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Ces sportifs corses en route pour les JO de Paris - Wided Atatou, la jeune prodige


Livia Santana le Dimanche 26 Mars 2023 à 20:01

A seulement 23 ans, Wided Atatou, originaire de Porto-Vecchio se prépare pour ses deuxièmes Olympiades. Sprinteuse en équipe de France de relais en 100 mètres et 200 mètres, elle aimerait, en 2024, créer l'exploit cette fois-ci en individuel. Dans un entretien accordé à CNI, la jeune sportive considérée comme l'étoile montante des sprinteuses françaises se livre sur son parcours, ses objectifs olympiques et son amour pour la Corse.



A gauche, Wided Atatou. Photo : FFA Athlétisme
A gauche, Wided Atatou. Photo : FFA Athlétisme
- À quel moment vous êtes-vous tournée vers l'athlétisme ? 
- Petite, j'ai toujours fait du sport :  football, volley, j'aimais beaucoup les sports collectifs à l’école. Au collège j’ai commencé l’athlétisme à l’UNSS le mercredi, c'était surtout pour être avec mes copines de classe. C'était un temps pour moi où je pouvais rigoler, m’amuser et décompresser. Mon professeur de l'époque a tout de suite remarqué que j’avais des qualités et m’a conseillé de continuer dans cette voie. J'ai su à ce moment que je devais me concentrer sur ma pratique. Dans la discipline, je touchais un peu à tout, mais je savais que ce que je préférais c’était le sprint. À 15 ans, j'ai rejoint l'entente nîmoise et tout s'est enchaîné. J'ai ensuite intégré l'équipe de France de relais d’athlétisme, avec pour spécialité les épreuves de sprint de 100 mètres et 200 mètres.
 
À seulement 21 ans, vous avez participé à vos premières olympiades à Tokyo en 2021, vous en êtes fière ? 
- Oui, c’était un bel objectif que j'ai atteint et la continuité de mon travail. On est arrivé 7e avec mes coéquipières. Après c'est vrai que j’aurais préféré les faire en individuel. C'est d'ailleurs ce que je vise pour Paris 2024, ma qualification au 100 mètres ou au 200 mètres. 

- Quelle distance préférez-vous ? 
- Mon cœur penche plutôt pour le 200 mètres, mais chronométriquement je suis meilleure au 100 mètres, donc je ne me ferme pas de portes. L’un ou l’autre serait très bien.
 
- Quand se déroule la sélection ?
- On a eu une période d’un an à partir de mai 2022 jusqu’à juin 2023 pour faire nos temps minimaux. On aura les résultats en juin 2024.
 
- Vous êtes en bonne voie ?
- On fait tout pour. Actuellement je suis en préparation et les choses se goupillent au fur et à mesure.
 
- Quel est votre rythme d’entraînement ?
- Il est assez soutenu. En athlétisme il y a deux saisons, une hiver et une été. Cette année je n’ai pas fait l’hiver pour me consacrer à la préparation aux JO. Avec mon entraîneur on a étalé un programme sur 4 ans, parce qu’une olympiade, ça ne se prépare pas en un an. Dans une journée, je peux aussi bien faire des séances de musculation spécifiques, que des soins d’ostéopathie, du kiné ou encore un test à l’effort. En fait, je m'entraîne presque tous les jours, avec quelques coupures pour que mon corps se régénère.

- À un peu plus d’un an des jeux comment vous vous sentez ? Dans quel état d’esprit ?
-En termes de maturité, j’ai une certaine expérience maintenant. Je me sens bien, les choses suivent leurs cours, j’espère que ce sera de bon augure pour la suite. Je fais confiance à mes jambes et à mon entraîneur Victor Bouopda Zock. Je me sens aussi motivée parce qu'à Paris, on sera à domicile. 
 
- Le fait d’avoir participé à Tokyo en 2021, ça vous aide à vous sentir plus sereine ?
- Tokyo c'était assez spécial. La compétition était à guichet fermé à cause de la pandémie alors qu'à Paris il y aura beaucoup de monde dans le public. Je commence déjà à travailler sur cet aspect-là parce qu'il ne faut pas que cela soit une pression supplémentaire.
 
- Il y a une adversaire que vous redoutez ?
- Ma seule adversaire c’est moi-même, mes jambes. Je ne regarde pas le couloir d’à côté.
 
- On vous considère comme « l’étoile montante des sprinteuses françaises », que pensez-vous de cette expression ?
 - J’ai percé jeune, dans la continuité de ma progression. Je pense que les choses qui suivent sont en cours, il ne faut pas se mettre de pression. Moi quand je suis sur la ligne de départ je me dis juste que je suis Wided Atatou et pas plus.
 
- Quand vous êtes sur la ligne de départ, vous pensez à qui ?
- Je pense à tous mes entraînements, je sais à quel point ça a été difficile... ça me rappelle pour quoi je suis sur la ligne de départ, mais à vrai dire, c’est pas trop le moment de penser.

- On peut vous souhaiter encore de nombreuses olympiades ? 
-Oui,​​ il y aura encore je l’espère Los Angeles puis Sydney dans 8, 9 ans. C'est quelque chose que je souhaite vraiment, car c’est une source de motivation et il faut l'avouer, c’est quand même l’échéance d’une vie pour un athlète.

 - Que représente pour vous la Corse ?
- Je suis née à Porto-Vecchio et mes parents ont déménagé sur le continent quand j'étais assez jeune, quand j'avais  3, 4 ans. À un moment j’y retournais régulièrement, mais depuis que j’ai le statut professionnel je n’ai pas beaucoup de vacances. Cependant, j’en ai de très bons souvenirs. La Corse reste un endroit où je me ressource, qui me fait du bien. Je veux y retourner, j’ai encore de la famille là-bas. La Corse a toujours une place dans mon cœur.

Photo : FFA Athlétisme
Photo : FFA Athlétisme