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Corsica Maritima Holding : " U troppu stroppia ! Ava Basta ! "


La rédaction le Mardi 22 Juin 2021 à 15:58

Le groupement, des 150 entreprises Corses Corsica Maritima Holding, repreneur de la SNCM, qui est entré au capital de Corse Presse "sans en être l'actionnaire majoritaire" et qui aujourd'hui envisage de s'y retirer, a décidé de sortir de son silence. Dans un long communiqué il rappelle comment, à partir de 2015, il a œuvré à l'avènement de Corsica Linea, comment il a permis à la CDC de faire des économies. Le groupement - d'aucuns l'ont baptisé Consortium - revient aussi sur son entrée au capital de Corse-Presse ou dit-il "nous n’en sommes que l’actionnaire minoritaire et nous ne contrôlons rien" ainsi que sur les démêlés judiciaires de deux de ses membres qui ont " démissionné de leur poste d’administrateurs dans l’attente des décisions de justice les concernant." Voici sous le titre "u troppu stroppia. Ava Basta" le communiqué du groupement.



4 janvier 2016 sur le port de Bastia : la Corsica Linea prend la mer (Archives CNI)
4 janvier 2016 sur le port de Bastia : la Corsica Linea prend la mer (Archives CNI)
Voici le communiqué :

" Voici plus de 2 ans que le groupement des 150 entreprises Corses Corsica Maritima Holding repreneur de la SNCM est attaqué de façon récurrente. Nous avons cru naïvement un instant que ces rumeurs nuisibles comme on en connaît trop souvent sur l’île s’éteindraient avec le temps, malheureusement il n’en est rien.

En refaisant un peu l’historique, en 2015, au moment de la liquidation de la SNCM, notre volonté était de créer un système coopératif pour y accueillir l’ensemble des professionnels (commerçants, transporteurs, hôteliers, tous les acteurs économiques de l’île en lien avec le transport). Nous avions tellement souffert depuis des décennies du monopole de la SNCM et de sa mauvaise gestion, qu’il nous semblait que nous avions le devoir et la responsabilité de nous unir sur un modèle économique désintéressé, copié sur celui de la Brittany ferries, dirigée depuis 40 ans par les paysans Bretons.

Faute de pouvoir mettre en place ce système coopératif pour des raisons juridiques, nous avons créé une société à capital variable. A partir de mai 2015 et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons cessé d’inviter les entrepreneurs à venir nous rejoindre, 150 l’on fait instinctivement sans se poser de question. Notre volonté était d’assoir le projet de reprise sur un socle solide et indestructible, un vrai projet industriel et commercial, celui du transport de marchandises, seule garantie de la pérennité de l’entreprise à long terme.Il fallait que notre structure soit capable d’affronter les tempêtes d’un retournement comme ce fut le cas, et c’est la raison pour laquelle certains actionnaires ont dû abonder plus que d’autres afin de constituer un capital très important garantissant la solvabilité de l’entreprise auprès des partenaires financiers et des salariés.

Naissance de Corsica Linea
Début 2016, cette initiative a donné naissance à la CORSICA Linéa, véritable succès commercial, industriel et social. Tout le monde, des deux côtés de la Méditerranée, s’accorde à reconnaître qu’il s’agit du meilleur modèle jamais constitué pour desservir la Corse.Depuis lors, les résultats ont été sans appel: plus un seul jour de grève, un service jamais égalé, des prestations dont tous les utilisateurs rêvaient depuis des décennies, la création de 400 emplois corses, l’achat de 3 nouveaux bateaux en moins de 5 ans, la modernisation de la flotte en terme de réception, de restauration, mais aussi en terme de protection de l’environnement avec des moteurs moins polluants et l’arrivée du premier bateau au GNL prochainement.

En 2015, l’enveloppe de continuité territoriale était de 105 M€ , la fin du monopole de la SNCM et la mise en concurrence a fait baisser cette enveloppe de 30M€ par an.Nous avons ainsi permis à l’OTC et à la CDC d’économiser pas loin de 150 M€ en 5 ans. Dans le même temps, le prix du mètre linéaire a baissé de 18% en passant de 42€ à 35€.
Ces économies considérables permettront entre autre à l’office des transports de faire baisser le prix du tarif résident sur Air CORSICA et au comité d’investir dans l’intérieur de l’île. Nous avons un grand respect pour l’argent public et la façon de l’utiliser. Nous l’avons prouvé puisque, pour la première fois dans l’histoire, l’enveloppe de la DSP a baissé avec un meilleur service.
Enfin, depuis sa création en 2015, CORSICA Maritima Holding n’a jamais distribué un seul euro à ses actionnaires, aucun de ses actionnaires ou dirigeants n’a bénéficié d’un passe-droit ou d ́avantage quel qu’il soit. Tous les actionnaires sont et ont toujours été traités comme des clients.


"Notre but n’a jamais été de contrôler la presse"
En 2018, nous avons été informés par le président de la Provence de la volonté de Bernard Tapie de se défaire de Corse Matin, véritable institution dans notre île. La situation du quotidien et de la presse en général est alors très critique, le groupe La Provence cherche des repreneurs locaux pour sauver cette institution gérée jusque-là à distance dont la valeur ajoutée est aspirée depuis toujours par les différents groupes multinationaux l’ayant détenu jusqu’à présent.
C’est avec le même élan de générosité et de responsabilité que nous entrons au capital de Corse Presse sans en être les actionnaires majoritaires. Notre but n’a jamais été de contrôler la presse mais seulement de sauver les 220 emplois que représente le journal Corse Matin sur l’île.Depuis 2018,nous n’en sommes que l’actionnaire minoritaire et nous ne contrôlons rien : c’est bien La Provence et son PDG qui sont les patrons de Corse Matin. La situation du journal reste critique et nous envisageons de nous retirer du capital. Nous espérons seulement pour les salariés corses du journal qu’un repreneur insulaire se fera connaître pour éviter la disparition du quotidien, à moins qu’il ne demeure dans les mains d’un grand groupe continental.


"Notre groupement n’a aucun lien avec le monde criminel "
Notre groupement est composé de chefs d’entreprises de tous les secteurs; nous ne pouvons accepter d’être traités de membres d’un système oligarchique sous prétexte que depuis plusieurs générations nous avons su préserver le travail de nos parents et le faire prospérer, souvent en prenant beaucoup de risques et en créant beaucoup d’emplois.
Nous sommes fiers au contraire de contribuer au développement économique de notre île et à son émancipation.
Chacun d’entre nous fait son métier de son côté et nous ne mélangeons rien, au contraire nous sommes parfois des concurrents très actifs mais nous nous respectons. Nos détracteurs ont peut-être la nostalgie du temps ou la distribution était aux mains de grands groupes continentaux, où le monopole du transport appartenait à Air France, à Air Inter, à la SNCM et à STEF TFE.
Notre groupement n’a aucun lien avec le monde criminel comme certains journalistes en manque de sensation voudrait le faire croire. Deux de nos membres ont d’ailleurs démissionné de leur poste d’administrateurs dans l’attente des décisions de justice les concernant.
Pour notre part nous ne sommes ni policiers, ni juges.Par contre, nous nous devons d’être les garants de l’intégrité, de la sincérité et de l’honnêteté pourpréserver les intérêts de la compagnie CORSICA Linea et de ceux qui nous ont fait confiance, ainsi que de l’ensemble des corses.
Nous ne savons pas qui cherche à manipuler l’opinion contre une si belle réussite et dans quel but tout ceci est orchestré. Nous soutenons les démarches sincères et éclairées de ceux qui cherchent à assainir et à moraliser la vie politique, économique et sociale de notre île, nous en sommes solidaires. Nous n’oublions pas que les hommes ne font que passer, l’essentiel étant ce que nous aurons créé et bâti pour la Corse."