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Législatives 2022 : Jean-Jacques Ferrara renonce à se représenter


La rédaction le Samedi 14 Mai 2022 à 09:07

Le député sortant la première circonscription de la Corse-du-Sud, Jean-Jacques Ferrara, vient d'annoncer sa décision de ne pas se représenter aux prochaines élections législatives. Dans un communiqué envoyé ce vendredi 13 mai à notre rédaction le médecin, qu'en 2017 avait été élu avec près de 65% des voix, explique les raisons de son choix.

Le communiqué



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)

Fidèle aux valeurs qui m’ont été transmises et me guident au quotidien, j’ai toujours tenu à ce que la constance, la loyauté et l’empathie se trouvent au cœur de mon engagement politique.
Depuis près de quinze ans, je m’astreins ainsi à respecter ce cap avec rigueur, tenue et, me semble-t-il, dignité, au service de la ville d’Ajaccio, de la Corse et de celles et ceux qui m’ont fait l’honneur de m’accorder leur confiance.

En tant que conseiller municipal d’Ajaccio, vice-président puis président de la Communauté d’agglomération du Pays ajaccien (CAPA), j’ai œuvré à l’adaptation de notre territoire aux enjeux du nouveau siècle, avec le souci permanent de préserver nos traditions et notre sécurité, individuelle et collective.

Depuis mon élection comme député de la 1ère circonscription de la Corse du Sud, en 2017, j’ai continué à m’appliquer les mêmes exigences, et exercé mon mandat avec le souci constant de l’intérêt de la Corse et de la Nation.
Membre de la commission de la Défense nationale et des forces armées, j’ai rédigé huit rapports consacrés à l’engagement de nos armées et à l’évolution de la situation sécuritaire internationale, analysant les menaces pesant sur la France et les Français et proposant les voies et moyens d’y répondre. Dans mon dernier rapport sur les enjeux de défense en Méditerranée, publié avant l’offensive russe en Ukraine, j’alertais ainsi sur le fait que la Russie était source de déstabilisation à nos portes et combien il fallait nous tenir prêts face aux risques qui pèsent sur notre sécurité, condition sine qua non de l’exercice de nos libertés. Face au risque terroriste et aux velléités expansionnistes de certains états autocratiques, la défense reste, ainsi que l’écrivait le Général de Gaulle, « la première raison d’être de l’État », la protection de notre territoire étant de nature existentielle.

Loin de rester cantonné aux questions de défense, j’ai pris part aux travaux parlementaires les plus structurants et à tous ceux concernant la Corse, et interrogé régulièrement le Gouvernement quant à ses intentions ou ses propositions relatives à notre île.

Tout récemment, à la suite de l’assassinat dont a été victime Yvan Colonna à la prison d’Arles, j’ai participé aux auditions organisées en urgence par la commission des Lois pour tenter de faire la lumière sur le déroulement des événements.
Agissant en bonne intelligence avec mes trois collègues députés de Haute Corse et de la 2ème circonscription de la Corse du Sud, j’ai aussi travaillé tout au long de mon mandat avec des représentants de la majorité comme de l’opposition, en Corse comme à Paris, et consacré mon énergie à une meilleure prise en compte des intérêts de notre territoire et à la construction d’un avenir plus juste, plus sûr et plus heureux pour nos enfants.

Comme, à mes yeux, seule la confrontation à la réalité du quotidien permet d’en appréhender la complexité, j’ai toujours privilégié le terrain à l’isolement d’un bureau ajaccien ou parisien. D’un café des Deux Sevi aux colonnes du Palais Bourbon, des chemins escarpés qui mènent à Sant’Eliseu aux baraquements d’une base militaire au Sahel, des quais du port d’Ajaccio aux centres de commandement de l’OTAN, j’ai mené mon mandat avec humilité, toujours à l’écoute de celles et ceux qui acceptaient de partager avec moi leurs savoirs, leurs aspirations ou leurs craintes.
Aujourd’hui, je mesure la chance qui a été la mienne durant ces quinze années. La confiance qui m’a été accordée m’a permis de travailler avec des élus, des fonctionnaires et des agents de grande valeur, qui, à la municipalité, à la CAPA comme à l’Assemblée, servent dans l’ombre la démocratie, mus par leur inaltérable attachement à l’intérêt général. Mes fonctions m’ont amené à échanger avec des experts mais aussi de très nombreux habitants, dont j’ai grandement appris et qui m’ont permis d’éclairer mes décisions et prises de position.

Aujourd’hui, passée la stupeur d’un revirement inattendu, et après avoir pris le temps nécessaire de la réflexion, j’estime que la configuration qui m’est imposée ne permet plus de porter un engagement politique conforme à mes valeurs et d’à nouveau solliciter honorablement les suffrages des citoyens de la 1ère circonscription de la Corse du Sud.
Pleinement conscient des enjeux nationaux et locaux, je resterai attentif et vigilant à l’évolution de la situation, et notamment des débats qui pourraient s’ouvrir s’agissant du statut de la Corse.
Loyal à mes convictions et fort de la foi qui m’anime, je répondrai aux sollicitations de ceux qui estiment que je suis ou pourrai être utile, avec les capacités d’écoute, de dialogue et de médiation que l’on me reconnait, disponible pour mener avec d’autres bonnes volontés de justes combats, partout où ils seront nécessaires.

E cusì sia.