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Assises de la Montagne : Les acteurs sont en marche


Laurina PADOVANI le Jeudi 25 Janvier 2018 à 18:52

La deuxième édition des Assises de la Montagne, s’est déroulée les 22 et 23 janvier dernier à Bastelica. Un parterre de professionnels était au rendez-vous. Elus, acteurs économiques et associatifs des territoires de montagne, partenaires, scientifiques ont longuement échangé sur différents thèmes. Deux journées présidées par Jean-Félix Acquaviva président du Comité de Massif de Corse.



Assises de la Montagne : Les acteurs sont en marche
Retour sur ces deux journées avec Jean-Félix Acquaviva.
 
- Sur quoi portait cette deuxième édition des Assises de la Montagne ?
- Les assises sont un rendez-vous annuel qui permet de faire le point sur le schéma de la montagne et de toutes les actions à mettre en œuvre dans ce territoire du massif. Cette année nous avons choisi de faire un focus sur cinq thèmes : le risque incendie, l’aide aux territoires, la e-santé (santé numérique), la téléphonie et le numérique, ainsi que la classification des zones de contraintes.
Nous allons nous réunir avec les différents acteurs, les SDIS de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, le comité de massif, l’ODARC, l’Office de l’environnement, l’Université de Corse ainsi que les deux Chambres d’agriculture. Nous allons ensemble travailler sur ces cinq thèmes et établir une feuille de route opérationnelle.
 

- Quelles solutions ont été mises en avant pour la prévention des incendies?
- Tout d’abord il y a la nécessaire adaptation de la règlementation législative pour intervenir sur le foncier indivis. Il est très difficile pour les communes d’entretenir des terrains laissés à l’abandon. Le débroussaillage à une grande importance pour lutter contre les incendies et il doit devenir une priorité.
Il faut maitriser le foncier à travers des associations foncières pastorales dans des établissements publics. L’aménagement des activités agricoles passera par une mobilisation foncière et permettra l’installation d’agriculteurs.
Le schéma montagne intervient également sur l’accessibilité, les coupes feux, les pistes incendie, les bornages en eau et autres aménagements qui permettent de lutter contre le feu en amont.
Nous devons également améliorer les moyens de lutte en les adaptant au terrain. Les deux SDIS vont être mutualisés ce qui donnera une plus grande efficacité. Nous voulons élargir la mutualisation avec un regroupement méditerranéen pour avoir une disponibilité des équipements et pouvoir agir plus vite. L’université a présenté des outils techniques d’anticipation qui permettront notamment de voir comment le feu se propage et permettre ainsi une meilleure prise de décision d’action.
 

- Quelles sont les nouveautés pour l’e-santé?
- L’atelier de présentation de mardi a proposé différent outillage numérique notamment pour les maisons de santé. Il va y avoir notamment une amélioration des diagnostics lors des premiers secours mais également le développement des liaisons des hôpitaux en termes de visioconférence. Environ 7 millions d’euros vont être alloués aux aménagements et aux équipements des maisons de santé.
 

- Comment a été établie la cartographie des contraintes ?
- Le plan montagne du Plan d'Aménagement et de Développement Durable de la Corse (PADDUC) avait prévu six zones allant d’extrêmement contraintes à moyennement contraintes selon différents critères.
Tout d’abord on évalue l’éloignement des villes principales, Bastia et Ajaccio, on regarde la densité démographique du territoire et de la commune, le nombre d’emplois et d’entreprises, l’altitude, le climat, la présence des services publics. Le Bozzu et le Niolu par exemple sont des zones extrêmement contraintes. La côte ouest du cap est quant à elle une zone très fortement contrainte. Cette grille va être très utile pour l’aide aux communes et aux territoires et pour demander une zone fiscale prioritaire de montagne.
L’incitation fiscale se fera sur des secteurs à développer comme le secteur du commerce, des services ou de la filière bois. On va lier cette demande à d’autres territoires hyper ruraux et ruraux, d’autres massifs qui cumulent des contraintes pour essayer de passer en projet de loi de finance. C’est donc une démarche concertée.
 

- Quelles sont les échéances, pour la prévention incendie par exemple ? Va-t-elle être rapidement mise en œuvre?
- Nous avons une réunion prévue à Corte à la fin du mois de janvier. On travaillera beaucoup avec l’Université et les SDIS sur l’anticipation. Nous allons agir par cartographie et prioriser les territoires les plus exposés aux feux. Des moyens humains et techniques seront mis en place pour la saison estivale 2018.
 

- Quel est votre premier bilan pour cette deuxième édition ?
- On est vraiment rentré dans une phase de mise en œuvre. Le schéma d’aménagement de la loi montagne a commencé à programmer ses premières actions en novembre 2017, avec son conseil technique et sa commission permanente. On est dans l’opérationnel. Nous allons à la rencontre des territoires sans attendre d’être saisi sur des projets. Nous faisons ensemble un constat partagé des projets qui sont éligibles par le schéma montagne.
De plus, la venue de Marie-Noëlle Batistelle, députée de l’Isère et présidente de l’Association Nationale des Elus de Montagne (ANEM) va nous permettre de mieux nous engager dans le débat parlementaire.