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PCF de Corse : "Nous ne pouvons accepter que le 11 mai soit la rentrée de celles et ceux qui n’ont pas le choix"


MV le Mercredi 6 Mai 2020 à 18:37

Pour le PCF Corse les écoles, collèges et lycées ne pourront rouvrir et accueillir les élèves que si les conditions de sécurité sanitaire de tous sont garanties. Dans un communiqué les deux fédérations communistes de l'ile souhaitent que les dates du 11et 18 mai ne soient pas "impératives" et que toutes les conditions sanitaires prévalent sur toute autre considération.



Le communiqué

Le Parti Communiste est pour une reprise des classes dans l’intérêt même de tous les élèves, mais les écoles, collèges et lycées ne pourront ré ouvrir et accueillir les élèves que si les conditions de sécurité sanitaire de tous sont garanties (personnels de l’éducation nationale, agents territoriaux, familles des enfants scolarisés et élèves). Les dates du 11 Mai, du 18 mai ou de début Juin ne doivent pas être impératives. Les conditions sanitaires doivent prévaloir sur toute autre considération.
Cela implique de pouvoir tester massivement les adultes, les élèves, les enfants scolarisés, de disposer gratuitement des masques fournis en quantité nécessaire, de réduire les effectifs pour mettre en œuvre les mesures de distanciation, d’assurer la présence permanente de gel hydro-alcoolique... Or l’Etat, se rendant compte des innombrables difficultés posées par cette ouverture prématurée des écoles, vient d’alléger le protocole des mesures sanitaires (cf. communiqué du 3 mai du Ministère de l’Education Nationale « Protocole sanitaire pour la réouverture des écoles, des collèges et des lycées », paru le 4 mai) plutôt que de reculer sur la date de reprise. C’est inacceptable.
Les conditions qui rendront cette reprise possible doivent être élaborées démocratiquement, avec l’ensemble des personnels et leurs représentants, les familles, les élus locaux. Si l’établissement scolaire ne remplit pas ces conditions, son ouverture doit être différée en attendant que la mise aux normes sanitaires soit réalisée. Dans le cas contraire, la reprise devra avoir lieu à la rentrée de septembre.


Une responsabilité de l’Etat dégagée vers les Maires, les personnels éducatifs et les parents
C’est à l’Etat de définir les conditions d’une réouverture des écoles sereine, pour toutes et tous. Au lieu de cela, il diminue les exigences sanitaires et se décharge de ses responsabilités sur les collectivités locales et les personnels de l’éducation, qui feront avec les moyens du bord et qui se retrouveront exposés, y compris judiciairement, aux risques liés à l’épidémie de Coronavirus.
Pour répondre à la critique qu’à travers cette reprise, l’école deviendrait « la garderie du MEDEF» le gouvernement explique que c’est avant tout pour lutter contre les inégalités sociales et soutenir les élèves en difficulté. Personne n’est dupe ! Loin des beaux discours de justice sociale, la réouverture des écoles est bel et bien le moyen dont s’est saisi le gouvernement pour remettre les parents de jeunes enfants au travail, pour reprendre une activité « indispensable pour la nation française » selon B. Le Maire.


Rupture d’égalité et « volontariat » forcé
Aux familles désormais de prendre la responsabilité de rescolariser leurs enfants (à leurs risques et périls) ou de les garder à la maison pour les protéger et se protéger... si elles en ont les moyens. Nous ne pouvons accepter que le 11 mai soit la rentrée de celles et ceux qui n’ont pas le choix!
Car très loin du volontariat annoncé, la restriction de l’accès au chômage partiel pour garde d’enfant constitue une rupture d’égalité manifeste : ceux qui ne souhaiteront pas mettre leurs enfants à l’école le 11 mai ne bénéficieront d’aucune autorisation d’absence et devront prendre leurs congés ou subir des jours de carence prélevés sur leurs salaires. Il est inconcevable de demander à des parents d’envoyer leurs enfants à l’école avec la peur au ventre et sous la menace d’une perte de salaire, voire d’une perte de son emploi. Cette décision inacceptable au plan éthique aggravera l’inégalité sociale et économique entre les familles.
 
 
« L’école d’après » aura besoin d’un plan d’urgence
Nous attendons du gouvernement qu’il donne réellement les moyens à l’Education Nationale dès la prochaine rentrée 2020/2021, car « l’école d’après » aura besoin d’un plan d’urgence.
La crise sanitaire ne doit pas devenir une crise éducative. Il est urgent de rompre avec les politiques libérales d’austérité, de concurrence et d’individualisation qui ont affaibli le service public d’éducation nationale, les hôpitaux et l’ensemble des services publics.
Anissa-Flore Amziane et Michel Stefani
Anissa-Flore Amziane et Michel Stefani