Noël Le Graet est le président quasi inamovible de la Fédération française de football. Lorsqu'on lui demanda de soutenir la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024, il répondit : « J'en ai rien à foutre. » Ces mots, il a dû les employer en recevant la motion de l'assemblée de Corse qui sollicitait l'adhésion de l'île à la Fifa, pour pouvoir participer aux matches de qualification pour la Coupe du Monde.
Raisons invoquées par Femu a Corsica, à l'origine de cette motion : le statut particulier de la collectivité insulaire, l'amour du football qui anime les Corses et l'existence de la mythique Squadra Corsa, forte, dit le texte, « de nombreux matches internationaux auxquels elle a participé. » Pour Le Graet, breton qui connaît bien l'organisation administrative de son pays, « la Corse est un département français comme les autres (sic). »Point. Il n'ira pas au-delà de ce que l'Etat tolère en termes d'autonomie d'une part, il n'ira pas au-delà des limites de sa délégation de pouvoir d'autre part. Il l'explique, tout est question de statut juridique. La Guadeloupe et la Martinique ont eu le droit d'adhérer à la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et Caraïbes (Concacaf), dont l'équivalent Coupe du Monde en modèle réduit est la Gold Cup. Tahiti a pu adhérer à la Fifa, comme la Nouvelle-Calédonie, mais ces départements sont des COM (collectivités d'Outre-mer) à statut juridique aussi particulier. La Corse n'entre dans aucun de ces créneau constitutionnels.
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