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M.-A. Santoni-Brunelli : « L’objectif était clairement de sauver la SNCM »


Nicole Mari le Lundi 9 Septembre 2013 à 22:29

Lors du vote, vendredi à l’Assemblée de Corse (CTC), de l’attribution de la future Délégation de service public (DSP) maritime 2014-2024 au groupement SNCM-CMN, le groupe de droite « Rassembler pour la Corse » a voté en ordre dispersé. 3 élus ont voté pour et 10 autres se sont abstenus. Parmi ces derniers, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli a sonné la charge la plus virulente contre le choix de l’Exécutif. Elle explique, à Corse Net Infos, les raisons de son abstention, fustige le montant de la DSP et accuse l’Exécutif corse d’avoir cédé aux pressions de Paris.



Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, conseillère territoriale du groupe de droite « Rassembler pour la Corse ».
Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, conseillère territoriale du groupe de droite « Rassembler pour la Corse ».
- Pourquoi vous êtes-vous abstenue au moment du vote d’attribution de la DSP ?
- Une majorité de membres du groupe « Rassembler pour la Corse » s’est retrouvée autour d’un consensus, à savoir l’abstention. Nous estimons que les négociations n’ont pas été suffisamment positives. J’ai dénoncé, lors des débats, le montant de notre contribution à la DSP qui est bien au-delà de ce que nous avons estimé. Ce rapport est loin d’être parfait. Il ne nous satisfait pas, il n’était donc pas question de voter pour.
 
- Pourquoi n’avez-vous pas voté contre ?
- Il était clair qu’il n’était pas dans notre intérêt de bloquer la desserte maritime de service public entre la Corse et le continent. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes abstenus, même si certains d’entre nous auraient pu se positionner sur un vote contre.
 
- Trois élus de votre groupe ont voté pour. Que vous inspire ce vote différencié ?
- Ces trois personnes ont estimé que les négociations de l’Exécutif avaient porté leurs fruits et qu’elles se retrouvaient dans le rapport présenté. Comme vous avez pu le constater, depuis le début de la mandature, il arrive souvent que nous ayons des positions différentes au sein du groupe. Nous respectons les positions des uns et des autres. Chacun peut adopter le positionnement qu’il souhaite en fonction de ses convictions et des arguments qu’il met en avant.
 
- Vous avez commencé votre intervention en disant : « Tout ça pour ça ! ». Avez-vous l’impression que les négociations n’ont rien n’apporté de nouveau ?
- Absolument ! On aurait pu penser au moment du vote des OSP (Obligations de service public) qu’avec la suppression du service complémentaire, qui coûtait 35 millions €, on pouvait faire des économies substantielles sur cette enveloppe de continuité territoriale. Ces économies auraient pu profiter, enfin, aux résidents corses, tant sur les tarifs passagers que sur le fret. Or, ce n’est pas le cas. L’histoire se répète. L’objectif de l’Exécutif était clairement de sauver la SNCM. Je ne suis pas sûre que, cette fois-ci, la SNCM pourra être encore sauvée ! Je crois que le président de l’Exécutif, lui-même, pense le contraire.
 
- Remettez-vous en cause l’autonomie de la CTC ?
- C’est encore Paris qui a dicté la conduite de cette DSP. Pas les Corses et pas la CTC ! Ce qui me permet de mettre en doute le principe d’autonomie dans la gestion de nos transports. Le ministre Cuvillier a clairement dit, lors d’une conférence de presse, qu’il fallait sauver la SNCM. Les dés étaient pipés ! On savait très bien quel serait le résultat final de l’appel d’offres, que ce serait le groupement SNCM-CMN qui obtiendrait le marché. Ce qui me dérange énormément, c’est que ce soit aux conditions essentiellement de la SNCM, et non pas aux conditions de la CTC qui aurait pu faire des économies considérables sur cette enveloppe.
 
- Vous avez fait une autre proposition mixant DSP et OSP. Quelle est-elle ?
- Ce n’est pas ma proposition. Je me suis référée à ce qui est écrit dans le rapport de l’Exécutif. Les tableaux présentés dans le rapport montrent que l’offre de la Corsica Ferries est plus compétitive. L’offre se faisant ligne par ligne, tout opérateur a le droit de répondre seulement sur une partie des services, pas forcément sur la totalité. En ajoutant la Corsica Ferries dans le Sud et le groupement SNCM-CMN dans le Nord, on arrive à un total de 60 millions €. Je vous laisse seul juge des économies que nous aurions pu faire : entre 36 et 44 millions € !
 
- Cette DSP, est-ce, selon vous, un marché de dupes ?
- Oui. Totalement ! C’est, d’ailleurs, ce que j’ai dit lors des débats. J’ai parlé très franchement avec les convictions qui sont les miennes. Et puis, il y a 2 chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Aujourd’hui, la DSP, hors surcharge carburant, coûte 110 millions €. Avec la suppression de 2 car-ferries, elle va en coûter 104 ! Cela fait 6 millions € d’écart. On aurait pu en économiser plus d’une trentaine !
 
Propos recueillis par Nicole MARI





Commentaires

1.Posté par u roncu le 28/09/2013 11:42
Che Vergogne ! la CTC fait un chèque de 1MK€ par an pour assurer la survie d'une société privée et non au service de la Corse et des Corses .
Nous attendons de connaitre les tarifs proposés ,pour les traversées Corse /Continent/ Corse
pour les résidents !