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En immersion dans les archives de la Société Historique de Corte


Mario Grazi le Mardi 31 Octobre 2023 à 20:34

C’est en 1990 qu’a été créée la Société Historique de Corte par le professeur Jean Cancellieri et le professeur Gérard Giorgetti. L’objectif était de faire connaître l’histoire de la cité Paoline et de regrouper tous les passionnés au sein d’une association pour œuvrer ensemble à la mise en valeur du patrimoine de la ville et aux recherches historiques.



Après quelques années de mise en sommeil, la Société Historique s’est dotée d’un nouveau bureau et c’est Françoise Ferreira qui en a été élue présidente. Elles sont assistées par Gérard Giorgetti, trésorier, et Martine Barriel-Gambini, secrétaire. Et ses travaux ont pu ainsi reprendre avec de nouveaux adhérents. Car l’association dispose d’un fonds exceptionnel, récolté durant plus de 20 ans. « D’abord, de par ses fonctions d’enseignants à, l’Université de Corse, le professeur Jean Cancellieri a récupéré tous les mémoires et toutes les thèses d’histoire qui sont parues sur toute la Corse. Et je crois que nous les seuls à disposer de ce fonds. Nous avons ainsi une dizaine de cartons bien remplis qui sont entreposés dans nos, locaux de la Maison Arrighi de Casanova », a développé Gérard Giorgetti.

Des documents qui, certes, ne concernent pas que Corte, mais qui sont particulièrement importants et intéressants pour les historiens. Ils sont conservés précieusement et peuvent bien sûr être consultés. L’association possède également toutes les archives du regretté Jean Pulicani, féru d’histoires et qui avait proposé de nombreuses conférences sur Pascal Paoli ou encore le Palazzu Naziunale, « et puis nous possédons également des archives spécifiques sur Corte, concernant la religion, les chapelles, comme San Stefanu, sur l’ancienne route d’Ajaccio, que personne ne connaît aujourd’hui, les oratoires ainsi que les églises ou encore Corte ville Paoline et Corte ville napoléonienne, sans oublier les vieilles maisons qui ont marqué l’histoire à différentes périodes à savoir la Maison Benedetti, la maison Gauthier, la maison Mariani, la maison Rossi, etc. ». En revanche, la Société Historiques est toujours à la recherche de documents concernant les confréries de la ville qui, on la sait, étaient nombreuse jusqu’avant-guerre. « Le professeur Cancellieri disait d’ailleurs qu’elles étaient au nombre de 12, et chacune organisait ses propres processions durant la semaine sainte vers Santa Marione ou sur la route du Calvaire », ajoute Françoise Ferreira.


Raconter des anecdotes
En ce moment, les membres de l’association travaillent sur les élections et les fameux Partidone et Partidellu et surtout les chansons électorales : « Nous interrogeons les gens pour essayer de récolter les paroles de ces chansons, car la politique cortenaise en chanson a marqué des générations comme par exemple ce couplet : « Tagliati i to cappelli, è un fà micca u to fieru. Tu chi vulià esse merre un si mancu cunsigliere ». Un couplet qui avait été écrit pour un certain Casanova u riccu qui s’est ruiné pour faire l’adduction d’eau potable dans la ville et qui n’a pas été élu. Il était membre du Partidone, et les siens l’ont trahi en ne lui donnant pas de voix. Nous avons également des photos de fêtes électorales et de défilés dans les rues de la ville ». L’idée de l’association est d’organiser une conférence de manière très vivante et de raconter ces différentes anecdotes, « nous souhaiterions également que les participants fassent part de leur vécu, de leur souvenir et de ce qu’ils ont entendu raconter au sein de leur famille à l’occasion de ce moment de rencontre. Nous pensons aussi apprendre ces chansons aux plus jeunes et de les faire chanter le jour de cette conférence », a expliqué Françoise Ferreira.

La Société Historique de Corte souhaite également numériser tous les documents en sa possession de manière à les préserver, car le local dont elle dispose mériterait quelques travaux de restauration au niveau des fenêtres, par exemple, « il serait dommage que notre fonds subisse des dégradations. Il n’y a pas de grands travaux à effectuer, mais il nous faut tout de même des moyens financiers pour la réfection et surtout pour la numérisation de nos archives », ajoute le trésorier.

L’association travaille également avec l’adjointe à la culture, Marie Albertini, quant à l’aménagement du site autour du clocher triangulaire de Grossetti, « nous réfléchissons sur la réalisation d’une fresque évoquant l’histoire du couvent Saint-François et les différentes Cunsulte qui s’y sont tenues, par exemple. Expos et conférences sont également au programme de la Société Historique pour l’année qui vient », a conclu Françoise Ferreira.