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Réunion du Conseil Energétique de Corse : "A l’Etat de tenir ses engagements"


José Fanchi le Mercredi 30 Janvier 2019 à 17:13

On attendait cette réunion avec beaucoup d’impatience. Mais il a fallu attendre les suites de la réunion de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie PPE), élément fondateur de la transition énergétique pour la Corse, destinée à préciser les objectifs de politique énergétique, identifier les enjeux et les risques dans ce domaine, et orienter les travaux des acteurs publics



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
Beaucoup de retard en effet et ce depuis la très fameuse lettre de Nicolas Hulot qui a jeté un certain doute en même temps qu’un voile noir (de diesel) et surtout entraîné la visite de plusieurs ministres, y compris celui des finances pour nous parler de l’importance du diesel !


Marche arrière amorcée ?
Mais la réunion du Conseil Energétique a bien eu lieu mercredi matin, sous la présidence de Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif et de Jean Biancucci, Conseiller Exécutif et président de l’Agence d’Aménagement durable, d’Urbanisme et d’Energie de la Corse… Mais aucun représentant de l’Etat. Surprenant !
Doit-on interpréter cela comme une marche arrière sur le projet gazier ? Chi lo sa…
L’Etat veut-il continuer à nous laisser mijoter dans le fioul lourd ?
En attendant, bon nombre des membres du Conseil interprètent certaines absences qui risquent de faire mal au travail amorcé depuis des années, soigneusement préparé par la Collectivité de Corse et grandement ignoré par le gouvernement. On a même entendu dire que « ce qui avait été entrepris par Ségolène Royal semble se désintégrer au fil des jours et des semaines. » C’est dire si l’on se pose des questions sur ce dossier.  
En tout cas depuis la lettre de l’ancien ministre, il en est ainsi. Et on attend le bon vouloir du gouvernement pour reprendre les négociations pour enfin, amorcer une marche en avant dans un domaine qui semble contrarier beaucoup de monde. Les Corses surtout !


Réunion constructive, oui mais…
A condition bien sûr, que l’Etat tienne les engagements pris ! Jean Biancucci nous a quelque peu éclairés sur la marche du dossier et si le Conseil Energétique n’a pas tenu sa réunion en 2018, c’est tout simplement pour des raisons bien précises. Explications :
« Il est vrai que nous tenons généralement deux réunions par an comme le stipulent les statuts. Mais l’an dernier, nous étions préoccupés par les discussions relatives à la PPE et des précisions qui pouvaient être apportées, mais aussi et surtout, nous avons été interpelés par la position de Nicolas Hulot qui a tout remis en question, ce qui fait que nous étions face à un positionnement unilatéral sans qu’il y ait eu de concertation. Des contacts ont bien sûr été établis après la démission du ministre, avec le ministère et la direction de l’Energie (Mme Virginie Schwarz), nous avons eu également réunion au mois d’octobre avec la direction de l’Energie et la préfète pour précisément recentrer les choses autour de la PPE, à savoir tout ce qui avait été acté. Aujourd’hui, il n’est pas question de remettre en cause la PPE, nous sommes dans une phase où l’on doit certainement rectifier le tir suivant les informations que l’on a en matière d’énergie. Il faut bien considérer que tout est évolutif mais l’on ne peut pas remettre en cause le projet. Il faudrait dès lors réfléchir à un autre projet hypothétique, ce qui retarde d’autant plus notre avancéeRappelez-vous le problème que nous avons connu en 2005.  


- Donc on maintient bel et bien le cap sur la PPE ?
«Certes, l’engagement est pris à la fois par l’Etat, la Collectivité de Corse. Cet engagement s’est fait après mûres réflexions, il y a eu un engagement quasi unanime, le Conseil de l’Energie a pris sa part, comme les syndicats, les associations. Dans ce cadre, il y a une forte réflexion et l’Assemblée de Corse s’est engagée avec l’Etat dans une PPE que personne n’a le droit aujourd’hui de remettre en cause. »


- Donc on ne revient en aucun cas sur les engagements pris ?
« Surtout pas ! La ligne politique reste ce qu’elle est. Une fois de plus, je partage cette manière de voir. Que ce soit sur le gaz ou sur les moyens de production, il n’y a aucune raison de revenir sur ce qui a été arrêté. Nous mettrons tout en œuvre pour que tout se passe comme prévu. »


- L’Etat va-t-il rester sur la même voie ? Quelle est sa position aujourd’hui ?
«La position de l’Etat et les garanties apportées par la préfète le confirment. La préfète m’a assuré que les engagements seront tenus. On dit toujours que « le diable se cache dans les détails » mais il faut que l’on examine aussi les choses de l’intérieur pour voir si véritablement nous sommes encore dans les clous. Ce que nous avons choisi après discussion, notamment le support gaz avec à la fois le combustible et le gazoduc, la barge et ensuite bien entendu nous avons un horizon qui nous porte à 2050 avec le gaz. Si aujourd’hui on choisissait tout autre mode, il faudrait tout reprendre à zéro. On ne peut pas s’arrêter au milieu du quai pour réfléchir. On doit agir. On attend de la part de l’Etat des engagements fermes, un calendrier et des moyens d’intervention. Je sais très bien qu’actuellement on est dans le cadre d’un dialogue concurrentiel avec des entreprises qui pourraient intervenir pour installer le gazoduc. On doit continuer, assumer les échéances et arriver très vite à la mise en œuvre de ces moyens. »
Le Conseil Energétique a délibéré au cours de l’après-midi sur la nécessité de demander à l’Etat de tenir ses engagements qui ont été pris à la fois par des ministres et le Premier ministre de l’époque.
J.F.
 

(Photos Michel Luccioni)