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Porto-Vecchio : U Culletivu di i Prufissiunali di u littorali fait front commun


Irène Ferrari le Jeudi 21 Février 2019 à 07:11

Les membres d'U Culletivu di i Prufissiunali di u littorale se sont retrouvés dans la salle de réception de la CCI de Porto-Vecchio ce mercredi pour discuter de l'Occupation Temporaire du Domaine Public Maritime, un sujet délicat et complexe qui les préoccupe de plus en plus.
Ils sont des gérants de clubs de plongée, de bases et loisirs nautiques, des restaurateurs, des loueurs de pédalos, kayaks et des plagistes.
L'ensemble de professionnels du littoral du grand sud est très inquiets de se retrouver sans AOT au terme de la saison estivale 2018 et étonnés d’avoir appris qu’elles ne seraient plus renouvelées pour cette année. Ils demandent des explications et des réponses concertes.



U Collectivu di i Prufissiunali di u litturali dénonce le retrait des Autorisations d’Occupation Temporaire du Domaine Public Maritime
U Collectivu di i Prufissiunali di u litturali dénonce le retrait des Autorisations d’Occupation Temporaire du Domaine Public Maritime
Le communiqué de presse di U Culletivu di i Prufissiunali di u littorale s’est réuni ce mercredi dans la salle de réception de la CCI de Porto-Vecchio par où le porte parole Christophe Filippi a précisé que : «  Ces Autorisations d’Occupation Temporaire du Domaine Public Maritime, que nous exploitons légalement depuis des décennies, sont pour nous les autorisations de travailler et de subvenir aux besoins de nos familles. Au-delà de la rumeur, nos installations représentent un pourcentage très raisonnable du littoral. Pour exemple, sur Porto-Vecchio et sur des zones telles que Palumbaghja et Santa Ghjulia la surface d’occupation du DPM est d’environ 7 %, alors même que le décret plage autorise 20%. Si des abus ont pu exister par le passé, nous avons aujourd’hui préparé une charte qui s’engage à respecter les membres de notre collectif, pétitionnaire d’AOT. »
 
Des critiques jusque sur les réseaux sociaux

Christophe Filippi a ensuit fait part de l’inquiétude de chacun, voyant se succéder depuis quelques jours des communications et des propos de représentants de l’Etat qui tendent à décrier et stigmatiser leurs activités.
Sur les réseaux sociaux, aussi, les professionnels du littoral sont face à des critiques. On leur reproche d’occuper les plages, empêchant parfois d’y accéder. Ils répondent à ces attaques que ce sont eux qui permettent bien souvent l’accès aux plages, alors que les propriétés privées les bloquent. Un autre argument est avancé : les plages ne sont pas aménagées, il n’y a pas de toilettes, et leurs WC sont les bienvenus.
 
 

Christophe Filippi continue ses explications: «  on nous annonce des contrôles importants et réguliers avec une attention particulière pour les plages, mais nous demandons que ces contrôles se déroulent dans des conditions ordinaires et non pas avec un déploiement de plusieurs camions de gendarmes bloquant nos établissements devant nos clients alors qu’il s’agit d’une simple vérification du personnel ou un contrôle d’hygiène….  L’ensemble des activités du littoral, représente ici plus d’un millier d’emplois directs et locaux, si l’on compte aussi toutes les emplois qui en découlent comme les fournisseurs, les représentants ….c’est pourquoi le collectif est si inquiet. »
 
PADDUC et Shéma du Développement Touristique préconisent des exploitations à l’année 
Des questions restent en suspens : à la demande de l’Etat, certains maires du grand sud se sont engagés à prendre la concession des plages, mais qu’en sera-t-il lorsque les maires n’assumeront pas cette responsabilité ? Et si la CDC prenait ces concessions, qu’en sera-t-il ???
Autant de questions qui en amènent d’autres, nous entendons que le PADDUC serait la cause de tous nos maux…Ors, notre lecture et celle de spécialistes est différente. Pour nous, le PADDUC et ses annexes, le Développement du Tourisme (SDT), le Schéma de la Mise en Valeur de la Mer (SMVM) prévoient, voir préconisent nos activités. Quelle est la lecture de l’Assemblée de Corse et de l’Exécutif à ce sujet ???
 
César Filippi a rajouté que «  Quand on lit le PADDUC comme un document uniquement à charge, c’est qu’on ne l’a pas bien lu. J’ai un document qui s’appelle « Shéma du Développement Touristique » et qui a été voté avec le Padduc. Il préconise que, les établissements doivent tendre vers une exploitation à l’année, et qu’il faut conforter ces établissements qui apporterait cette clientèle à l’année. On oppose là le Padduc aux orientations des AOT. Comment va-t-on travailler à l’année, alors qu’on a déjà des ouvertures très réduites, et quand il y a autorisation, il faut savoir que la clientèle qui vient hors saison n’est pas une clientèle de jeunes qui se contentent d’une serviette sur la plage. !!!!On n’a pas le droit de priver cette clientèle d’un minimum d’hygiène, de confort et de sécurité sur la plage. Je déplore même que le maire de Porto-Vecchio ne soit pas là. Car lorsqu’on a une population qui vit à 80% du tourisme, on se doit de prendre le drapeau de la commune et de dire aux services de l’Etat : « vous nous arrachez les yeux si demain vous enlevez toutes les AOT sur les plages de Santa Ghjulia et Palumbaghja ». »
 
Une demande de rencontre avec la préfète de Corse 

Christophe Filippi, termine la lecture du communiqué en précisant : « Nous sollicitons des rencontres avec les services de l’Etat notamment avec Mme la Préfète, car ayant été victimes de disfonctionnements de la DDTM qui ont entrainé des condamnations, il serait stupéfiant de justifier des refus d’AOT en s’appuyant sur ces condamnations »

Michel Giraschi, parlant pour les professionnels du littoral et non en tant que représentant politique a lu quelques passages de la charte qui va être proposée après avoir été peaufinée en interne, en espérant qu’elle sera validée. « Des réunions ont lieu, nous dit-on, mais tout se prépare en Préfecture à Ajaccio, sans mettre au courant les premiers concernés. »

Le problème de la restriction des AOT a été exposé concrètement par Christophe Filippi: «  Quand on fait une demande d’AOT au 31 Décembre, et qu’on vous envoie cette autorisation le 20 Juillet. Cela veut dire que du 1 er Mai au 20 Juillet, vous êtes en activité et quand vous la recevez, vous vous apercevez que l’on vous a réduit la superficie de 100 ou 150m², que faites-vous ? Vous renvoyez votre personnel, vous démontez la structure, et vous la remontez. C’est un dysfonctionnement qui doit être partagé avec la maire et la Préfecture.
On nous a aussi confié que certains ont reçu en Juillet leur autorisation réduite, et ont été contrôlés deux jours plus tard, donc en infraction et condamnés, ce qui a entraîné à nouveau une interdiction d’AOT. »
 
C’est fermement que le collectif qui a des propositions à faire et explications à donner affirme vouloir être écouté et entendu, mais surtout être concerté.