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Autonomie de la Corse : le STC regrette d'avoir été exclu des discussions


Livia Santana le Jeudi 22 Septembre 2022 à 19:12

Le syndicat des travailleurs corses a tenu ce jeudi 22 septembre à Bastia, une conférence de presse pour détailler ses positions quant à la possible autonomie de l'île. Le STC regrette d'avoir été mis à l'écart des discussions avec Paris et propose des solutions pour améliorer le quotidien des salariés insulaires.



Autonomie de la Corse : le STC regrette d'avoir été exclu des discussions
Ce jeudi 22 septembre, le Syndicat des travailleurs corses ne cache pas son amertume devant la presse. Au mois de mai dernier, lors de l’ouverture des discussions entre l’Exécutif et le gouvernement, le STC avait exprimé sa volonté d’être inclus dans le processus qui devrait aboutir à l’autonomie de la Corse. Quatre mois plus tard, pour Jean Brignole, secrétaire national du syndicat, c’est la grande désillusion : « Les organisations syndicales ont été exclues du dialogue, notamment la semaine dernière, alors que la réunion portait sur cela. Pourtant elles devaient avoir toute leur place lorsqu’il s’agit de parler de social et de développement économique. Pour nous il n’y a aucun avantage à donner plus de pouvoirs au monde économique si derrière la situation sociale n’est pas améliorée. » 

Ainsi, le syndicat lance un appel aux élus pour intégrer le cercle de négociations avec l’État et souhaiterait que soit mis en place un « SMIC corse », plus élevé que l’actuel, qui servirait de base de référence pour les employeurs de l’île. « Des fois on entend des gens qui ont travaillé pendant 20 ans dire qu’ils sont à 30 euros au-dessus du SMIC. On ne peut pas accepter qu’une économie corse soit basée à la fois sur la saisonnalité du tout tourisme et que les salaires des gens qui travaillent à l’année soient basés uniquement sur le SMIC », s’indigne le secrétaire national du STC. 
Sa mise en place se ferait en accord avec les partenaires sociaux et les organisations patronales, même si ce dernier doute d’une réelle coopération. « Le patronat a déjà fait des blocages sur l’indemnité de trajet en région corse (ITRC) pour 300 euros annuels, c’était une insulte aux travailleurs. À présent, je vois mal comment les organisations syndicales dans les entreprises vont développer les primes exceptionnelles de pouvoir d’achat et les augmentations de salaire », reprend Jean Brignole. 

Au cours des négociations sur l’autonomie de la Corse, le STC entend demander également l’accès au conseil d’administration de certaines instances comme celui de la MSA où le code rural impose une représentativité syndicale nationale. « Il faut adapter les règles nationales à la réalité locale en prenant en compte notre spécificité », poursuit-il. 

Une autre préoccupation plus ancienne est aussi revenue sur la table, celle de la « décorsisation des emplois »qui selon le syndicat, est aussi bien dans le privé que dans le public, mais aussi dans les entreprises « nationalistes » que dans celles qui ne le seraient pas.