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Européennes. Valérie Hayer (Renaissance) : « Nous sommes les seuls à soutenir l’autonomie de la Corse »


Cecile Orsonii le Vendredi 10 Mai 2024 à 15:26

Ce vendredi 10 mai, Valérie Hayer, tête de liste du Parti Renaissance pour les élections européennes était à Ajaccio dans le cadre de sa campagne. Accompagnée de plusieurs élus locaux, dont Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et candidat en 22ème position sur sa liste, ainsi que Laurent Marcangeli, député de Corse-du-Sud et président du groupe Horizons à l'Assemblée Nationale, la députée européenne a profité de sa visite pour exprimer son soutien au processus de Beauvau.



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Photo Paule Santoni
Photo Paule Santoni
le- Pourquoi cette visite en Corse ?
- Cette visite revêt une importance politique significative. Je suis honoré que Jean-Charles Orsucci ait accepté d’être mon colistier pour cette campagne aux élections européennes. La Corse représente une richesse tant pour la France que pour l’Europe. En venant ici, je tiens avant tout à exprimer ma gratitude envers Jean-Charles Orsucci et à adresser un message de solidarité à la Corse, conscient des défis spécifiques liés à son insularité. Je crois fermement qu'au Parlement européen, la voix corse est essentielle pour défendre ces spécificités. J’encourage les Corses à soutenir la liste de la majorité présidentielle, car nous avons les moyens d’agir ensemble.


- Comment comptez-vous mobiliser les électeurs à un mois du dénouement des élections européennes ?
- En expliquant ce que l’on a fait pendant cinq ans au Parlement européen. Nous avons notamment porté le plan de relance dont beaucoup de Corses ont pu bénéficier lors de la crise sanitaire. Comme l’a dit le Président de la République, on est dans un moment de bascule, avec les puissances extérieures qui nous menacent. On a un risque de décrochage économique face à la Chine et aux États-Unis et il faut prendre les bonnes décisions. On a déjà commencé, notamment avec le travail de réindustrialisation. Je veux dire aux Corses : « mobilisez-vous », l’Europe est mortelle et nous sommes les seuls à défendre un projet européen avec une capacité d’action au parlement européen. Je dis aussi : attention à la tentation du vote sanction et du vote de l’extrême droite qui n’est pas porteuse de solutions et qui va à l’inverse des intérêts de la Corse. De plus, je soutiens le processus de Beauvau pour faire évoluer le statut de l’ile avec une autonomie. Je suis la seule candidate à soutenir ce processus.

- Selon un récent sondage, vous obtenez 17 % d'intentions de vote. Comment envisagez-vous de réduire l’écart qui vous sépare de Jordan Bardella, actuellement à 31,5 % ?
- En allant sur le terrain et en expliquant ce que le Rassemblement National n’a pas fait. Sur les plateaux télé, les élus RN disent aux Français et aux Corses : « nous allons vous protéger » sauf que dans leur vote, au parlement européen, ils n’ont rien fait de tout ça. Le plan de relance, qui a permis de sauver des millions d’emplois, qui a permis à certains de nos artisans de ne pas mettre la clé sous la porte, ils ne l’ont pas soutenu. Le RN dit « je veux protéger les emplois des français » sauf qu’ils n’ont pas voté le salaire minimum européen qui permet de lutter contre le dumping social. Le RN n’a jamais soutenu l’ensemble des textes que nous avons voté pour faciliter le quotidien des Corses et des Français. Je dénonce l’hypocrisie du RN et leur double discours. Dernier point, sur les enjeux migratoires, cela fait des années que l’on essaie de régler la question de l’immigration irrégulière. Nous avons travaillé pour mieux réguler l’immigration : le RN s’est opposée à nous, preuve qu’ils ne veulent pas régler le problème de l’immigration irrégulière, ils font leur beurre électoral là-dessus.

- Vous avez dit que l’Europe était « à un moment de bascule », menacée sur plusieurs plans. Pourriez-vous nous expliquer votre vision de l'Europe ?
- On arrive dans une élection qui est à un moment charnière de notre histoire. Les puissances extérieures, comme la Russie, nous menacent. Nous courrons le risque d’un décrochage économique avec la Chine et les US. Nos valeurs européennes et notre état de droit sont menacés par plusieurs gouvernements. Moi, je porte un projet européen de protection et de puissance. Il faut bâtir un projet d’Europe de la défense ensemble, à 27, pour mieux se protéger des menaces extérieures. Je veux bâtir une Europe prospère, qui crée les conditions de la réindustrialisation. L’Europe doit redevenir un continent d’inventeurs, nous devons nous replonger sur la question de l'intelligence artificielle. Je veux que l’Europe découvre le vaccin contre le cancer, le traitement contre Alzheimer… Je porte le projet d’investissement de 100 milliards d’euros dans les secteurs stratégiques pour les Européens, pour les Français et pour les Corses. 

- Dans ce contexte, quel est le rôle de la Corse au sein de l'Union européenne ?
- La Corse a une voix à porter au parlement européen et c’est cette insularité qu’il faut prendre en compte dans notre politique européenne. La Corse est au cœur de ce qu’est l’Europe, avec l’ancrage dans la Méditerranée, la proximité avec l’Italie, le partenariat avec la Sardaigne, ou avec d’autres îles. Les Corses nous apprennent des valeurs fondamentales comme la fierté du terroir et nous inculquent aussi une manière d’appréhender le monde, de s’ancrer dans la Méditerranée et de travailler au mieux avec nos partenaires en nous adaptant aux spécificités locales.

- La présence sur votre liste du maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, est remarquée, avec des chances d'être élu. Comment voyez-vous la participation d'un représentant corse dans les instances européennes ?
- Je suis très fière que Jean-Charles Orsucci ait accepté d’être colistier, je suis certaine qu’il fera un bon député européen pour porter la voix de la Corse au parlement. C’est important, lorsque l’on travaille à Bruxelles, d’avoir des exemples concrets de quelle est la réalité de la vie d’un territoire. Jean-Charles Orsucci sera la voix de la Corse. Son engagement en faveur de la majorité présidentielle et son soutien au statut de l’autonomie de la Corse sont de vrais atouts pour être un acteur majeur au parlement européen et au service des Corses. J’ai aussi la chance d’avoir à mes côtés, dans cette campagne, Laurent Marcangeli, qui est aussi un acteur majeur de la majorité présidentielle.


- Votre regard sur le processus d'autonomie de la Corse ?
- Je suis en soutien du processus de Beauvau, c’est la première fois qu’un gouvernement et qu'un président de la République met ce sujet sur la table et ouvre le débat sur le changement de statut de l’île. Cela va dans le bon sens.

Photo Paule Santoni
Photo Paule Santoni
Un échange d’une heure a eu lieu entre Valérie Hayer et Gilles Simeoni, Président du Conseil exécutif de Corse, pendant lequel ont été abordés les enjeux de la construction européenne, avec une emphase sur les valeurs humanistes, le progrès et la démocratie. Les discussions ont également porté sur la nécessité d'une meilleure prise en compte des spécificités insulaires dans les politiques européennes, ainsi que sur le processus de révision constitutionnelle visant à accorder un statut d’autonomie à la Corse. Dans un élan commun, Valérie Hayer, Jean-Charles Orsucci et Laurent Marcangeli ont réaffirmé leur engagement envers la concrétisation de ce processus, soulignant son importance dans leur campagne en Corse et leur vision de l’Europe à venir.