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À Ajaccio, la lutte contre les pollutions maritimes s’organise


le Mardi 16 Avril 2024 à 19:41

Ce mardi, l'Office de l'Environnement de la Corse, en partenariat avec la direction de la mer et du littoral de Corse (DMLC) et le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), organisait une formation à la lutte contre les pollutions maritimes liées aux hydrocarbures à Ajaccio. Destinée aux agents techniques communaux et intercommunaux, ainsi qu'à ceux des ports et du grand site de la Parata, cette journée visait à préparer chacun à réagir le plus rapidement possible face à l'éventualité d'un accident.



Une journée de préparation à la lutte contre les pollutions maritimes a eu lieu à Ajaccio ce 16 avril. Organisée par l'OEC, en partenariat avec la DMLC et le Cedre, cette formation a visé des agents techniques communaux et intercommunaux, ainsi que des agents des ports Charles Ornano et Tino Rossi, et du grand site de la Parata (Photo : Paule Santoni).
Une journée de préparation à la lutte contre les pollutions maritimes a eu lieu à Ajaccio ce 16 avril. Organisée par l'OEC, en partenariat avec la DMLC et le Cedre, cette formation a visé des agents techniques communaux et intercommunaux, ainsi que des agents des ports Charles Ornano et Tino Rossi, et du grand site de la Parata (Photo : Paule Santoni).
Avec une augmentation constante des flux de navires autour de la Corse, les risques de pollution maritime ou littorale vont en s’accroissant. Face à de tels accidents, il est alors indispensable de réagir vite pour éviter le pire. Afin de se préparer à de telles éventualités, l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC) en partenariat avec la direction de la mer et du littoral de Corse (DMLC) et le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre) organisait une journée de formation à la lutte contre les pollutions maritimes liées aux hydrocarbures ce mardi entre le site de la Parata et le port Charles Ornano à Ajaccio. Une préparation à la fois théorique et pratique qui a rassemblé une vingtaine d’agents des ports Charles Ornano et Tino Rossi, des services techniques de la ville d’Ajaccio et de la Communauté d’agglomération du Pays Ajaccien (CAPA),  ainsi que du syndicat mixte de la Parata. 
 
Repositionner chaque acteur dans son rôle

Si les moyens d’intervention en cas de pollution marine sont organisés au sein du plan ORSEC POLMAR Terre et placés sous la responsabilité du préfet - qui garantit l’octroi et la mise en œuvre de moyens départementaux, régionaux ou nationaux en fonction de l’étendue de la crise – l’action des acteurs locaux est en effet déterminante. « Les premiers acteurs concernés en cas d’accident sur la frange littorale sont le maire et les agents communaux », indique ainsi Nathalie Paoli-Leca, cheffe du service « Développement durable de la mer » à l’OEC en relevant que les maires des communes sont responsables à l’échelle INFRAPOLMAR. « Le but de cette formation est de pouvoir sensibiliser et former ces agents aux pollutions de petite, moyenne voire grande ampleur afin qu’ils puissent intervenir dès les premières minutes et qu’ils puissent préparer l’intervention dans les meilleures conditions », ajoute-t-elle.  
 

Nathalie Paoli-Leca est cheffe du service « Développement durable de la mer » à l’OEC (Photo : Paule Santoni).
Nathalie Paoli-Leca est cheffe du service « Développement durable de la mer » à l’OEC (Photo : Paule Santoni).
Au fil d’une première partie théorique qui a occupé une grande partie de la matinée, Nathalie Monvoisin, cheffe du service études et formation au Cedre – seul organisme habilité à dispenser de telles formations – a ainsi repositionné chaque acteur dans ses missions et rappelé les responsabilités de chacun sur le plan d’eau et le littoral. « Nous avons également passé en revue les principaux polluants potentiels que les agents pourraient avoir à traiter et les comportements de ces hydrocarbures une fois déversés dans le milieu. Et enfin, nous avons vu les grandes phases de la lutte et notamment les étapes clefs dans lesquelles ces agents peuvent intervenir comme primo-intervenants », détaille-t-elle. 


Les agents de terrain, "yeux des décideurs"

Une fois ces bases posées, les agents ont rapidement pu mettre leurs connaissances en pratique. Lors d’un premier exercice à terre, ils se sont ainsi tout d'abord astreints à effectuer une reconnaissance d’une pollution simulée pour l'occasion par le déversement de copeaux de bois sur le littoral de la Parata. Une étape indispensable face à un tel accident. « La reconnaissance vise à confirmer ou non l’alerte, à dimensionner la zone impactée et le polluant à collecter », explique Nathalie Monvoisin. « C’est le premier maillon de la chaîne », insiste-t-elle. « Yeux des décideurs », les agents présents sur le terrain en cas de pollution font en effet remonter de précieuses informations vers les PC de crise qui avise alors de la stratégie à appliquer à la situation. Une description la plus précise possible du lieu impacté et de la pollution est donc capitale pour organiser au mieux la suite. Un second exercice à terre a par la suite consisté à organiser un chantier visant à mettre en place une récupération manuelle du polluant. Dans l’après-midi, les agents ont par ailleurs pu s’exercer à une intervention en zone portuaire avec la mise en pratique de techniques de confinement et de récupération. 

Nathalie Monvoisin, cheffe du service études et formation au Cedre (Photo : Paule Santoni)
Nathalie Monvoisin, cheffe du service études et formation au Cedre (Photo : Paule Santoni)
De nouvelles formations à venir

« Au travers ces agents, on cherche à impulser dans les différentes institutions les bons réflexes, les bonnes pratiques à mettre en place dans les premières heures de la crise aussi bien en termes de protection, de fermeture de périmètre, d’équipement du personnel, de reconnaissance et d’évaluation pour prioriser les chantiers sur lesquels on va intervenir, les tactiques et stratégies à mettre en place », souligne Nathalie Monvoisin, « C’est particulièrement important pour le territoire à ces petites pollutions récurrentes ». 

L’an dernier, une première formation de lutte contre les pollutions maritimes avait déjà été organisée à Aleria, sur l’étang de Diana. « Ce sont des formations qui ont vocation à se pérenniser », dévoile encore la cheffe du service « Développement durable de la mer » à l’OEC. 
 

(Photos : Paule Santoni)