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Centrale du Ricantu : deux associations de protection de l'environnement interpellent les futurs députés sur l'utilisation de biocarburants


Livia Santana le Jeudi 16 Juin 2022 à 08:51

Les associations de défense de la qualité de l'air A Sentinella et Aria Linda ont tenu ce mercredi 15 juin a alerté les futurs députés sur l'avenir de la centrale du Ricantu. Toutes deux s'opposent à l'utilisation de biocarburant pour l'alimenter et souhaitent des élus une position claire.



Les associations de défense de la qualité de l'air A Sentinella et Aria Linda demande l'utilisation de gaz naturel pour la centrale du Ricantu
Les associations de défense de la qualité de l'air A Sentinella et Aria Linda demande l'utilisation de gaz naturel pour la centrale du Ricantu
La manière de faire fonctionner la centrale du Ricantu n’a pas fini d’alimenter les débats. À quelques jours du second tour des élections législatives, deux associations de protection de l'environnement A Sentinella et Aria Linda ont demandé ce mercredi 15 juin à Ajaccio, une position claire aux futurs députés de la Corse : la nouvelle centrale ne devra pas fonctionner au biocarburant. « Les élus qui siégeront à l’Assemblée nationale doivent préciser clairement leur position quant à la desserte de la Corse en gaz naturel pour l’alimentation des centrales thermiques d’EDF. Il faudra aussi qu’ils fassent entendre la voix de la Corse pour que cesse cette pollution au fioul », lance Dominique Lanfranchi, président de l’association A Sentinella qui considère le biocarburant comme une ressource aussi polluante que le fioul notamment à cause de l’émission de microparticules cancérigènes et mutagènes qui en découleraient. 

Pour rappel, le début des travaux de construction de la centrale du Rincantu, projet mené par EDF, doit commencer en 2023 et se terminer en 2026. Cette dernière remplacera celle du Vazziu. 
Concernant son alimentation, la Collectivité de Corse préconisait l’utilisation de gaz naturel, mais le gouvernement lors de la révision de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) a privilégié l’utilisation du biocarburant. « Il faut rappeler que l’engagement de desservir la Corse en gaz naturel avait fait l’objet d’un décret ministériel à la suite d’un accord entre le président Gilles Simeoni et de la ministre de l’époque Ségolène Royal »tient à rappeler Dominique Lanfranchi. 

« Un carburant à contre-courant » 
Pour les deux associations qui défendent la qualité de l’air, l’utilisation de ce carburant serait « à contre-courant » de ce qu’il se fait aujourd’hui. « L’Europe vient de prendre la décision historique de cesser la production de véhicules à moteurs thermiques en 2035. Un débat sur l’utilisation potentielle du bio carburant a même eu lieu et cette solution a été écartée, car l’usage de technologies alternatives telles que les agrocarburants ont un bilan d’émission de CO2 élevé et une émission importante de microparticules », poursuit l’homme qui s’inquiète réellement de voir à Ajaccio, s’accumuler la pollution de la centrale, bateaux de croisières et grands navires de plaisance jusqu’à 90 mètres qui pourront bientôt se poser dans le port.