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Gilles Simeoni : "le statut de DPS, un stratagème pour contourner le droit au rapprochement" du commando Erignac


Julia Sereni le Jeudi 16 Décembre 2021 à 17:43

Pour cette dernière session de l’année de l’Assemblée de Corse, le président de l’Exécutif Gilles Simeoni a passé en revue les grands dossiers du moment : référendum en Nouvelle-Calédonie, desserte maritime ou encore rapprochement du « commando Érignac ».



Gilles Simeoni a fait le tour d'horizon des dossiers de cette fin d'année. Photo : Michel Luccioni
Gilles Simeoni a fait le tour d'horizon des dossiers de cette fin d'année. Photo : Michel Luccioni
Après plusieurs semaines plutôt riches du point de vue de l’actualité politique, cette session de l’Assemblée de Corse offre l’opportunité au président de l’Exécutif de faire le point sur les grands dossiers du moment.

Un « passage en force » en Nouvelle-Calédonie

À commencer par le referendum en Nouvelle-Calédonie. Gilles Simeoni regrette le « passage en force » de ce troisième scrutin et « espère qu’un point d’équilibre sera trouvé ». Dans cette perspective, il tient à affirmer son « soutien au peuple kanak ». Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, le président de l’Exécutif estime que « la France continue d’avoir un problème avec les ‘confettis de l’Empire’ ». Et le parallèle avec l’île ne tarde pas à émerger : « La question corse participe de cette nécessité de faire évoluer le regard de l’État sur un certain nombre de territoires et de peuples ».

Corsica Ferries, « une victoire au profit de la Corse »

Autre point majeur de l’actualité, le conflit politique qui a opposé Exécutif et Gouvernement dans l’affaire de la Corsica Ferries. Gilles Simeoni revient sur un bras de fer aujourd’hui « gagné », rappelant que, « fût-ce de façon implicite, le principe de la co-responsabilité de l’État est aujourd’hui acquis, une responsabilité supérieure à la Collectivité puisque l’État paie plus de 60% ». Justifiant la stratégie de l’Exécutif, Gilles Simeoni rappelle que « le choix de ne pas inscrire l’amende au budget supplémentaire a été décisif ». Décisif, mais « pas gagné » pour autant : « Le préfet a dit publiquement qu’il fallait que cessent les palabres et les gesticulations. Je pense que cette provocation visait à dessein à nous entrainer sur une logique de conflit que nous avons voulu éviter ». Avant de conclure : « La victoire que nous avons obtenue est une victoire au profit de la Corse ».
 
Si l’octroi à la Collectivité de Corse d’une enveloppe de 50 millions d’euros est de nature à satisfaire Gilles Simeoni, le paiement de l’amende « n’est qu’un des éléments de la problématique globale de la desserte maritime ». Il convient donc pour le président de l’Exécutif de « construire une solution juridique sécurisée avec l’État et la Commission Européenne pour garantir les intérêts fondamentaux de la Corse et des Corses que nous considérons non négociables ». Et 2022 sera, en la matière, une année « charnière ». « Nous vous proposons de travailler ensemble et c’est un chantier que nous considérons comme prioritaire », assure Gilles Simeoni.

Prisonniers, « un moment décisif »

Enfin, dernier dossier et pas des moindres, celui du rapprochement du « commando Érignac ».  La semaine dernière, une délégation composée d’élus de l’Assemblée de Corse, des parlementaires insulaires et des associations de prisonniers a été reçue au Palais Bourbon« Nous avons vécu un moment décisif », confie Gilles Simeoni. « Tous les élus nous ont dit que notre combat était juste », poursuit-il.
 
Fort de ce soutien unanime, le président de l’Exécutif considère désormais « qu’il faut que le Premier ministre lève le statut de Détenu Particulièrement Surveillé qui continue d’être imposé à Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna ». Pour Gilles Simeoni, ce statut relève d’un « stratagème » pour contourner le droit au rapprochement. Aujourd’hui, il apparait donc « vital » de changer de braquet. « C’est un signe fort, que doit donner le Gouvernement, que nous sortons d’une logique de vengeance et de conflit pour entrer dans une logique d’application du droit. » Le Premier ministre devrait prendre sa décision « dans les heures et les jours à venir ».