Après le choc et la colère, l’inquiétude. La violence va-t-elle continuer ? La question, que tout le monde se pose, a imprégné, ce jeudi après-midi, les débats dans l’hémicycle de l’Assemblée sans que personne n’y réponde directement. La crise, qui a déferlé subitement et brutalement sur la Corse, le 2 mars dernier, a ramené, dans son écume, le spectre d’heures sombres que l’on croyait définitivement révolues. L’assassinat d’Yvan Colonna à la centrale d’Arles par un détenu islamiste a non seulement soulevé une énorme émotion, mais a été le révélateur, non de la fracture entre l’île et le continent, qui se creuse inexorablement depuis deux décennies, mais de sa profondeur et de son intensité. La flambée de colère de la jeunesse, son rejet total de l’Etat français, la rupture générationnelle qu’elle consacre, ont pris tout le monde de court, nationalistes compris, même si beaucoup savait que le feu couvait sous la cendre. Un feu d’autant plus inquiétant que, malgré les tentatives de reprise en main par certains, il reste largement hors de contrôle. Tout aussi imprévisible que l’onde de choc et toute aussi sidérante fut la réaction du gouvernement qui s’est résigné, en dernier recours, à allumer un contre-feu pour stopper l’incendie. La promesse de l’autonomie contre l’assurance immédiate de la paix renvoie à un autre processus, accouché lui aussi dans la douleur, celui de Matignon. Une autonomie qu...
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