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Des robots sous-marins explorent les abysses corses


La rédaction avec AFP le Mardi 15 Février 2022 à 08:24

Découverte en 2012 à plus de 300 mètres de fond, l’épave Aléria 1 a fait l’objet de plusieurs campagnes d’étude. Depuis quelques jours ce sont deux robots sous-marins qui mènent cette dernière campagne de fouilles exceptionnelle sur ce bateau qui repose à plusieurs centaines de mètres de profondeur



Photo illustration Pixabay
Photo illustration Pixabay
Une mission expérimentale d'archéologie sous-marine au large de la Corse et du Var a commencé à tester jusqu'à 1.000 mètres de profondeur des robots sous-marins, et notamment Ocean One K, conçu à l'université américaine de Stanford.
"Cette mission, entamée le 6 février et programmée jusqu'à mercredi 16, était prévue depuis près de 2 ans mais elle a été reportée à plusieurs reprises du fait du Covid et de problèmes techniques", a expliqué à l'AFP Franca Cibecchini, responsable du littoral corse au Département français des recherches archéologiques sous-marines (Drassm), basé à Marseille. "Ce projet, baptisé Ocean One K 2022, s'inscrit dans la prolongation des recherches sous-marines robotisées initiées en 2016 par le Drassm en association avec le laboratoire de robotique de Stanford et l'université de Stanford, représentée par le professeur Oussama Khatib", a-t-elle détaillé.

Au-delà des limites de la plongée humaine

Ces recherches, initiées par Michel L'Hour, ex-directeur du Drassm, visent à explorer "des sites bien au-delà des limites de la plongée humaine", a précisé l'archéologue. Deux nouveaux robots sous-marins expérimentaux ont participé à cette mission, dont l'Ocean One K, un robot humanoïde, "la star" des robots, qui doit être capable de "descendre jusqu'à presque 1.000 mètres": "C'est pour ça qu'il s'appelle One K, pour One kilometer", a-t-elle expliqué.
Avec lui, le robot "Arthur", "conçu et construit en France et assemblé par le laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique (LIRM) de Montpellier", est prévu "pour aller jusqu'à 2.500 mètres". Arthur, "plus petit robot du monde de sa catégorie", "a pris la mer pour la première fois avec cette mission", a précisé Franca Cibecchini, selon qui il représente "le futur de notre capacité à explorer les abysses".
L'objectif de la mission a notamment été de tester "deux différentes mains" pour Ocean One K, "disposant chacune de cinq doigts, comme une main humaine", et ce sur deux épaves corses: l'Aleria 1, une épave antique qui git à plus de 330 mètres de profondeur, et le paquebot italien Francesco Crispi, coulé le 19 avril 1943 et gisant à 500 m de profondeur au large de Bastia.
Au large du Var, pour la plongée finale, "Arthur va accompagner Ocean One K sur une plongée à 1.000 mètres de profondeur", ce qui serait une première pour les deux robots, a expliqué l'archéologue, précisant que "les résultats de cette mission seront présentées au grand public dans les prochaines semaines".