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Crédit d’impôt pour l'investissement en Corse : A fidirazioni di l’uparaghji di u turisimu corsu demande des comptes à l'État


Julia Sereni le Lundi 26 Avril 2021 à 13:40

Ce lundi 26 avril, A fidirazioni di l’uparaghji di u turisimu corsu, présidée par César Filippi, s'est rassemblée devant la préfecture à Ajaccio. À l'approche de la saison, ces professionnels du tourisme décrivent une situation jugée « catastrophique » et demandent la mise en place d'un nouveau crédit d'impôt exceptionnel de 50% pour les réceptifs professionnels existants, pour une durée de sept ans.



A fidirazioni di l'uparaghji di u turisimu corsu devant les grilles de la préfecture à Ajaccio. Photo : Julia Sereni
A fidirazioni di l'uparaghji di u turisimu corsu devant les grilles de la préfecture à Ajaccio. Photo : Julia Sereni
En ce jour de visite ministérielle, c’est une véritable charge contre l’État qu’a mené A fidirazioni di l’uparaghji di u turisimu corsu devant la préfecture, à Ajaccio. Un lieu symbolique pour la structure, qui malgré un an et demi d’existence n’a toujours pas été reçue par les services de l’État, ce que déplore son président César Filippi : « Nous voulions faire voir au préfet que nous existons vraiment ».

Un crédit d’impôt « dévoyé »

Dans le viseur de la fédération, le crédit d’impôt pour investissement en Corse, « un extraordinaire outil au service des professionnels insulaires, qui est dévoyé de façon éhontée » pour César Filippi.
 
A fidirazioni di l’uparaghji di u turisimu corsu dénonce une récupération du dispositif par des professionnels de l’immobilier : « Le crédit d’impôt a surtout profité aux grands et petits spéculateurs appâtés par un montage alléchant : investir dans une résidence secondaire, s’improviser professionnel du tourisme, bénéficier des avantages fiscaux pour repartir au bout de cinq ans avec un joli pactole » explique le président. Et de s'interroger sur l'attitude du ministère de l'Économie et des Finances : « Il est curieux que Bercy, qui d'ordinaire qualifie ce genre de pratiques devenues spéculatives d'enrichissement sans cause, ait laissé faire... » lance t-il.

« Aujourd’hui l’État lui doit réparation ! »

Pour César Filippi, cette « dérive », a causé un « énorme préjudice » au tissu professionnel existant. « En laissant mettre en place de tels dispositifs, quel peut être le véritable objectif de l’État en Corse ? » interroge t-il.
 
« Aujourd’hui l’État lui doit réparation ! » estime le président. C’est pourquoi A fidirazioni di l’uparaghji di u turisimu corsu demande la mise en place pendant sept ans d’un crédit d’impôt exceptionnel de 50% pour les réceptifs professionnels existants. Un dispositif de la « dernière chance » pour un secteur dans un état jugé « catastrophique ». « Dix hôtels sont en vente aujourd’hui en Corse ! » illustre César Filippi. « Cette mesure est absolument fondamentale pour les 398 hôtels de moins de 22 chambres qui représentent 80% du total de l’offre d’hébergement hôtelier » explique t-il.

La proposition trouvera t-elle un écho auprès de Jacqueline Gourault, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, et Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d'État chargé du Tourisme, en déplacement ces deux jours sur l'île ? En tout cas, pour César Filippi, « la survie de l'hôtellerie familiale en Corse est à ce prix ».