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Il y a un an à l'Ile-Rousse, Julie Douib était assassinée par son ex-compagnon


Jean-Paul-Lottier le Lundi 2 Mars 2020 à 15:22

Le 3 mars 2019 à la mi-journée, Julie Douib, 34 ans, mère de deux enfants âgés à l'époque de 8 et 10 ans, était abattue à son domicile de la Résidence de la Mer à l'Ile-Rousse par son ex-compagnon, Bruno Garcia, 43 ans, de deux balles de 9 mm.
Le 8 mars prochain, journée internationale des femmes, un banc rouge portant le nom de Julie sera inaugurée en présence de sa famille sur "A Marinella", la promenade où elle aimait tant flâner.
Un an après, retour sur cette tragédie qui a bouleversé l'Ile-Rousse, la Balagne, la Corse et bien au delà



Ce banc rouge installé sur "A Marinella" sera inaugurée le dimanche 8 mars, journée de la femme
Ce banc rouge installé sur "A Marinella" sera inaugurée le dimanche 8 mars, journée de la femme

Cette journée du dimanche 3 mars 2019 restera à jamais gravée dans les mémoires des corses.
Comment oublier ce drame survenu dans un appartement situé au 2e étage du Batment "B" de la Résidence de la Mer à l'Ile-Rousse ?
Il était un peu plus de 11 heures, lorsque Juilie Douib, 34 ans, secrétaire à mi-temps, créatrice de bijoux fantaisie, mère de deux enfants, âgés à l'époque de 8 et 10 ans, ouvrait la porte de son logement à son ex-compagnon Bruno Garcia, 43 ans.
Rapidement, Julie comprenait que ce dernier allait mettre ses menaces répétées à exécution, mais il était déjà trop tard. Touchée de deux balles de 9 mm, au bras gauche et dans le thorax, elle s'écroulait, mortellement touchée.
Une voisine, Maryse, croisera le meurtrier dans les escaliers et se précipitera dans l'appartement, hélas trop tard. 
Cette terrible nouvelle s'est très rapidement répandue et la douleur était immense.
Son père, Lucien Douib apprendra la terrible nouvelle par un coup de téléphone d'une personne lui demandant si il avait eu des nouvelles de sa fille Julie, avant d'apprendre par un autre ami que sa "petite Julie adorée" venait d'être abattue par son ex-compagnon, père de ses enfants.
C'était le 30e féminicide depuis le début de cette année 2019.
Quelques jours plus tard, une marche silencieuse, avec en tête la famille Douib rassemblait plus de 3000 personnes à l'ile Rousse.
Malgré les mobilisations et des mesures prises par l'État, aujourd'hui le nombre de victimes est passée depuis cette date à... 166.  Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui laisse impuissant malgré les combats menés, notamment par Lucien Douib
Ce lundi 2 mars, veille du 1ere anniversaire, le papa de Julie était l'invité de Jean-Marc Morandini sur NRJ12 en direct. Une émission au cours de laquelle il est largement revenu sur ce drame qui a coûté la vie à sa fille et qui laisse deux enfants privés à jamais de leur mère.

C'est avec dignité et courage qu'il s'est exprimé, répondant aux questions de l'animateur de télévision.

Une cicatrice qui ne se refermera jamais
Il a également répété que plusieurs plaintes ont été à cette époque déposées  par sa fille et lui-même, avant d'ajouter:
" La dernière plainte remonte à l'avant-veille du drame et c'est la que Julia a appris que les plaintes précédentes étaient classées sans suite. J'ai confiance en la justice de mon pays mais il y a des incompréhensions que j'ai du mal à comprendre"".

Joint par téléphone à l'issue de cette émission, Lucien Douib ne cachait pas combien il était difficile d'évoquer ce souvenir douloureux: "Mais en même temps, j'ai besoin de ça, j'ai besoin d'en parler, la douleur est là, mais c'est un peu ma thérapie à moi. Nous avons aussi la chance d'être une grande famille et d'avoir des amis autour de nous. Sans eux nous n'aurions pu tenir le coup.. Comme je l'avais promis à l'Ile-Rousse loirs de la marche silencieuse à la mémoire de Julie, je m'étais engagé à me battre pour  éradiquer ce fléau des féminicides. Je sais que le combat sera long mais je vais continuer à y mettre toute mon énergie..
Cette cicatrice est là en nous et nous savons qu'elle ne se refermera jamais mais il ne faut pas baisser les bras".

Concernant la date du procès, Lucien Douib est précis: "Pour l'heure, impossible d'avancer une date, pour la simple raison qu'il y a une instruction qui est toujours en cours. L'enquête se poursuit donc. Ce que je veux, c'est que le meurtrier de ma fille paie pour son geste, privant deux enfants de leur mère et laissant toute une famille  dans la détresse".
Revenant sur la garde des petits-enfants, le papa de Julie ne cache pas son amertume:
La garde de nos petits-enfants nous a bien été confiée mais provisoirement jusqu'au mois de juillet prochain, date à laquelle nous serons à nouveau convoqués devant la juge".


Le Dimanche 8 mars, à l'occasion de la journée internationale de la femme, à l'initiative et en présence des parents  et proches, symboliquement un moment de recueillement sera observé devant un banc de couleur rouge, installé sur "A Marinella", promenade où cette mère de famille qui ne demandait qu'à vivre aimait y flâner et profiter de cette Corse qu'elle portait dans son coeur.
Aujourd'hui, Julie repose repose au cimetière de Munticellu où une sépulture a été mise à disposition par la Municipalité.