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Bandes à Part : les incontournables de 2022


GAP le Samedi 31 Décembre 2022 à 14:54

Alors que l'année 2022 tire sa révérence, Jean-René Derosas, expert en la matière, a procédé à une sélection de bandes dessinées qu'il ne fallait manquer sous aucun prétexte au sein de ces douze derniers mois. Sept BD ont retenu l'attention de Jean-René Derosas.
Voici donc le rendu de cette sélection 2022. Un baisser de rideau en forme de feu d'artifice pour tous les goûts et tous les âges en attendant de retrouver dès les premiers jours de 2023 le magazine Bandes à Part.



- La République du Crâne   (Ed. Dargaud, 1 tome) (Scénario de Vincent Brugeas et dessin de Ronan Toulhoat)

« Les Bahamas, 1718. De haute lutte, le capitaine pirate Sylla, secondé par son quartier-maître Olivier de Vannes et ses hommes, prend possession d'un vaisseau anglais. Contre toute attente, au lieu de massacrer les membres de l'équipage, les pirates leur proposent de se joindre à eux. Et ce, au nom des principes qui sont les leurs : liberté, démocratie et fraternité. Olivier de Vannes, devenu capitaine du nouveau bateau capturé, croise une frégate battant pavillon portugais. Il s'en empare. Le navire semble abandonné, et pourtant, des esclaves noirs qui se sont mutinés se trouvent à bord. À leur tête, la reine Maryam. Rythmé par les réflexions d'Olivier dans son carnet de bord, ce récit confronte deux visions du monde : celle des pirates révoltés contre l'ordre établi et celle d'une reine régnant sans partage. Mais un ennemi commun pourrait bien donner naissance à une alliance... » 
 
Le duo Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat (Ira Dei, Le Roy des Ribauds…) s’attaquent cette fois-ci à l’histoire de la piraterie, loin des clichés et de l’imaginaire collectif, dans un récit qui se veut historiquement juste, tout en laissant la part belle à l’aventure et aux scènes d’actions illustrées par un dessin graphique et énergique

Ce que nous sommes   (Ed. Rue de Sèvres, 1 tome) (Scénario et dessin de Zep)

« Grâce au projet DataBrain, les humains disposent à la naissance d'un second cerveau numérique où sont directement uploadées des connaissances et des expériences virtuelles plus vraies que nature. Avec de simples programmes à télécharger, apprendre de nouvelles langues ou même assimiler la totalité du savoir de l'humanité n'a jamais été aussi simple et rapide. Du moins si, comme Constant, on en a les moyens. Mais un jour, à la suite d'un piratage informatique, il s'évanouit et se réveille en forêt, loin de la ville protégée, en ayant perdu tout son savoir et ses souvenirs. Démuni, il est recueilli par Hazel, jeune femme vivant en marge de la société, qui va l'aider à se reconstruire et à retrouver son passé. Constant va donc partir sur les traces de son identité réelle et découvrir au passage les facultés extraordinaires de son cerveau... humain.» 

Zep (The End, Titeuf…) revient avec un nouvel album. Il aborde cette fois-ci des questions sur le devenir de l’Homme, de la place que prend la technologie dans sa vie et l’addiction au numérique dans un récit d’anticipation maîtrisé et avec un dessin toujours aussi étonnant.

Celle qui parle (Ed. Grand Angle, 1 tome) (Scénario et dessin de Alicia Jaraba Abellan)

«Fille d'un chef déchu, offerte comme esclave, elle est devenue l'une des plus grandes figures féminines de l'Histoire ». XVIe siècle. Malinalli est la fille d'un chef d'un clan d'Amérique centrale. Peu de temps après la mort de son père, elle est vendue à un autre clan pour travailler aux champs et satisfaire la libido de son nouveau maître. Un jour, d'immenses navires apparaissent à l'horizon, commandés par Hernan Cortez, obsédé par la recherche d'or. Le conquistador repère Malinalli et son don pour les langues. Elle sera son interprète et un des éléments clés dans ses espoirs de conquête. Elle sera également celle qui aura le courage de dire un mot interdit aux femmes de son époque : non ! »


Alicia Jaraba Abellan (L’onde Dolto, Les détectives du surnaturel…) narre un autre pan de la colonisation espagnole avec la biographie, romancé, du destin d’une figure féminine de l’histoire du Mexique, le tout mis en valeur par un dessin graphique et fin.

Soixante printemps en hiver   (Ed. Aire Libre, 1 tome) (Scénario de Ingrid Cabbert et dessin de Aimée De Jongh)

«Le jour de son 60e anniversaire, Josy refuse de souffler les bougies de son gâteau. Sa valise est prête. Elle a pris une décision : celle de quitter mari et maison pour reconquérir sa liberté en partant avec son vieux van VW ! Sa famille, d'abord sous le choc, n'aura dès lors de cesse de la culpabiliser face à ce choix que tous considèrent égoïste. Josy va heureusement tenir bon, trouvant dans le CVL (« Club des Vilaines Libérées ») des amies au destin analogue et confrontées à la même incompréhension sociétale... Mais cela suffira-t-il pour qu'elle assume sa soif d'un nouveau départ ? Et qu'elle envisage peut-être même un changement d'orientation sexuelle ? Oui, si l'amour s'en mêle. Ou pas... »
Ingrid Cabbert (En attendant Bojangles, Elma, une vie d’ours…) et Aimée De Jongh (Jours de sable, Taxi !...) signent l’histoire touchante et humaine d’une femme, de son voyage et des rencontres qu’elle fera dans ce changement de vie et illustré par un dessin tout en douceur.

La Dernière Reine (Ed. Casterman) (Scénario et dessin de Jean-Marc Rochette)

«Gueule cassée de 14, Édouard Roux trouve refuge dans l'atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage. Elle lui redonne un visage et l'introduit dans le milieu des artistes de Montmartre. En échange, Édouard lui fait découvrir la majesté du plateau du Vercors et l'histoire du dernier ours qu'il a vu tué quand il était enfant. Au cœur du Cirque d'Archiane, il lui dévoile la Dernière Reine et incite Jeanne à créer le chef d'œuvre qui la fera reconnaître. Dans la veine des grands romans feuilletons du 19e, La Dernière Reine croise les destins du dernier ours du Vercors et d'Édouard Roux gueule cassée de 14.»
 
Après Le Loup, Jean-Marc Rochette (Ailefroide, Transperceneige…) confronte à nouveau l’Homme et l’animal dans un récit où sont abordées, avec ce trait sombre et graphique qui le caractérise, des questions comme l’écologie, le féminisme, l’amour et l’art et la Montagne, personnage omniprésent dans la plupart de ces histoires. 

Saint Seiya – Les chevaliers du Zodiaque - Time Odyssey  (Ed. Kana classics)  (Scénario Jérome Alquié et dessin d’Arnaud Dollen, d’après l’œuvre de Masami Kurumada)

«Depuis la nuit des temps les Dieux de L’Olympe s’affrontent pour le contrôle de la Terre. Face à eux se dresse la Déesse Athéna, aidée de ses chevaliers ! Alors qu’un nouvel adversaire entre en scène, c’est le futur même des Chevaliers qui se trouve en danger. Ikki, le chevalier de bronze du Phénix, saura-t-il dénouer les fils du destin ? »
 
 Après l’adaptation en BD d’Albator, Jérome Alquié s’attaque à un autre manga mythique des années 80, en se servant de l’univers de l’auteur original Masami Kurumada, pour  raconter une nouvelle histoire tout en conservant l’esprit de matériel de base. Le dessin est signé Arnaud Dollen (Surnaturels), qui arrive à garder l’équilibre entre le trait et le dynamisme du manga et les codes de la BD franco-belges.

Hypericon   (Ed. Dargaud) (Scénario et dessin de Manuele Fior)  

  «1998, Teresa, brillante étudiante en archéologie, décroche une bourse et un poste à Berlin pour participer à la préparation d'une grande exposition sur la découverte du tombeau de Toutankhamon. Sa bible de travail, le journal d'Howard Carter. Elle rencontre Ruben, un jeune Italien rêveur et fantasque, venu s'éclater à Berlin. Parallèlement aux crises de couple dues aux insomnies chroniques de la jeune femme et à leurs moments intimes d'un amour passionné, leur histoire se révèle entre la Vallée des Rois et la folie berlinoise de la fin du XXe siècle. Qu'adviendra-t-il de leur futur ? »   


Entre amours, Egypte antique et insomnies, Manuele Fior (Celestia, L’Heure des Mirages…) écrit un récit profond et subtil, mis en valeur par le dessin et des couleurs douces.