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Femu a Corsica au préfet : "arrêtez de manquer de respect à la Collectivité de Corse"


Philippe Peraut le Samedi 4 Décembre 2021 à 20:31

Un peu plus de 200 personnes ont répondu, ce samedi après-midi à l’appel du mouvement de la majorité territoriale pour donner, dans le sillage de la rencontre à Paris entre Gilles Simeoni et Jacqueline Gourault, un élan nouveau aux revendications nationalistes. En toile de fond, l'autonomie... Un rassemblement plus important a également eu lieu à la même heure à Bastia/



(Photos et vidéo Michel Luccioni)
(Photos et vidéo Michel Luccioni)
Le mauvais temps et le froid qui sévit actuellement sur la région ajaccienne n’étaient sans doute pas les seuls responsables d’une faible mobilisation cet après-midi devant les grilles de la Préfecture. Une bandera déployée devant l’entrée principale, une autre arborant « Autunumia » mais seulement quelque 200 personnes présentes à l’appel de Femu a Corsica. Initialement prévu à Ajaccio, le rassemblement s’est scindé en deux parties dans les deux grandes villes de l’île. Et si on a limité la casse à Bastia (près de 500 personnes), ils étaient moins de la moitié dans la Cité Impériale.
Au milieu d’élus de l’Exécutif de Corse (Alex Vinciguerra président de l’ADEC, Dominique Livrelli, président de l’ODARC), de François Alfonsi, député européen, d’élus territoriaux (Paul-Jo Caitucoli, Romain Colonna…), syndicalistes, quelques responsables d’associations, adhérents et sympathisants « Femu » et personnalités politiques de la première heure (Pierre Poggioli, Jacques Fieschi…), Jean Biancucci, président du groupe « Fà populu inseme » à la Collectivité de Corse a succédé à Jean-Marie De Franchi (STC), ce dernier rappelant sur un ton aux accents des années « fastes » du nationalisme, « l’appel au Peuple Corse face à une situation de plus en plus complexe, notamment celle des prisonniers qui relève du droit humain le plus élémentaire ».

Près de la grille, sympathisants et militants « Core in Fronte » qui, s’ils étaient présents, ont refusé de s’exprimer de manière officielle. Pour le reste, l’appel à la mobilisation générale, n’aura pas eu le résultat escompté.  C’est donc Jean Biancucci qui prendra la parole sur un ton solennel : « Nous sommes dans une démarche commune, explique-t-il, elle s’inscrit dans la continuité des luttes menées depuis 50 ans...Femu a Corsica a décidé de réunir des responsables politiques, syndicalistes, associatifs afin de partager des analyses et des propositions. » Et l’ancien président de l’Agence de l’Urbanisme de fustiger le Préfet de Corse. « Il manque de respect à la Collectivité de Corse, à son Président et au Peuple Corse, ajoute-t-il, « hè cioncu è cecu ma micca mutu» avant de décliner des thématiques déjà évoquées. « On a fait preuve d’une grande patience, le dialogue doit s’ouvrir enfin. Il faut se mobiliser pour les prisonniers car cette situation est une négation du droit. »

Concernant la dette des 80 millions d’euros, Jean Biancucci va rappeler « la responsabilité de l’État dans ce dossier, on évoque le droit mais il y a aussi des choix politiques, nous ne sommes en rien responsables de cette dette et je salue le courage politique de Gilles Simeoni. La politique n’est pas un exercice comptable. »
Evoquant, en guise de conclusion, la spéculation immobilière et « des zones d’exclusion privilégiant l’argent,  l’élu a rappelé la nécessité d’ouvrir le dialogue à toutes les forces vives en Corse. Un nouvel appel du pied aux autres mouvances nationalistes ainsi qu’à la société corse dans son ensemble. « Gilles Simeoni était à Paris, il a rencontré madame Gourault c’est un premier pas. Nous avons des propositions claires... »
Jean Biancucci achèvera son discours en prononçant le mot d’autonomie. « Avec, dit-il, une graduation nécessaire dans tous les domaines. On souhaite que tout le monde nous rejoigne porter cette revendication à Paris. Il y aura d’autres mobilisation de ce type... »
Un pas, certes de franchi au-delà de l’Hôtel de Région mais rien vraiment de nouveau et  une mobilisation qui attend le consensus nécessaire pour peser à Paris...