Corse Net Infos - Pure player corse

Conseil municipal de Bastia : L'unanimité majoritaire sur fond d'escarmouches


le Mardi 25 Avril 2017 à 23:11

Mille et un rapports figuraient ce mardi soir au conseil municipal de Bastia, des rapports pour lesquels l'unanimité s'est majoritairement manifestée durant la première partie de cette session interminable. Mais quasi-unanimité ne veut pas dire que le conseil s'est déroulé comme un long fleuve tranquille. L'opposition, par l'intermédiaire de Francis Riolacci et Jean Zuccarelli notamment, n'a pas manqué de faire passer le souffle de la contestation sur certains dossiers au terme de l'examen desquels ils se sont pourtant favorablement prononcés !



Avant d'entamer l'interminable examen des dossiers figurant à cette session, qui a joué les prolongations avec parfois des éclats de voix, des remarques acidulés mais aussi des sourires entendus, Pierre Savelli, le maire de la ville a tenu à saluer l'implication des agents et de certains élus, qui à l'image de Francis Riolacc,i ont permis de compenser l'absence importante d'assesseurs lors du premier tour de l'élection présidentielle.
Puis l'assemblée est entrée dans le vif du sujet.
Si les premiers rapports, relatifs au contrat de ville et à l'implantation de containers enterrés au Vieux-Port et au marché ont recueilli une belle unanimité, celui concernant la "reconnaissance de la réalisation des conditions particulières relatives à l’ancienne école de la Citadelle suite à l’acte de vente du 5 septembre 2013 entre la ville de Bastia et la société Primea" a amené Francis Riolacci à attiser le vent de la contestation. "Nous ne pouvons nous prononcer sur des conditions particulières que nous ne connaissons pas et qui peuvent porter préjudice à la ville puisque Giraud n'est pas réalisé" a t-il lancé à l'exécutif municipal. En écho Michel Castellani, pour lequel les "choses sont lumineuses", a rappelé que la majorité qui avait hérité ce dossier de l'ancienne municipalité, que l'hôtel - des Gouverneurs - avait été réalisé et que l'ancien internat de Giraud était sur le coup d'un permis de construire en cours d'instruction. A l'issue de ce processus la commission de l'urbanisme et le conseil municipal auront à se prononcer sur le dossier comparé à "une véritable usine à gaz" par Pierre Savelli et pour lequel, ainsi que l'a rappelé François Tatti, c'est Gilles Simeoni, alors conseiller municipal d'opposition avait obtenu la rédaction de ces conditions particulières que ne connaît plus l'opposition d'aujourd'hui.
Les élus communistes ont voté contre. Le groupe des radicaux s'est abstenu. Le MCD, comme la majorité municipale, a voté le rapport.

Où l'on reparle, vivement, du port de la Carbonite

Le lancement d’une étude de programmation relative à l’aménagement du secteur de l’ilot de Toga, avec l'approbation du programme prévu et une allusion au futur port de Bastia, a constitué le second temps forts de la soirée avec un Jean Zuccarelli particulièrement remonté contre l'exécutif municipal et l'exécutif territorial coupables, selon lui, d'être restés sans réaction à l'article publié par le "Ribombu sous le titre : "Exit la Carbonite" où il était dit que le projet de la Carbonite était abandonné au profit, maquette, à l'appui, du port actuel".
Dans la foulée Jean Zuccarelli  a repris tous les thèmes qu'il a fait sien depuis plusieurs semaines : la ville croule sous les études, report, en permanence, de décisions etc.
"Le journaliste du Ribombu n'est pas le président de l'assemblée de Corse" a rétorqué Pierre Savelli et en reprenant une phrase du dossier relatif à l'aménagement du quartier de Toga a souligné qu'il est bien écrit "éventuellement si celui-ci devait être étendu à Saint-Nicolas..."
"Vous êtes pour la Carbonite. Le Ribombu pour Saint-Nicolas, Nous on verra..."
a ajouté le maire qui, par la même occasion, a balayé l'argument des études que  la municipalité accumulerait. "Mais vous ne les avez pas faites avant nous…" a t-il ajouté à propos de ce rapport, "un plan B" auquel François Tatti n'a pas voulu souscrire. Communistes et radicaux ont également voté contre.

Piazza Tommaso Prelà

Conseil municipal de Bastia : L'unanimité majoritaire sur fond d'escarmouches
L'aménagement de l'îlot de la Poste avec ses 15 000 mètres carrés de plancher constitue l'un des projets que la municipalité compte mener "avec la volonté d'aboutir pour faire rayonner Bastia" a souligné Michel Castellani.
Un projet qui a permis à Francis Riolacci de rappeler qu'il "était porté par l'office foncier de la Corse" et que de ce fait "il devait flécher sur le logement social"
"Mais un an après nous en sommes toujours à des études" a t-il soutenu non sans rappeler l'absence cruelle de logements sociaux sur Bastia puis, après que Jean-François Paoli ait regretté que dans le projet le logement social soit "présenté de façon négative", d'engager un mini-débat avec Michel Castellani sur les logements sociaux réalisés entre 2007 et 2013 et ceux sortis de terre au cours des trois dernières années avec toujours du côté municipal la volonté de faciliter les primo-accédants.
Si le débat s'est un peu emballé tout le monde allait se retrouver unanimement sur le vote final.
Comme ce fut le cas  peu après sur le programme de valorisation de la Citadelle Mantinum, ou auparavant sur la démolition et le désamiantage de l'ancien collège de Montesoro, de l'aménagement du secteur Saint-François etc.

L'assemblée communale a même applaudi à la belle initiative menée par les élèves du Lycée Jean-Nicoli qui sous l'impulsion de Linda Piazza et des enseignants du lycée vont permettre les 23 et 24 Mai prochains, à la faveur de la deuxième édition du "Livre ancien dans tous ses états", d'honorer de la plus belle façon Tommaso Prelà.
"Le seul bastiais dont une rue porte le nom à Rome" a rappelé Philippe Peretti, l'adjoint au maire délégué au patrimoine qui a légué un fonds considérable à la ville dont une grande partie a été réhabilitée par les lycéens de Jean-Nicoli.
Un buste de Tommaso Prelà sera installé sur la piazetta qui portera son nom, non loin de la bibliothèque patrimoniale de la ville.

Un beau moment qui a fait oublier que quelques minutes avant - période électorale oblige - on avait entendu Francis Riolacci reprocher au maire de Bastia de vouloir certes faire barrage au FN "mais pas à son idéologie".
Le ton est alors monté d'un cran avant que le maire de Bastia ne mette ce propos sur le compte d"un dérapage, un de  plus" de la part de l'élu communiste.