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Marlène Schiappa à Borgo : "Je suis optimiste quant à la possibilité du dialogue"


Thibaud KEREBEL le Lundi 16 Janvier 2023 à 16:34

Première membre du gouvernement à se rendre en Corse depuis l’interruption des discussions avec la majorité nationaliste, il y a plus de trois mois, Marlène Schiappa s’est exprimée avec prudence sur cette question brûlante, ce lundi 16 janvier, en ouverture de sa visite officielle sur l’île.



Pour sa deuxième visite de la journée, Marlène Schiappa a assisté à la remise symbolique des chèques de subventions attribués par la CPAM aux associations de Haute-Corse.
Pour sa deuxième visite de la journée, Marlène Schiappa a assisté à la remise symbolique des chèques de subventions attribués par la CPAM aux associations de Haute-Corse.
Quand les micros se sont tendus vers Marlène Schiappa, le sujet principal de sa présence s’est vite éclipsé. En effet, la secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, actuellement en visite sur l’île, est la première représentante du gouvernement à se présenter officiellement en Corse depuis l’interruption des discussions avec la majorité nationaliste. Alors forcément, au point presse improvisé dans un coin de la salle polyvalente de Borgo, la cérémonie de remise des chèques de subventions de la CPAM est, elle, passée au second plan, ce lundi 16 janvier.

Interrogée sur l’aspect symbolique de son déplacement, dans un contexte de tension politique, Marlène Schiappa a désamorcé d’entrée. « Je ne suis pas en charge du dialogue institutionnel, c’est Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, qui est chargé de ce sujet », s’est exprimée l’ancienne ministre de la Citoyenneté. « J’ai pleinement confiance en lui, je sais à quel point il a envie de trouver des avancées pour la Corse. J’ai tout autant confiance en Gilles Simeoni, le président de l’exécutif, qui est l’interlocuteur dédié, pour mener cette discussion le moment venu, et aboutir à des résultats. »

« La question est de vivre en paix, tout simplement »

Plus de trois mois après l’interruption des discussions, la situation est donc toujours en attente. L’un des points d’achoppement : la question du maintien en détention d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, incarcérés depuis mai 1999 pour l’assassinat du préfet Érignac. Questionnée là-dessus, la secrétaire d’État a une nouvelle fois botté en touche : « Dans le passé, que ce soit sur le sujet de la Corse ou des féminicides, il m’a déjà été reproché de me mêler de la justice, on m’a dit que je ne respectais pas la séparation des pouvoirs. Donc j’ai appris de mes erreurs, et je ne vais pas me prononcer sur ce sujet. »

Consciente de marcher sur des œufs, Marlène Schiappa a tout de même insisté sur sa volonté de « répondre présent » malgré le contexte difficile. « Quand on est ministre, on n’est pas ministre de toute la France sauf la Corse », a-t-elle affirmé, avant de reprendre : « J’espère que l’on pourra aboutir à un climat le plus apaisé possible. Parce que je sais que parfois, depuis Paris, ça peut paraître des sujets théoriques, mais ici, la question est de vivre en paix, tout simplement. De ne pas avoir peur pour ses enfants, de pouvoir défendre sa culture, ses valeurs, et de la manière la plus sereine et pacifique possible. »

La secrétaire d’État a conclu sur sa confiance d’assister à une résolution du problème le plus rapidement possible. « Je suis optimiste quant à la possibilité du dialogue. Je sais à quel point le ministre de l’Intérieur connaît la Corse et aime la Corse, et je sais à quel point il est en échange permanent avec les acteurs du territoire. Donc j’ai toute confiance dans le sens des responsabilités de chacun pour trouver les solutions. »