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Thermalisme : l'heure du renouveau pour les bains de Pietrapola


Livia Santana le Jeudi 2 Décembre 2021 à 17:05

La première réunion du comité de suivi pour des bains de Pietrapola a esquissé l'avenir de la structure. D'ici à 2023, la Collectivité de Corse entamera la réhabilitation de la station thermale qui devrait s'agrandir et devenir un atout majeur du renouveau de la région. Ce chantier du conseil exécutif est le premier d'une longue série pour faire de la Corse un haut lieu du thermalisme.



Les bains de Pietrapola. Archives CNI
Les bains de Pietrapola. Archives CNI
Quel avenir pour les bains de Petrapola ? Le premier comité de suivi du projet, en présence du président de la Collectivité de Corse (CdC), Gilles Simeoni, s’est réuni le 24 novembre à Isulacciu-di-Fium'Orbu pour répondre à cette question et constituer les bases de travail qui permettront la réhabilitation des thermes, actuellement fermées depuis 2019. 
 
Véritable atout potentiel pour le territoire, cette structure est aujourd’hui sous-exploitée, du fait de problématiques sanitaires et de la vétusté du site. Il y a trois ans, elle ne pouvait plus accueillir du public en raison d’une pollution bactériologique. En 2018, suite à la fusion des départements et de la Collectivité territoriale de Corse, la Collectivité de Corse reprenait la gestion de la station thermale. Un an plus tard, le groupe Fà populu inseme avait présenté une motion votée à l’unanimité. Le projet avait même obtenu l’approbation du groupe d’opposition Un soffiu Novu. « Nous avons montré une véritable volonté commune de donner un présent et un futur à Petrapola », assure Gilles Simeoni. 
 
Pour ce faire, une enveloppe prévisionnelle d’environ 2 millions d’euros financée notamment par le Fonds européen de développement régional (Feder) a été attribuée au projet. Cette somme a permis dans un premier temps la remise en fonction du captage des thermes. Des travaux biotechniques ont déjà été réalisés et les dernières analyses « sont bonnes » rapporte le président de l’Exécutif.  Tout l’enjeu pour la CdC sera de remettre rapidement en état Petrapola car la station thermale bénéficie d’un agrément de la sécurité sociale qu’elle pourrait perdre si elle n’accueillait pas du public d’ici à la fin 2024. 
Pour que cela se fasse dans les meilleures conditions, le comité de suivi a d’ailleurs missionné 3 membres du conseil scientifique du thermalisme, Philippe Hartemann, Patrick Viceliat et Philippe Most.
 
Un gain pour la micro-région 
 
Dans un second temps, il s’agira de procéder à la rénovation du bâtiment voire à la construction d’un autre pour doubler le nombre de curistes et pouvoir prolonger l’ouverture sur l’année. « Avant sa fermeture, la structure employait 7 personnes. Dans ce nouveau projet, la CdC entend l’agrandir et accueillir 20 à 30 travailleurs de la région », se réjouit Jacky Bartoli, maire d’Isulacciu-di-Fium'Orbu qui attend impatiemment la concrétisation du projet. « Ce serait vraiment un bol d’oxygène pour notre microrégion », poursuit le maire qui estime que cela rapporterait 80 emplois induits dans la commune de montagne. Avant la fermeture de Petrapola, 47 personnes détenaient des locations destinées aux thermalistes dont une dizaine sur la commune d’Isulacciu-di-Fium'Orbu. « On avait un petit restaurant et des chambres, mais ceux qui louaient sont partis puisqu’ils ne pouvaient plus en vivre depuis la fermeture », rappelle Jacky Bartoli, très attaché au centre thermal dont les eaux sulfurisées à 56 degrés soignent la rhumatologie. 
 
Lorsque le lieu reprendra vie, kinés, docteurs, infirmières devront être logés sur la commune. Pour cela, le maire a tout prévu. « Une dizaine de logements T2 devrait être construit une fois que les thermes auront ouvert », assure-t-il. 
 
Affirmer la place du thermalisme sur l’île 
 
La réhabilitation de Petrapola s’inscrit dans une volonté plus profonde de la Collectivité de Corse de voir l’île devenir une place centrale du thermalisme. « C’est un secteur générateur d’emplois, de tourisme durable et de retombées économiques. Il est important de construire et mettre en œuvre une stratégie globale qui inclura également les bains de Baracci, Guitera et Guagno », affirme Gilles Simeoni.