devoir de se positionner clairement sur les grands dossiers qui concernent la Corse, et en premier lieu le PADDUC et la co-officialité". L'association garde a l’impression que les différentes listes en présence n’en prennent pas suffisamment la mesure.



Ghjuventù Tocca à Noi : "L’Ajaccio de demain doit se placer dans la Corse de demain"
En prélude à cette conférence de presse, Antoine Pomella, Antony Ragas-Colonna, Jean-Bernard Poli et Maria-Anghjuila Leca ont tenu à exprimer publiquement leur entière solidarité et leurs condoléances aux familles des 17 victimes  de la barbarie djihado-fascite qui s’est abattue sur Paris la semaine dernière.
L’association présente depuis plus de cinq ans sur le terrain de la lutte socio-politique a tout d’abord déploré le fait que le mouvement national, auquel ils appartiennent, soit divisé en deux listes et quart. Même si certains ont souhaité l’union, d’autres étaient visiblement plus intéressés par des strapontins et nous le regrettons. Au vu de la situation inquiétante d’Ajaccio nous aurions préféré voir l’unité globale de la mouvance patriotique. 

Plus que jamais nous attendons des candidats à cette élection une vision sociale et identitaire pour notre ville !

La situation d’Ajaccio, sur le plan social, économique et culturel est plus que préoccupante pour Ghjuventù Tocca à Noi : hausse du chômage, précarité, ghettoïsation, désertion du centre-ville et pour couronner le tout l’annulation du PLU.
Tous les voyants sont au rouge ! A commencer par les voyants sociaux : 17 000 ajacciens vivants sous le seuil de pauvreté, ce qui représente presque 30% de la population de la ville, 10% de chômeurs, un chiffre en constante augmentation (7,5% en 2008), +5% en un an chez les moins de 25 ans et + 12% chez les plus de 50 ans. Le tout s’accompagnant d’une évidente décorsisation des emplois qui empêche chaque année un peu plus les jeunes corses d’entrer sur le marché du travail.
On constate également une fracture sociale qui touche notre ville de plein fouet. Fracture révélée pour la première fois par l’INSEE en 2011 ; un très net clivage Est-Ouest, avec un Nord-Est pauvre et un Sud-Ouest riche, et qui nous rappelle le triste contraste marseillais entre quartiers nord et quartiers sud. A notre connaissance, aucun élu ou candidat ne s’alarme de cette ghettoïsation grandissante de nos quartiers.
Les populations les plus exposées à cette pauvreté sont les familles monoparentales et les personnes âgées. 15% des retraités perçoivent moins de 4OO euros par mois, certains sont même parfois obligés de fouiller dans les poubelles.
La politique des logements sociaux est aussi un point sensible pour Ghjuventù Tocca à Noi, elle ne répond pas aux attentes de la ville. Ils ne représentent que 15% des résidences principales de la ville, chiffre très éloigné des 25% requis, alors que la gauche a géré Ajaccio pendant 13 ans et qu’elle a  elle même fixé le seuil à 25%. Là encore, il y a une urgence et on ne peut que se demander pour qui cette cité est impériale ?

Une situation économique guerre plus réjouissante.

Des entreprises ajacciennes presque toute touchées par la crise et des PME, artisans, petits commerçants, qui en ressentent tous les effets néfastes au quotidien. Il est bien loin le temps où l’on nous assurait que la crise n’impacterait pas notre île. A ce constat s’ajoute pour Ghjuventù Tocca à Noi celui d’un centre-ville qui se meurt. Il est temps pour les élus ajacciens d’en prendre pleinement conscience et d’impliquer les mesures qui s’imposent. Nous tenons à ce titre à saluer les actions entreprises  par le collectif Centru Vivu, afin d’œuvrer à la redynamisation du centre-ville. Nous espérons que les candidats seront attentifs à leurs propositions, en particulier celle d’une zone franche urbaine. Car si Ajaccio n’a plus de centre ville vivant Ajaccio n’aura plus d’âme.

Domaine culturel et identitaire : les candidats ont fait des propositions encore très timides.

Prenant l’exemple de la citadelle, l’association voit en elle le lieu privilégié représentatif de la culture, de l’identité et du patrimoine. Si elle trouve certaines idées intéressantes, elle s’étonne pour autant qu’aucune ne s’inspire de ce qui a pu être fait dans d’autres villes. A Calvi par exemple, l’association U Svegliu Calvese en avait fait un lieu de manifestations culturelles accueillant concerts et rencontres. Autre exemple, l’île d’Yeu qui a fait de sa citadelle une véritable pépinière socio-culturel hébergeant des associations de toutes sortes (éducatives, sportives, musicales…) et même la radio locale. La citadelle doit selon nous devenir un lieu de vie et d’activité plutôt qu’un simple site touristique et nous approuverons toutes les propositions allant dans ce sens.

L'association Ghjuventù Tocca à Noi attend donc des candidats qu'ils exposent explicitement leurs positions et leurs réflexions sur ces questions, à l'exception du FN toujours considéré en terre corse comme indésirable.