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"Mes 50 ans de faits divers" : Alain Hamon a écrit son livre en Balagne


Jean-Paul-Lottier le Mardi 3 Novembre 2020 à 16:52

C'est à Nesce, en Balagne, où il réside depuis une quinzaine d'années que Alain Hamon, journaliste spécialisé dans les affaires criminelles et judiciaires, ancien grand reporter de RTL s'est confiné pour écrire "Mes 50 ans de faits divers" dont la sortie est imminente



Alain Hamon
Alain Hamon

Bien que natif du Havre, Alain Hamon aime la Corse et il le fait savoir haut et fort. Dans son petit coin de paradis situé à la sortie du village de Nesce, ce journaliste d'investigation, spécialisé dans les affaires criminelles et judiciaires nous accueille en toute simplicité pour nous parler avec passion de sa carrière, de sa vie de semi retraité, de cette amour pour la Corse qu'il a dans son cœur et de cette autre passion qu'est l'écriture.
Auteur de plusieurs ouvrages comme  «  Un tueur dans l'ombre » (affaire de Nogent sur Oise), « P comme Police », «  Action Directe, du Terrorisme français à l'Euro terrorisme, Michel Fourniret, Monique Olivier « Les diaboliques face à leurs juges, « Police, l'envers du décor », Alain Hamon s'apprête à publier un nouvel ouvrage : « Bonjour, on vient pour l'enquête" - Mes 50 ans de faits divers » collection Jacques Pradel aux éditions JPO.
Bien qu'il n'apprécie pas spécialement  le mot « vocation », Alain Hamon a sans doute trouvé sa voie professionnelle à l'âge de 11 ans, lors d'une fête de fin d'année où on lui lui faisait jouer le rôle d'un commentateur sportif radio.
Par la suite, contraint de quitter Le Havre, il s'installe dans l'Oise et devient correspondant de Presse pour « Le Progrès de l'Oise », arrondissement de Senlis, mais cela ne lui suffit pas. Alors, il force le destin et écrit au chef de service de l'AFP qui l'engage comme correspondant du département de l'Oise pour tous les sujets comme les faits divers et les informations générales , à l'exception de celui de la politique réservé comme l'on dit à « un vieux de la vieille ». Ses compétences sont étendues à l'ensemble de la Picardie et Le Figaro fait appel à ses services.
Alain Hamon se souvient de la multiplication d'affaires retentissantes qu'il a eu  à couvrir : «  Il y a eu Henri Barbeault dit « Le tueur de Nogent » auteur du meurtre de sept femmes et celui d'un homme, ainsi que trois tentatives de meurtres ou encore Michel Fauqueux qui avait kidnappé la petite Sophie Duguet, âgée de 3 ans, fort heureusement retrouvée saine et sauve devant le commissariat de Soissons. Par chance j'étais là pour les retrouvailles avec sa famille. Interpellé, à son procès, l'auteur du rapt, garagiste ruiné, avait précisé qu'avec la rançon d'un million de Francs, il comptait faire fortune en Amérique du Sud et rembourser la rançon  la famille ! »


Nommé Grand Reporter à RTL en 1981 
Bien que n'ayant toujours pas de presse en poche, le nom d'Alain Hamon figure sur la dépêche. C'est le début d'une grande carrière. Au culot, à la ténacité, fasciné par le métier, il trouve sa récompense avec RTL qui lui tend les bras. Après deux ans de stage, il intégrera l'équipe et durant 20 ans couvrira l'actualité à travers le monde.
En 1981 il sera nommé Grand Reporter. Il sera également correspondant pour Paris-Match et VSD.
La couverture des affaires criminelles et autres ne se comptent plus. Bon nombre d'entre elles figurent dans le livre: Les morts violentes du Prince De Broglie, du ministre Fontanet et Robert Boulin l'enlèvement de Philippe Bertrand par Patrick Henri, la vie et la mort de Jacques Mesrine, Emile Louis, le tueur de l'Yonne, le sanglant parcours de Michel Fourniret et de Monique Olivier, la mort du petit Gregory dans la Vologne, les viols et les crimes de Guy Georges, les attentats des années 80 à Paris.
Cette phrase «  Bonjour, on vient pour l'affaire » résume à elle seule le grand fait-diversier qu'est Alain Hamon. Il est un exemple pour des générations.


Création de l'agence de presse CREDO
«  J'avais l'impression d'avoir fait le tour et j'ai donc décidé de mettre un terme à ma carrière et d'ouvrir un resto à Paris, jusqu'au jour ou Paul Lefèvre, chroniqueur judiciaire sur Antenne 2 me propose de faire un livre sur l'Affaire de Nogent sur Oise « Le tueur de l'ombre ». Ce bouquin m'a fait retomber dans la marmite. J'ai alors proposé à des amis de créer en 1995 l'Agence de Presse CREDO dont le siège social a été ensuite transféré de Paris à … Nesce !. En sommes je me suis mis au Télé Travail avant l'heure, tout comme pour l'écriture de « Mes 50 ans de faits divers » ».

Fidèle en amitié, reconnaissant envers ceux qui ont toujours été là pour lui, Alain Hamon ne peut conclure sans évoquer son attachement viscéral à la Corse et plus particulièrement à la Balagne : «  Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je n'ai pas été très présent professionnellement dans l'île, si ce n'est que pour des dossiers « politiques » : Visite de François Mitterand, de Pasqua, Broussard, manifestations mortelles à Ajaccio où une jeune femme avait été tuée par un homme trop nerveux d'une équipe de l'OCRB envoyée en Corse pour faire du maintien de l'ordre alors que ce n'est pas leur boulot, fort chabrol à l'Hôtel Fesh, l'assassinat du vétérinaire anti indépendantiste Jean-Paul Lafay. Dans cette dernière affaire, pour l'anecdote, avec ma consoeur de France Inter, Brigitte Renaldi, nous sortions d'un restaurant à la sortie d'Ajaccio.
Pour ce qui me concerne, grand respect pour le Dr Edmond Simeoni auquel j'ai souvent tendu le micro. Et perso, super contact avec Yves Stella directeur du Ribombu."



L'attachement définitif à la Balagne lié à la famille Suzzoni
«  Mon attachement à la Balagne est fort et il est définitivement lié à la famille Suzzoni.  C'est par l'ami et regretté André Luchesi que j'ai fait la connaissance de Paul Suzzoni, viticulteur du Domaine Culombu à Lumio, puis de ses frères Etienne, maire de Lumiu et Jean-Baptiste, ancien directeur adjoint de Corse Matin et chef d'agence à Calvi qui un passionné comme moi. J'ai loué durant plusieurs années à Lumio avant de faire l'acquisition de ma maison à Nesce, il y a 15 ans de cela. La famille Suzzoni est tout pour moi. J'ai aussi une pensée pour leurs parents qui malheureusement ne sont plus là aujourd'hui . Oui, l'attachement définitif à la Balagne est lié à la famille Suzzoni et j'en suis fier ».