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Pass sanitaire en Corse : "je change mes habitudes, maintenant le resto et le café c'est chez moi !"


Livia Santana le Lundi 9 Août 2021 à 18:55

Ils s'appellent Petru, Marie, Emilie, Béatrice et Jérémy... et ils ont décidé de ne pas se faire vacciner, ils ne se plieront pas non plus à la mise en place du pass sanitaire instauré depuis ce lundi 9 août. Ils expliquent à CNI pourquoi.



Image d'illustration.
Image d'illustration.
Faire l'impasse sur les bars, les restaurants, le cinéma, les piscines municipales, les théâtres... c'est le choix de nombreux corses qui refusent de "se soumettre" au pass sanitaire. Pour Petru, Marie, Emilie, Béatrice et Jérémy, pas question de "céder au chantage du gouvernement". Tous les 5 se "débrouilleront" mais ne présenteront pas la preuve d’un schéma vaccinal complet ou d'un rétablissement à la Covid-19 à travers un certificat de test positif d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois ou un test négatif de « moins de 72 heures », pour se rendre dans les lieux où il est à présent obligatoire. 

Béatrice a 47 ans. L'assistante de vie en arrêt maladie n'est pas vaccinée à cause de problèmes de santé et ne compte pas le faire. Mais voilà, cette semaine des amis du continent viennent lui rendre visite à Ajaccio. Pour aller au restaurant, elle devra alors se faire tester. "Cela m'embête, mais cette fois-ci j'irai faire un PCR pour pouvoir dîner avec eux. Quand cela deviendra payant, je ne sortirai plus. Cela m'attriste parce qu'au final ce sont les restaurateurs qui en paieront les conséquences", explique Béatrice qui a pour l'habitude de sortir dans la ville impériale pour y déguster de temps en temps une bonne pizza, une crêpe ou une glace. 

Emilie, gérante d’une boutique de vêtements en ligne dans le village de Sarrola-Carcopino est elle beaucoup plus remontée. La maman de deux enfants âgée d'une trentaine d'années est catégorique : "on fera des barbecues à la maison". D'ailleurs, celle-ci avait déjà prévu ses "au revoir" puisque samedi, toute la famille s'était rendue au restaurant avant ce lundi 9 août. Si la femme aime ces moments en terrasse, elle estime que ce n'est que "du confort de vie, pas le plus important". C'est aussi ce que pense Marie, 35 ans, une artiste devenue permacultrice. Elle, a déjà tout prévu. "Je n'utiliserai pas de pass sanitaire, même s'il était obligatoire pour faire mes courses". Marie voit dans ce nouveau dispositif un "prétexte pour une dictature numérique". "On nous vole des tas de liberté, c'est ce qui va nous faire basculer dans un monde numérisé, je ne veux pas de cela pour mes enfants lance-t-elle avant de poursuivre, pour être libre il faudra sortir de ce système. C'est pour cela que je pars de Corse, de France pour faire le tour du Monde avec ma famille". 

Des solutions 

Petru, 50 ans,  infirmier à l'hôpital de Bastia a déjà pensé à tout. Netflix, Amazon Prime, courses en Drive... tout est prêt pour ne pas avoir à présenter le pass sanitaire. "Ça m'embête pour les restaurateurs mais maintenant je change mes habitudes, maintenant le resto et le café c'est chez moi. C'est une question de principes, je ne le ferai pas." 
Jérémy, 29 ans est du même avis. Le vendeur magasinier qui allait une fois par semaine au restaurant et boire des verres après le boulot changera ses habitudes comme il l'a fait déjà plusieurs fois durant les confinements. "On est plus à ça près. Je n'ai pas envie d'aller me faire tester, pour pouvoir avoir une vie sociale." 

Jérémy et les autres, espèrent toutefois que ce pass sanitaire ne sera pas permanent et qu'à un moment il y aura un peu plus de "lâcher prise".