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Affaire Colonna : L’inquiétude et la colère des nationalistes après les révélations du syndicat UFAP


Nicole Mari le Samedi 10 Septembre 2022 à 16:21

Réactions de colère et d’incompréhension en Corse après la publication du tract du syndicat UFAP UNSa Justice (Union Fédérale autonome pénitentiaire) Paca Corse dénonçant « les bourdes » de l’administration pénitentiaire et la destruction volontaire des vidéos dans l’enquête sur l’assassinat d’Yvan Colonna à la centrale d’Arles le 2 mars dernier. Les partis nationalistes, Femu a Corsica et le PNC, exigent, de nouveau, de l’Etat, la vérité et la justice.



Yvan Colonna. Image d'archives.
Yvan Colonna. Image d'archives.
« Ghjustizia è Verità pà Yvan Colonna ! ». Ce slogan, qui a rythmé toutes les manifestations du mois de mars dernier après l’assassinat, le 2 mars, d’Yvan Colonna par un détenu islamiste à la Maison centrale d’Arles, est, de nouveau, scandé par les Nationalistes après la publication du tract du syndicat UFAP UNSa Justice de la région PACA-Corse, le 8 septembre, sur son site Internet. Le syndicat des agents pénitentiaires y dénonce le rapport de l’Inspection Générale de la Justice (IGJ), taxé de « négligence » et de « manque de professionnalisme », la destruction volontaire par l’administration des vidéos de surveillance, la mise en cause « injustifiée » d’un surveillant bouc-émissaire, et la procédure disciplinaire à son égard. Les deux partis autonomistes, Femu a Corsica et le PNC, ont immédiatement réagi dans un communiqué.

Femu a Corsica : « La destruction de preuves déterminantes est un fait d’une extrême gravité qui vient s’ajouter à d’autres »

« Le syndicat UFAP des agents pénitentiaires vient de dénoncer publiquement la destruction par l'administration pénitentiaire des bandes de vidéo-surveillance de la centrale d’Arles, pouvant avoir un intérêt pour la manifestation de la vérité sur l’assassinat d’Yvan Colonna. Cette destruction de preuves déterminantes pour les enquêtes administrative et judiciaire en cours est un fait d’une extrême gravité qui vient s’ajouter à d’autres désormais avérés », estime François Martinetti, Secretariu Naziunale de Femu a Corsica. Et de lister : « le traitement étonnamment bienveillant dont a bénéficié F. Elong-Abé en termes de condamnation et d’exécution des peines ; la complaisance répétée et assumée envers un détenu radicalisé au passé violent, identifié comme extrêmement dangereux, y compris par les services spéciaux ; le supplice d’Yvan Colonna laissé seul pendant plus de 12 mn ; la panne opportune du système de surveillance pendant l’agression elle-même ». Pour le parti de la majorité territoriale, « Rien n’a été empêché, au stade de la préparation comme de l’accomplissement de l’assassinat, la destruction des vidéos surveillance ayant sans doute pour objectif de masquer les véritables responsabilités dans ce qui est arrivé ». Femu a Corsica réaffirme sa détermination d’obtenir « la vérité et la justice pour Yvan Colonna, notamment au sein de la commission parlementaire et de la part du gouvernement qui doit donner des signes tangibles de sa volonté de faire toute la lumière sur cette affaire. C’est tout le contraire qui est en train de se passer. Nous ne l’accepterons pas ! ».


PNC : « Nous considérons la quête de vérité comme largement entravée »

« Après les révélations du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA, qui dénonce la destruction des bandes vidéos de la centrale d'Arles, le PNC veut redire solennellement son incompréhension et son profond sentiment d'injustice. Dès l'origine, dans le sillage du « Collectif de Corti », le PNC a réclamé justice et vérité pour Yvan. Après ce nouvel évènement, aussi brutal qu'injustifiable, nous considérons la quête de vérité comme largement entravée mais avec tant d'autres, en Corse et ailleurs, nous n'y renoncerons pas pour autant », écrit U Partitu di a Nazione Corsa. Le parti autonomiste exige une nouvelle fois « que toute la lumière soit faite sur cette affaire, dans les plus brefs délais. A l'heure où des discussions ont lieu, entre la Corse et Paris et à la suite de ce drame, nous n'accepterons en aucun cas que l'aspiration à la transparence et au droit soit reléguée au second plan ».